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Port-au-Prince : une marche pacifique pour dénoncer l’insécurité violemment dispersée par la police

today2025-07-23

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Les déplacés de Solino, désemparés par les conditions de vie calamiteuses expérimentées dans les camps de fortune établis dans les bureaux de l’Office de la protection du citoyen (OPC) à Bourdon, tentaient d’exprimer leur ras-le-bol quand ils ont été brutalement réprimés par les forces de l’ordre sur le macadam.

À Bourdon, les premiers rassemblements de manifestants ont visé ce mardi un point d’arrêt devant la Vila d’accueil et la Primature pour interpeller les autorités de l’exécutif de transition sur leur sort lamentable. Au milieu de la foule, des jets de pierre ont contrarié la progression de la marche au niveau de Bourdon. Des policiers qui accompagnaient la foule n’ont pas lésiné sur les moyens à engager pour disperser les manifestants. Usage abusif de gaz lacrymogène, riposte en règle avec des pierres contre les manifestants ont caractérise cet épisode, malheureux.

Perchés sur un truck-sound qui défilait sur la route de Bourdon, des leaders du mouvement citoyen peinaient à calmer la fureur des contestataires qui réclamaient le rétablissement de la sécurité et le retour de la paix dans les quartiers. Des barricades de pierres dressées pour entraver la circulation ont mis les forces de l’ordre à rude épreuve pendant les débordements, constate-t-on. Le message final programmé devant le siège provisoire de la Présidence et la Primature a été étouffé par des voix cassées.

À l’occasion de son retour de Washington, le 17 juillet dernier, le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a mobilisé des dizaines de militants, payés pour venir acclamer la délégation devant l’Aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince. Des voix contraires à l’initiative ont été violemment pourchassées par des supporters du chef de la Primature. Dans le même temps, des unités spécialisées de la PNH ont renoncé à disperser la foule, en dépit de l’État d’urgence sécuritaire brandi pour interdire les rassemblements populaires.

Hervé Noel

vevenoel@gmail.com

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