Entretien exclusif avec le Dr. Josué Renaud, de la New England Human Rights Organization (NEHRO)
Alors que la violence des gangs atteint des sommets en Haïti, le Dr. Josué Renaud, de New England Human Rights Organization (NEHRO), pointe du doigt une orchestration internationale facilitant l’adoption de la résolution de l’OEA en faveur d’une intervention onusienne. Dans cet entretien exclusif avec Rezo Nòdwès, il dénonce les échecs passés, notamment celui de la MINUSTAH, qui a laissé derrière elle un lourd tribut avec l’épidémie de choléra et des promesses non tenues. À travers son analyse critique, le Dr. Renaud appelle le peuple haïtien à la vigilance et met en garde contre les manipulations géopolitiques sous-jacentes.
« La MINUSTAH : choléra, échecs et un héritage toxique, selon le Dr. Renaud »
Journal : Dr. Renaud, vous êtes connu pour vos analyses critiques sur la situation en Haïti et le rôle des organisations internationales. Quelle est votre lecture des récents événements chaotiques survenus cette semaine et de la résolution unanime de l’OEA appelant l’ONU à intervenir en Haïti ?
Dr. Josué Renaud : Ces événements traduisent une escalade inquiétante de la violence en Haïti. Les attaques spectaculaires, comme les tirs sur des avions, ne semblent pas être de simples actes spontanés. Elles ont créé un climat de panique propice à l’adoption rapide de la résolution de l’OEA. Mais il est important de se demander : ces violences servent-elles uniquement à renforcer le sentiment d’urgence ou répondent-elles à des objectifs cachés, notamment ceux d’acteurs internationaux influents ?
Journal : Vous critiquez régulièrement l’OEA pour son rôle en Haïti. Que pensez-vous de son implication dans cette nouvelle dynamique ?
Dr. Josué Renaud : L’OEA a depuis longtemps perdu sa crédibilité en Haïti. Elle a joué un rôle déterminant dans l’accession de Michel Martelly à la présidence en 2011 à travers des élections entachées de fraudes. Depuis, cette organisation a souvent pris des positions qui favorisent les régimes du PHTK, au détriment des intérêts réels du peuple haïtien. Cette résolution actuelle semble davantage être un geste politique que le signe d’une véritable volonté d’aider Haïti.
Journal : Cette résolution appelle à l’envoi d’une force onusienne, ce qui rappelle la MINUSTAH. Quelles leçons retenir de cette mission passée ?
Dr. Josué Renaud : La MINUSTAH est un exemple flagrant de l’échec des interventions internationales en Haïti. Non seulement elle n’a pas atteint ses objectifs en termes de renforcement de la démocratie et de la justice, mais elle a également laissé un héritage toxique : des scandales, des violations des droits humains, et une méfiance généralisée envers les missions internationales. Le plus dramatique est l’introduction de l’épidémie de choléra par des soldats de la MINUSTAH, une catastrophe sanitaire qui a coûté la vie à des milliers d’Haïtiens et dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Une telle négligence est inacceptable et montre l’absence totale de responsabilisation. Une nouvelle force onusienne ne pourra réussir qu’en tirant des leçons de ces erreurs et en s’assurant que les besoins des Haïtiens soient placés au centre des priorités, sans compromettre leur dignité ni leur santé.
Journal : Vous avez souvent évoqué un lien entre l’activité des gangs en Haïti et certaines décisions prises à l’international. Pourriez-vous expliquer ce point de vue ?
Dr. Josué Renaud : Ce lien est clair. À chaque fois qu’une réunion ou une décision majeure concernant Haïti se profile sur la scène internationale, on observe une recrudescence de la violence des gangs. Cela crée un climat de crise justifiant des interventions étrangères qui, étrangement, vont toujours dans le sens des intérêts des grandes puissances. Cette stratégie est trop récurrente pour être une simple coïncidence.
Journal : Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser au peuple haïtien et à la communauté internationale ?
Dr. Josué Renaud : Je demande au peuple haïtien de ne pas se laisser duper par ces manœuvres et de rester uni pour défendre ses droits et sa souveraineté. Quant à la communauté internationale, elle doit comprendre que l’imposition de solutions superficielles ou forcées ne fera qu’aggraver la situation. L’avenir d’Haïti doit être défini par les Haïtiens eux-mêmes, sans ingérence ni manipulation.
Journal : Merci, Dr. Renaud, pour cette analyse éclairante
propos recueillis par cba
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