Ouganda : Le Général Kainerugaba somme l’ambassadeur américain de s’excuser avant lundi ou de quitter le pays

Crise diplomatique en Ouganda : l’ambassadeur américain face à la colère du général Muhoozi Kainerugaba, fils du Président Musevenia

Le diplomate américain William Popp, ambassadeur des États-Unis à Kampala, est actuellement confronté à une situation délicate. Le général Muhoozi Kainerugaba, figure controversée de l’armée ougandaise et connu pour ses déclarations impulsives, a exigé que l’ambassadeur présente des excuses au président ougandais, Yoweri Museveni. Dans le cas contraire, le général menace de demander son départ du pays.

Vendredi dernier, le général Kainerugaba, fils du président Museveni, a publié une série de commentaires sur la plateforme X (anciennement Twitter) dans lesquels il s’en est pris vivement au diplomate américain. « Il ne s’agit pas d’une querelle personnelle entre moi et l’ambassadeur actuel des États-Unis, mais d’une question nationale. Vous verrez qu’aucun pays étranger ne dominera plus jamais l’Ouganda ! », a-t-il affirmé.

Les propos du général pourraient faire référence à la période de colonisation britannique en Ouganda, qui s’est étendue de 1894 à 1962, et qui reste un sujet sensible dans l’histoire du pays.

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Dans une autre publication, Kainerugaba a insisté sur le fait que malgré le respect que l’Ouganda voue aux États-Unis, une méfiance grandissante subsiste quant aux intentions américaines, qui seraient perçues comme nuisibles au parti au pouvoir, le Mouvement de Résistance Nationale (NRM). Le NRM, présidé par Yoweri Museveni, dirige le pays depuis 1986, consolidant ainsi un règne quasi ininterrompu.

Poussant plus loin ses exigences, le général ougandais a fixé un ultimatum à William Popp : celui-ci a jusqu’à lundi pour présenter des excuses en personne au président Museveni, faute de quoi il devra quitter Kampala.

Les déclarations controversées de Muhoozi Kainerugaba
Le général Kainerugaba est réputé pour ses déclarations polémiques sur les réseaux sociaux, souvent impulsives et provocatrices. En août, il a déclaré son soutien à la Russie en promettant que l’Ouganda enverrait ses troupes pour défendre la souveraineté russe si celle-ci était menacée par des « impérialistes ». « En Afrique, nous ne croyons qu’au président Poutine lorsqu’il s’agit de l’Europe de l’Est. L’Occident perd son temps avec sa propagande inutile pro-Ukraine. La Russie, la Chine, l’Afrique, l’Inde, l’Amérique du Sud triompheront en Ukraine. 75% de l’humanité l’emporteront sur les 15% restants », a-t-il écrit.

Plus tôt, il avait suscité la polémique en menaçant le Kenya voisin, affirmant que son armée pourrait conquérir la capitale kényane, Nairobi, en seulement deux semaines.

Sanctions américaines et tensions grandissantes
La crise entre les États-Unis et l’Ouganda s’est accentuée ces derniers jours. L’attaque verbale de Kainerugaba contre l’ambassadeur américain intervient à peine deux jours après que le département d’État américain a annoncé des sanctions à l’encontre de quatre hauts responsables de la police ougandaise, accusés de violations des droits de l’homme, dont des cas de torture sur des détenus. Les observateurs en Ouganda ont enregistré pas moins de 1 235 cas de torture en 2023.

Depuis la prise de fonctions de William Popp en tant qu’ambassadeur en septembre 2023, plusieurs responsables ougandais ont été frappés par des sanctions américaines, alimentant encore davantage les tensions entre les deux nations.

Ainsi, cette situation s’inscrit dans une escalade diplomatique où chaque camp défend ses intérêts avec détermination. La réponse de l’ambassadeur Popp à l’ultimatum de Kainerugaba sera sans aucun doute déterminante pour l’avenir des relations américano-ougandaises.

Muhoozi Kainerugaba

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