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Plaidoyer pour la restitution des richesses en provenance du Sud confisquées arbitrairement au Nord

today2024-06-04 3

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La politique transnationale souffre d’une imperfection flagrante dans la mesure où les démarches de restitution ne suivent pas les opérations de confiscation actées manu militari par les nations industrialisées. S’il y a eu mainmise sur immeubles, comptes bancaires et villas mal acquis par les dilapidateurs des pays sous-développés sans une volonté manifeste de retour des fonds publics extorqués au pays d’origine, alors il s’agit d’une nouvelle forme d’escroquerie perpétrée par le Nord. Un État digne ne saurait nourrir des pratiques d’une corruption triangulaire – entre politiciens, businessmen et agences internationales – déloyalement profitable à son économie.

Quand, à visière levée, un pays développé tire des profits à nourrir les mécanismes d’incitation à la prévarication au sein des sociétés pilotées par les dirigeants corrompus, il salit son image en révélant son caractère hypocrite dans la lutte contre le blanchiment des avoirs. Aucun État ne mérite sa place dans le concert des nations démocratiques qui prônent le codéveloppement et la justice transnationale lorsqu’il s’enrichit subrepticement au détriment des principes éthiques et des balises méritocratiques. Tant que le jeu s’anime dans cet arbitrage partial au profit des nantis, le vœu de la prospérité partagée promue par les Nations-Unies ne sera perceptible que sur du papier.

L’illustration qui suit vise à exposer le cachet illogique voire incitatif aux mauvaises mœurs engendrées par des mesures de confiscation non suivies de restitution. Supposons qu’en raison de failles des systèmes de surveillance, Pierre ait volé un régime de bananes au jardin du voisin (Jean). Après investigation, la culpabilité de Pierre a été démontrée. Le juge du village a prononcé un verdict sanctionnant Pierre « avec complaisance » puis a confisqué le régime de bananes dans sa propre résidence. Au lieu de remettre le régime de bananes à Jean, victime du vol, le juge s’octroie la latitude de profiter du corps du délit tout en jouissant avec sa famille.

Au moindre mal, cet agent responsable de la promotion d’un État de droit et de l’harmonie sociale du village lance quelques miettes de bananes à Jean, dans une factice sympathie. Sur la base de cette pratique aberrante, plus le village accueille les escroqueries, plus le commissaire de justice s’enrichit illicitement. Quel serait alors l’intérêt de ce juge à mettre fin aux malversations dans le village ? Absolument aucun !

Le mécanisme incitatif étant vicié, le juge serait même motivé à développer des stratégies déloyales pour encourager le crime et nourrir le cercle vicieux de la corruption. À la lumière ténébreuse de ce modèle de mécanisme asymétrique, la preuve de l’implication d’un ensemble de plénipotentiaires et d’agences internationales dans la chaîne de la criminalité en Haïti a été établie.

Le fossé est béant entre les nobles objectifs fixés et les maigres réalisations des coopérations multilatérales de développement. Il est honteux que certaines organisations internationales, détentrices de larges enveloppes budgétaires, s’enorgueillissent de développer des coopérations cinquantennales ou sexagénaires avec Haïti.

Les fonds perdus de la CIRH et du PetroCaribe

Les échecs de coordination dans la gestion des coopérations multilatérale CIRH et bilatérale PetroCaribe illustrent que de nombreux crimes financiers se produisent au détriment d’Haïti, tout en profitant aux géants de l’Occident « omnipotent ». Remontant à la période dictatoriale, on peut se référer aux massifs galvaudages financiers de plusieurs centaines de millions de dollars orchestrés par la famille Duvalier, qui ont été injectés dans les activités économiques de la France. Peu après la chute de la dictature, sous la présidence de J.B. Aristide, Haïti avait de nouveau perdu des fonds considérables, particulièrement au bénéfice des États-Unis.

Ce déclic vers une certaine démocratie non-maîtrisée coïncidait avec une époque où les jeux et les enjeux géopolitiques étaient surtout défavorables à Haïti. À la faveur de la fureur populaire, mais contre le gré de l’Occident, Aristide, raflant les élections présidentielles de 1990 « Lavalaseman », allait occuper la magistrature suprême du pays. Le manque de finesse politique de ce prêtre président couplé de la posture rancunière du blanc avait rendu le climat politique délétère. Entre-temps, l’argent sale s’amassait dans une facilité accrue.

