L’Hôtel Oloffson réduit en cendres par les flammes de la violence de la coalition criminelle Viv Ansanm

Symbole historique et culturel de Port-au-Prince, le mythique Hôtel Oloffson a été détruit dans un incendie criminel attribué à la coalition armée Viv Ansanm

Un pan entier de l’histoire d’Haïti est parti en fumée hier samedi 5 juillet 2025 dans la soirée. L’Hôtel Oloffson, monument emblématique de Port-au-Prince, a été la proie des flammes dans ce qui est décrit par plusieurs sources locales comme un incendie criminel, vraisemblablement orchestré par des membres de la coalition armée Viv Ansanm.

Perché dans le cœur de la capitale, plus précisément dans le quartier de Carrefour-Feuilles, ce joyau architectural de style gingerbread gothique, érigé à la fin du XIXe siècle par la famille Sam dont deux membres accédèrent à la présidence de la République était bien plus qu’un simple bâtiment. Tour à tour résidence privée, hôpital militaire sous l’occupation américaine, puis hôtel à partir de 1935, l’Oloffson a traversé les âges et les régimes, devenant un témoin silencieux de l’histoire haïtienne.

Dans les années 1950 et 1960, l’hôtel gagne ses lettres de noblesse en accueillant une élite intellectuelle et artistique internationale. Le romancier britannique Graham Greene s’en inspire pour son œuvre The Comedians, tandis que des figures iconiques telles que Mick Jagger, Jacqueline Kennedy Onassis ou encore Jean-Claude Van Damme y séjournent.

Sous la direction du musicien Richard A. Morse dans les années 1990, également fondateur du groupe RAM, l’Oloffson se transforme en un sanctuaire de la culture haïtienne contemporaine, alliant traditions vodou et influences rock. Même le séisme de 2010, qui ravagea une grande partie de la capitale, ne parvint pas à faire plier ses murs : l’hôtel fut alors reconverti en centre logistique et de solidarité.

Mais cette fois, il n’a pas résisté. Sa destruction brutale marque une perte incommensurable pour le patrimoine national, dans un contexte déjà fragilisé par l’insécurité, les violences armées et une instabilité politique chronique. Alors que les repères culturels, religieux et médiatiques sont de plus en plus ciblés, l’anéantissement de l’Oloffson symbolise une atteinte directe à l’âme d’un pays déjà meurtri.

Ce drame soulève de vives inquiétudes quant à la volonté de préserver ce qui reste du patrimoine haïtien face à la montée des violences. Il appelle aussi à une mobilisation collective, tant au niveau national qu’international, pour défendre la mémoire, la culture et l’histoire d’Haïti.

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