Gestion chaotique et corruption à l’aéroport du Cap-Haïtien : des promesses, mais peu d’actions
Devenu le principal point d’entrée aérien du pays en raison de l’insécurité persistante – programmée – à Port-au-Prince, l’aéroport international du Cap-Haïtien est au cœur d’accusations de corruption et de mauvaise gestion. Face aux nombreuses critiques des voyageurs, les autorités peinent à apporter des solutions concrètes.
Lors d’une visite mercredi dernier, le directeur général de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN), Yves Ducarmel François, a tenté de rassurer l’opinion en promettant des améliorations. Toutefois, les mesures annoncées auparavant tardent à se concrétiser.
L’afflux massif de passagers, conséquence directe de la crise sécuritaire dans la capitale, a amplifié les dysfonctionnements de l’aéroport. De nombreux voyageurs dénoncent des vols d’effets personnels et d’autres abus persistants depuis quelque temps. Pourtant, aucune mesure préventive n’a été mise en place pour renforcer les contrôles et améliorer la gestion. En réponse aux critiques, M. François a annoncé une collaboration avec la Brigade de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS) pour sécuriser certaines zones et limiter les vols. Une initiative louable, mais insuffisante face aux problèmes structurels.
La corruption à l’aéroport ne se limite pas aux vols des bagages avant les vols. Des pratiques douteuses, telles que les pots-de-vin et le favoritisme dans le traitement des passagers et des marchandises, sont régulièrement dénoncées. L’intervention de la BLTS, à elle seule, ne suffira pas à démanteler un système profondément enraciné.
Par ailleurs, les projets de modernisation annoncés en décembre 2024, notamment la réfection de la piste et l’agrandissement de l’aérogare, restent sans résultats tangibles. Cette lenteur suscite des doutes quant à la capacité des autorités à mener à bien ces travaux pourtant essentiels. Si la situation de l’aéroport est aussi préoccupante, pourquoi ces améliorations n’ont-elles pas été mises en œuvre plus tôt ?
Les déclarations du directeur général n’apportent, pour l’instant, que peu de réponses concrètes. Entre promesses de réforme et réalité du terrain, le retard accumulé souligne une gestion inefficace et un manque d’actions adaptées aux défis actuels.
Guyno DUVERNE
duverneguyno@gmail.com
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