Probablement en raison de la présence peu imposante des institutions locales et internationales de lutte contre l’enrichissement illicite, il y avait entre autres très peu de verrous pour dissuader le trafic de la drogue. Celui-ci impliquait plusieurs dirigeants corrompus et des narcotrafiquants du couloir officiel (chef de police, parlementaires, etc.) qui allaient être plus tard privés de leurs richesses mal acquises. Lesquelles avaient été confisquées notamment par les autorités américaines sans être dûment retournées à ce pays qui fait constamment l’objet d’injustices internationales. La rançon de la dette de l’indépendance imposée par la France, estimée aujourd’hui à plus de 28 milliards de dollars, est perçue comme la principale source de l’asthénie économique d’Haïti.

Sous les administrations de Holland puis de Sarkozy, ce sujet a été intensément débattu. Pour calmer les esprits, la France en avait juste reconnu « une dette morale ». Vraiment ! Mais là encore, les montagnes de promesses de construction d’écoles et d’autres infrastructures pour cicatriser les séquelles de ce ravage économique et « compenser » les victimes n’ont accouché que d’une souris. Des figures intellectuelles politiques emblématiques comme Christiane Taubira, Jean Pierre Leglaunec et Thomas Piketty ont apporté des éclaircis fascinants sur cette injustice. Pour le bonheur des relations multilatérales, tous les esprits avisés réclament de la France réparation et restitution.

Particulièrement au lendemain du séisme de 2010, des rapports techniques ont révélé des collusions néfastes entre plusieurs ordonnateurs, organisations internationales ainsi que des ONG, impliquées dans la mauvaise gestion et le détournement des fonds publics. La CIRH et le PetroCaribe, deux énormes sources de financement post-séisme, sont catalogués de scandales financiers les plus spectaculaires connus au pays au cours des récentes années. Pour ce qui concerne les fonds de la CIRH, par négligence ou malhonnêteté, un ancien président Américain aidé par la cupidité de quelques dirigeants minables et d’intellectuels petits, en a facilité de multiples fraudes et gaspillages. Au niveau local, des mains de présidents, sénateurs, députés et ministres ont été trempées jusqu’aux coudes dans le crime du PetroCaribe. Le rapport de la Cour des Comptes et du Contentieux administratif en dit long.

La CIRH co-présidée par l’ancien président Clinton et le premier ministre Bellerive a connu un échec de coordination retentissant. Lors de la signature des contrats juteux prétendument au profit d’Haïti, la part du lion est revenue aux États-Unis, en de simples écritures électroniques. Si ce ne sont pas des consultants grassement rémunérés, ce sont surtout des firmes étrangères qui s’étaient

emparés des contrats, sans nécessairement en respecter les termes de références. L’État haïtien, en mode collapsus en raison de la petitesse de ses représentants, ne recevait et ne gérait qu’un modique pourcentage de ces enveloppes qui devaient être allouées à la reconstruction du pays.

Plus choquant, dans le cas du PetroCaribe, vol n’a jamais été opéré avec autant d’audace. Jamais bandit à cravate n’a été aussi condescendant. Pour mieux piller les caisses publiques, l’administration Martelly-Lamothe avait déclaré état d’urgence dans tous les secteurs. « Ti Manman Cheri », « Ti Papi Doudou », « Ede Pèp », « Kore Etidyan », « Banm Limyè, Banm Lavi », les projets publics se concevaient uniquement en des slogans creux. Ces esprits avides de richesses faciles ridiculisaient toute une société en des scènes de propagandes de « Gouvènman Lakay », diffusées sur les antennes de la plupart des stations de télévision de la Capitale prise en otage par une arrogante médiocratie.

Une pierre de déposée pour l’exécution d’un aéroport, et la facture a été de plusieurs millions tirés du compte du trésor public. Un mur de peinturé et un magot a été versé à des firmes anonymes, pseudonymes, et donc synonyme d’un pillage spectaculaire. Une passerelle baroque de construite sur la route de Delmas, et le fardeau a été de plus de 25 millions de dollars sur le dos de l’État haïtien. Ces imposteurs politiques, faisant d’Haïti un pays open for business et émergent en des slogans se la coulaient douce. Au cours de ce règne d’une médiocratie répugnante émaillée d’une cleptomanie clanique, le champ lexical local a été tristement orné d’un ensemble de rares vocables appartenant au dictionnaire de la corruption. On lisait et on entendait sur toutes les lèvres, surfacturation, pluri-facturation et création de firmes bidons conçues par des ministres et des parlementaires pour tarir sans scrupule les sources d’entrées financières du trésor public.

