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RADIO DROMAGE
La frontière de Dajabòn, théâtre d’un va-et-vient constant entre la République dominicaine et Haïti, devient chaque jour un lieu de détresse pour des centaines de migrants haïtiens. Le photojournaliste de Juno7, Fildor PQ Egeder, s’est rendu récemment à Ouanaminthe pour documenter de près les conditions de déportation des ressortissants haïtiens. Ce qu’il y a vu et entendu donne la mesure de la crise humanitaire et identitaire qui se joue à ce point frontalier.
À travers les grillages de de ce point frontalier, les visages se succèdent, épuisés, résignés, parfois marqués de blessures, a constaté le photojournaliste. Plusieurs déportés haïtiens ont raconté la brutalité des agents dominicains : arrestations arbitraires, coups portés, humiliations publiques. « Ils maltraitent les filles. En ma présence, j’ai vu qu’ils ont donné à un homme un coup au niveau de l’estomac », confie l’un d’eux, la voix nouée par l’indignation et la fatigue.
Un autre citoyen déporté partage sa détresse : « J’ai envie de rester dans mon pays, mais notre pays ne nous donne pas une chance pour avancer. Le pays est sur le point de s’effondrer. » Ces mots résonnent comme un cri de désespoir, mais aussi comme un triste aveu d’impuissance face à une double peine : le rejet à l’extérieur, l’abandon à l’intérieur.
Malgré les traitements inhumains, plusieurs déportés n’envisagent pas de rester en Haïti. Pour beaucoup, la République dominicaine représente un mal nécessaire. « Je vais retourner parce que ma femme et mes enfants sont là-bas. Si j’avais un endroit où rester en Haïti avec ma famille, je ne retournerais pas, mais j’ai déjà un business là-bas, je dois retourner », déclare un père de famille, pris entre deux pays, deux drames.
Le gouvernement dominicain justifie ces déportations par la lutte contre l’insécurité, qu’il lie directement à la migration irrégulière. Mais cette rhétorique sécuritaire contribue à renforcer les préjugés et à alimenter la xénophobie. De nombreux Haïtiens, qu’ils soient sans papiers ou citoyens dominicains d’origine haïtienne, se retrouvent ciblés, expulsés sans distinction ni procédure légale.
À la frontière au niveau de Ouanaminthe, les haïtiens déportés racontent à Juno7 l’humiliation et la douleur subies
La situation soulève des inquiétudes grandissantes parmi les ONG et les défenseurs des droits humains, qui dénoncent une politique répressive indifférente à la dignité humaine. Pour elles, la solution ne peut être que collective : coopération bilatérale, respect des traités internationaux et engagement sincère pour les droits fondamentaux de tous les êtres humains.
Ce qui se joue à la frontière de Dajabòn dépasse les chiffres de l’immigration. C’est une lutte pour la dignité, une demande de reconnaissance, un appel à la solidarité. « Ils nous humilient, je prie pour que la situation de mon pays s’améliore afin que tous les Haïtiens puissent retrouver leur fierté aux yeux du monde entier », a exprimé un citoyen au micro de Fildor PQ Egeder.
À la frontière au niveau de Ouanaminthe, les haïtiens déportés racontent à Juno7 l’humiliation et la douleur subies
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Écrit par: Viewcom04
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