Révolution au Bangladesh : fin de l’ère Hasina, contrainte à l’exil par la population après 15 ans de règne

Crise politique au Bangladesh : chute de Hasina et prise de pouvoir par l’armée

Sheikh Hasina, 76 ans, qui dirigeait le Bangladesh depuis 2009, a été accusée de fraude électorale en janvier. Suite à ces accusations, des millions de personnes sont descendues dans la rue, exigeant sa démission. Malgré une répression violente par les forces de sécurité, les manifestations ont continué de croître.

Lundi, sous la pression croissante, Hasina a quitté le pays en hélicoptère alors que l’armée se retournait contre elle. Le général Waker-Uz-Zaman, chef de l’armée bangladaise, a annoncé à la télévision d’État que Hasina avait démissionné et que l’armée formerait un gouvernement intérimaire.

« La nation a souffert, l’économie a été touchée et de nombreuses vies ont été perdues. Il est temps de mettre fin à la violence », a déclaré Waker, peu après que des foules jubilatoires ont pris d’assaut et pillé la résidence officielle de Hasina.

Des millions de Bangladais ont envahi les rues de Dhaka après l’annonce de Waker. « Je suis si heureux que notre pays ait été libéré », a déclaré Sazid Ahnaf, 21 ans, comparant les événements à la guerre d’indépendance de 1971.

Cependant, des scènes de chaos et de colère ont également été observées, avec la police signalant au moins 66 morts lundi dans des attaques de vengeance contre les alliés de Hasina. Les manifestants ont pris d’assaut le parlement, incendié des stations de télévision et détruit des statues de Sheikh Mujibur Rahman, le père de Hasina et héros de l’indépendance.

Les bureaux de la Ligue Awami de Hasina ont été incendiés et pillés à travers le pays. Les manifestations, initialement contre les quotas de la fonction publique, se sont transformées en appels plus larges pour la démission de Hasina, accusée de réprimer l’opposition par des moyens extrajudiciaires.

Le général Waker a annoncé que le couvre-feu serait levé mardi matin, avec l’armée en charge d’un gouvernement intérimaire. Le président Mohammed Shahabuddin a ordonné la libération des prisonniers des manifestations et de l’ancienne première ministre Khaleda Zia, 78 ans, incarcérée pour corruption en 2018.

Le sort de Hasina reste incertain. Des sources indiquent qu’elle a atterri en Inde et qu’elle souhaite se rendre à Londres, bien que cette option soit remise en question par un appel britannique à une enquête de l’ONU.

Le départ de Hasina laisse un vide politique significatif. Michael Kugelman du Wilson Center a averti que le Bangladesh se trouve en « territoire inconnu » et que les jours à venir seront « cruciaux ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné l’importance d’une transition pacifique et démocratique, tandis que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont appelé au calme.

The post Révolution au Bangladesh : fin de l’ère Hasina, contrainte à l’exil par la population après 15 ans de règne first appeared on Rezo Nòdwès.