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Présidentielle américaine 2024 : « Beaucoup d’appelés, aucun élu »   

today2024-11-05 2

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Par Hancy PIERRE, spécialiste en Relations internationales.

Kamala Harris, Chase Oilver, Jill Steil, Donald Trump et Cornel West, les principaux candidats aux présidentielles américaines nous font déformer la référence « beaucoup d’appelés, peu d’élus », si les élections devraient avoir lieu ce 4 novembre 2024. Ce, en raison des indécisions marquantes qui font taire tout pronostic des uns ou des autres.

Les scores entre les deux grands ténors des présidentielles 2024 à savoir le parti républicain et le parti démocrate sont serrés vingt – quatre heures avant le jour du scrutin. Trois autres figures se présentent avec un rôle non négligeable dans des États pivots ou chaque voix compte.  Si la chance d’une victoire de ces dernières est mince, leur participation témoigne de l’importance du vote alternatif dans un système dans lequel deux partis sont dominants pour avoir joué la carte de financements importants notamment ceux de l’establishment sauf dans le cas d’Obama qui a mobilisé de petites bourses. L’avance de ces deux ténors n’a pas créé de challenge quand le discours électoraliste se limite en grande partie à des invectives personnelles de l’un ou de l’autre candidat et, ce, au détriment d’un programme économique et social cohérent et rassurant.

Jill Stein, médecin de 74 ans, du parti vert qui milite dans la protection de l’environnement brigue à la présidence de 2024. Ce n’est pas une novice car elle a déjà eu une prestation dans les présidentielles de 2012 puis en 2016 mais avec un score qui ne dépasse pas 1,06%. La deuxième figure est Chase Oliver, un libertarien de 39 ans qui se propose de réformer le système politique bipolaire. Enfin, Cornel West (71 ans) qui se définit comme un “socialiste non marxiste” et un indépendant, a partagé les vues de Bernie Sanders de la lignée de la gauche progressiste.

L’absence de challenge est un facteur important qui donne lieu aux scores serrés présagés contrairement aux larges scores qui ont caractérisé les présidentielles de 1980,1992 et 2008. En ce sens, nous notons le dossier de la guerre de Vietnam qui a été au cœur des élections de 1972 ayant accusé un écart considérable entre les deux candidats d’alors (60.7% pour Richard Nixon du parti républicain contre 37.5% à Georges McGovern du parti démocrate). D’autres situations ont suscité presqu’une pareille ambiance soient les présidentielles de 1980 suivies de 1992 et de 2008. Le premier cas correspond au leitmotiv des américains à vouloir retrouver leur fierté après l’humiliation des otages américains en Iran. Les présidentielles de 1992 coïncident à la fin de la guerre froide et la lassitude des 3 mandats de républicains soldés de crise économique.

La campagne pour les présidentielles se clôture dans une ambiance de peur. L’économie comme topique évoqué tient lieu de paravent. Si les scores dans l’économie étaient significatifs durant l’administration de Donald Trump (2016-2020), l’héritage des démocrates (2008-2016) a contribué positivement à ce résultat. Les deux candidats s’ajustent pour ce qui concerne la question migratoire et des immigrants illégaux. Kamala s’avance vers une position de principe tandis que Trump se montre acharné contre les immigrants et l’immigration illégale. Il est moins déterminant contre le droit à l’avortement dans de considérations encore floues pour ce qui concerne l’appréciation d’un Etat par rapport au niveau fédéral.

De fausses catégories tendent à opposer les républicains comme des héritiers de l’Amérique profonde et les démocrates “l’ennemi des américains normaux” (Valet et Grondin,2004 :233). L’opinion publique voudrait faire glisser aussi l’opposition hommes-femmes pour indiquer les intentions de votes respectivement pour Trump et Kamala.

Il se dessine le besoin d’un discours de renouveau qui était l’affaire du candidat démocrate Bernie Sanders aux primaires 2016 et 2020 et a inspiré le philosophe Cornel West, indépendant aux présidentielles 2024. Il s’était dit déçu des deux mandats de Barack Obama. 

Les candidats minoritaires aux présidentielles pourraient faire basculer l’un ou l’autre des candidats ténors dans les swings states dans un contexte de crise du discours électoraliste.

Référence bibliographique

Elisabeth Vallet et David Grondin (sous la direction de), Les élections présidentielles américaines, Presses de l’Université du Québec, Québec 2004.

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