Là où le bât blesse davantage, c’est que ces montants gigantesques, transférés du compte public à des comptes bancaires individuels, ont été rapidement extradés à destination de ces sociétés prospères déjà dotées des structures et infrastructures de développement. Ces richesses acquises déloyalement ont participé à la construction de villas, à l’achat de chaînes d’appartements et d’autres propriétés commerciales et résidentielles à l’étranger. Pourtant, ces mêmes multimillionnaires parvenus, devenus soudainement d’importants actionnaires et propriétaires à l’étranger, possèdent rarement une boutique au bercail. Externalités négatives pour Haïti mais externalités positives pour l’étranger, les malversations des dirigeants cupides ont servi à améliorer les indicateurs socioéconomiques des économies américaine, dominicaine et canadienne.

Récemment, le Canada et les USA ont procédé à la confiscation de fonds substantiels dilapidés du trésor public haïtien, dont la plupart portent sans conteste les empreintes du Petrocaribe. C’est de bonne guerre que les institutions régulatrices en dépossèdent les ravisseurs puisque les effets dissuasifs qui en découlent tendent à estomper le mouvement du blanchiment des avoirs tout en décourageant le récidivisme. Cependant, l’erreur cruciale que commettent à dessein ces confiscateurs-flibustiers est celle de ne pas enclencher le processus de la restitution du pactole amassé dans l’opacité. Haïti attend impatiemment le retour de ces fonds qui sont censés construire des infrastructures, hôpitaux, écoles, routes, parcs sportifs au profit de la collectivité. Ce serait par ce processus trilogique – sanction, confiscation et restitution – que la justice serait faite et qu’une société digne retrouverait l’excellence de son âme.

Prime au crime et au mutisme

En référence au principe de la rationalité économique, un système inique ne se romprait jamais quand le procureur – par qui le rétablissement de l’équilibre judiciaire devrait s’opérer – y aurait des intérêts mesquins. En dehors de son intégrité morale, seul un juge stupide contribuerait à mettre fin à des infractions perpétrées dans son village quand de telles pratiques serviraient à accroître son patrimoine personnel. Les systèmes socialement efficaces ne comptent pas sur la bonne foi ou l’honnêteté des citoyens ; mais plutôt sur des institutions de vigie qui les contraignent à respecter les principes. Le dirigeant Norvégien n’est pas forcément probe par défaut ; cependant, le système de contrôle et des sanctions y afférentes l’y contraignent.

En absence de normes et de mécanismes d’incitation convenablement établis dans une certaine complétude normative, les marchés illicites ne sauraient être bannis. Par exemple, si un État désire véritablement dissuader le trafic illicite de stupéfiants, il ne suffit pas qu’il en condamne les vendeurs, spéculateurs et acheteurs. Il ne devrait non plus avoir la latitude d’en tirer des avantages personnels. Sinon, le jeu serait biaisé puisque, incognito, cet État tendrait à encourager et à perpétuer ce négoce illégal.

Probablement, la richesse provenant de la drogue et qui a été confisquée par un pays qui accueillait l’argent sale des dealers, aurait dû être redistribuée à des entités sans que le pays en détienne un profit immédiat. Ce processus peut s’enclencher à titre de réparation aux dommages causés dans

des secteurs tels que la santé, le sport et l’éducation, notamment au sein des sociétés vulnérables. Quand les États-Unis ou le Canada s’arrogent le droit d’extrader des trafiquants de la drogue, confisquant leurs richesses frauduleuses alors que celles-ci font fructifier leurs économies, la logique indique que l’échec de la lutte contre le trafic de la drogue est garanti. Le raisonnement est similaire pour le commerce des armes et munitions qui souffre également du problème de conflit d’intérêts « entre juges et parties ». Ceux qui produisent les mitraillettes et les kalachnikovs seraient également ceux qui luttent contre la criminalité transfrontière. N’est-il pas évident que le juge se fera partie prenante dans l’alimentation du système avec plus de criminels.

