Chute du pétrole : le WTI atteint son plus bas niveau en six mois

Le WTI au plus bas depuis six mois : un marché pétrolier déstabilisé par un indicateur économique américain

Le marché pétrolier a connu une nouvelle baisse mercredi, marquée par une chute significative des cours du West Texas Intermediate (WTI), qui a atteint son plus bas niveau depuis six mois. Ce recul est survenu dans un contexte de perturbations économiques, suite à une révision inattendue des chiffres de créations d’emplois aux États-Unis.

Le Brent de la mer du Nord, référence européenne du pétrole, a également été affecté, enregistrant une baisse de 1,48 %, clôturant à 76,05 dollars le baril. Le WTI, pour sa part, a vu son prix chuter de 1,69 %, terminant à 71,93 dollars le baril, après avoir brièvement touché les 71,46 dollars, un seuil inédit depuis février.

La journée de mercredi a été marquée par une incertitude palpable sur les marchés, accentuée par la publication d’un rapport du ministère américain du Travail. Celui-ci a révélé que l’économie américaine avait créé 818 000 emplois de moins qu’annoncé entre avril 2023 et mars 2024, une révision massive qui a semé le doute sur les perspectives de demande énergétique. « C’est un événement qui suggère une demande d’énergie moindre que prévu », a déclaré Robert Yawger, analyste chez Mizuho.

Cette révision à la baisse des chiffres de l’emploi a renforcé la perception d’un marché où l’offre demeure abondante, tandis que la demande peine à repartir, notamment en Chine, ou montre des signes de ralentissement ailleurs. Le WTI s’approche dangereusement de son niveau le plus bas de l’année, franchissant déjà plusieurs seuils techniques majeurs, ce qui indique une perte de confiance des opérateurs.

Fait révélateur de cette nervosité, les traders ont ignoré le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui a pourtant signalé une baisse des stocks de brut aux États-Unis bien supérieure aux attentes. Les réserves commerciales américaines ont en effet diminué de 4,6 millions de barils lors de la semaine se terminant le 16 août, contre une prévision de seulement 2,2 millions de barils.

Malgré une nouvelle accélération de l’activité des raffineries américaines, le marché est resté impassible, témoignant du climat d’incertitude actuel. « C’est assez difficile à comprendre », a admis Robert Yawger, pointant du doigt un contexte particulièrement défavorable pour les cours du pétrole.

En outre, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, exacerbées par les récentes frappes israéliennes au Liban et l’absence d’un accord de cessez-le-feu à Gaza, n’ont pas réussi à influencer significativement le marché. Pour Robert Yawger, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’accord OPEP+ doivent maintenant clarifier leurs intentions quant à une éventuelle augmentation de la production prévue en octobre. « Il leur faut mettre fin à l’ambiguïté », a-t-il insisté, soulignant l’urgence pour ces acteurs de stabiliser un marché en plein désarroi.

Ainsi, la chute du WTI n’est pas seulement un reflet des conditions économiques actuelles, mais aussi le symptôme d’un marché pétrolier pris dans une tempête d’incertitudes, où la demande énergétique reste fragile et les perspectives de redressement floues.

source: prix du baril

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