De multiples investigations financières ont révélé la culpabilité de nombreux pays de l’Occident dans l’exploitation d’importantes fortunes des pays africains. La nouvelle tournure du dépouillement mise en œuvre par les systèmes capitalistes prédateurs est de confier la gestion des fonds du pays à des dirigeants politiques corrompus qui servent leurs causes, sans réserve. Ces fonds théoriquement consacrés à la réalisation de projets collectifs des pays sous-développés sont transférés vers des banques étrangères par le biais de la criminalité cybernétique. Les dirigeants politiques cupides nourrissant de tels crimes sont le plus souvent imposés aux sphères décisionnelles dans des collusions patentes qui impliquent des ambassades, des agences internationales et le secteur des affaires.

En contrepartie de leurs postes officiels qui leur garantissent impunité et feu vert dans l’appât du gain facile, ces présidents, ministres et directeurs généraux sont contraints de garder un mutisme sépulcral face aux prédations étrangères. Ils sont des marionnettes indûment installées pour approuver, en bons idiots utiles, les actes d’exploitation des nouveaux flibustiers. Puisqu’ils sont en panne de notoriété et de légitimité, ces dirigeants s’entendent à développer de concert avec leurs patrons des stratégies socialement néfastes pour achever leurs mandats et se régénérer plus tard sur la scène politique. Ainsi, le pouvoir politique, qui devait être consacré à la coordination des programmes publiques pour assurer l’harmonie sociopolitique, se transforme en pouvoir de perturbation sociétale. Le temps de création de la richesse est galvaudé en des acrobaties de sauvetages chronophages initié par les groupuscules répugnants qui font de la boulimie et la mégalomanie dans les maigres ressources publiques. Haïti a tellement vécu de telles pratiques génératrices d’expansion du crime depuis l’intronisation du régime PHTK.

En plus des incitations voilées, l’asymétrie de l’information dans les ressources naturelles de certains pays sous-développés y entraîne dans les jeux de négociation des équilibres localement sous-optimaux. À la faveur du triplex cupidité, incompétence et opacité, la communauté internationale dans sa perfide velléité de faux bon samaritain préfère négocier avec des dirigeants nuls. C’est incontestablement un élément d’explication de l’agenda de l’ingérence internationale. En s’immisçant dans tous leurs projets souverains, les faux-amis de l’internationale s’opposent à toute idée d’autodétermination des États affaiblis. Ils plombent leurs ailes vers un développement endogène en y mettant des cailloux dans leurs chaussures. Jeu de vilains !

L’intrusion électorale cavalière pour forcer à promulguer leurs propres résultats des scrutins qu’ils rendent frauduleux représente le principal stratagème des acteurs de la communauté internationale perfide. Leur objectif principal vise à trôner des incompétents et des corrompus aux axes politiques stratégiques de la plupart des sociétés du Sud. Ricardo Seteinfus a éclairci dans une clarté obscure la manière absurde dont les Nations-Unis ont accordé en 2011 des primes à l’incompétence et au vagabondage en plébiscitant Michel Martelly à la magistrature suprême du pays : « la stratégie du caméléon ». C’est depuis la déviance géopolitique pilotée par l’OEA et l’ONU suite au séisme de 2010 qu’un banditisme d’État de mèche avec les criminels d’ici et d’ailleurs a été instauré au pays. In fine, il a été dépeint au pays un tableau lugubre où se conjuguent au quotidien les verbes violer, voler, kidnapper, terroriser, décapitaliser et assassiner.

La convention contre la criminalité amputée

Les géants de l’Occident adoptent partiellement l’algorithme de la Convention contre la criminalité, l’amputant de l’un de ses membres supérieurs. « Selon l’article 14 de la Convention contre la criminalité établie par l’ONU, les États Parties doivent envisager à titre prioritaire de restituer le produit du crime ou les biens confisqués à l’État Partie requérant. Ce dernier devrait dès lors indemniser les victimes de l’infraction ou restituer ce produit du crime ou ces biens à leurs propriétaires légitimes ». Contrairement à ce mécanisme conventionnel, la manière dont les institutions internationales gèrent l’argent détourné par les contrebandiers économiques et les dealers politiques du Sud ne contribue pas à mettre fin à la chaîne du crime financier transnational. Ces sociétés développées auraient même des intérêts à offrir des primes pour que se maintienne la

corruption au sein de ces pays du Sud réfractaires à emprunter le sentier de la stabilité et du développement.

Au cours des récentes années, de multiples comptes bancaires appartenant à d’anciens ministres, parlementaires présidents et hommes d’affaires Haïtiens ont été gelés en Amérique. Les discussions sur les sanctions et confiscations des biens de ces cerveaux de la criminalité et de la corruption défrayaient la chronique dans les médias locaux et internationaux. Pourtant, en référence à l’article 14 de la Convention contre la criminalité, évoqué plus haut, les démarches de recouvrement de ces fonds n’ont pas été entreprises. Se faisant, le Canada et les USA foulent au pied leur image de sociétés promotrices des valeurs universelles et des statuts salutaires paraphés lors des conventions internationales. Il y a une inadéquation criante entre le bien que prônent en théorie ces sociétés et le mal qu’elles endossent dans la pratique.

Revenant à notre scénario forfaitaire imaginaire, il y aurait conflit d’intérêts dans la mesure où la non-restitution du butin volé à son origine équivaudrait à une translation d’une escroquerie du cambrioleur du terrain au vilain de la Cour. Le voleur de terrain pouvant être dans le contexte géopolitique actuel un sénateur, un premier ministre ou un président qui a extorqué les fonds du trésor public de son pays pour les déposer dans des paradis fiscaux. Le vilain de la Cour s’apparenterait au plénipotentiaire, l’ambassadeur ou le représentant d’une Organisation internationale au service des pays ravisseurs.

Plus que des soupçons, c’est en permanence que l’on observerait dans ce système propice à la corruption et à l’impunité, des situations de flagrance où des juges se convertiraient eux-mêmes en des masterminds de la cleptomanie. Cependant, si l’utilité du juge est positivement corrélée avec le bien-être de la collectivité, le fonctionnement du village serait imprégné des balises de la justice. Mais dans tous les cas, le juge doit être contraint par les institutions de vigie de retourner le régime de bananes à son propriétaire.

Même s’il est garant de la justice, le juge n’est pas au-dessus de la loi. Il faut enlever chez lui toute motivation à promouvoir les comportements déviants. Sinon, il sera enclin à se joindre à des criminels, y compris les flibustiers internationaux qui confirment la thèse du paradoxe de la malédiction des ressources naturelles. Dans l’ignoble perspective de perpétrer leurs exploitations outrancières, ils n’écartent pas des guerres et des conflits meurtriers au sein du pays dont la richesse minière est convoitée.

Lorsque toute une société les a cru échouer dans leurs missions diplomatiques, à la fin de leurs mandats, plusieurs ambassadeurs impotents ont été accueillis sur tapis rouge à leurs pays d’origine. À défaut de promotion, ils ont été réengagés à d’autres missions similaires ou de plus grande envergure. Ce constat est idem pour une palanquée de dirigeants qui avaient occupé des postes régaliens (premiers ministres, ministres, DG, etc.). Il faut ainsi déduire que d’une part, l’échec du pays convoité est cuisant ; mais de l’autre, un agenda « flibustier » prédéfini de la communauté internationale a été bien exécuté.

Quand la force politique ne s’aligne pas avec la force dialectique pour aisément synchroniser le théorique et le pratique en dictant de meilleurs comportements, ce sont par les forces des arguments que les lignes bougent dans le sens des intérêts collectifs. Puissent les yeux de lynx de la société civile, notamment de la presse et de l’université, s’éveillent pour décréter la permanence concernant les restitutions et réparations qui reviennent Haïti de droit. Sous l’ère post-esclavagiste, c’est depuis deux siècles que les sociétés du Nord sucent de manière arbitraire les ressources d’Haïti. « Les bons comptes font de bons amis ». Haïti a besoin de récupérer ses richesses et sa dignité en récupérant de la France, des États-Unis et du Canada les ressources financières qui lui sont dues.

Aux actes de sanction et confiscation, il faut logiquement adjoindre ce troisième angle, restitution, afin de marquer dans un retour de 90 degrés le rétablissement de l’équilibre économique des pays appauvris. L’adoption de cette trilogie favorisera l’atteinte de la prospérité partagée tout en rendant les relations multilatérales équitables. C’est dans la déraison qu’un pays A (tout-puissant) puisse prendre l’option de s’enrichir d’un pays B (appauvri) en mettant partiellement en application des mesures qui conviennent à faire fleurir son économie.

Amis d’Haïti – vrais ou faux – Haïti a besoin de renaître de ses cendres ; retournez-lui ses multiples millions confisqués chez vous. Merci beaucoup !

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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Écrit par: Viewcom04

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