RFI accueillait aujourd’hui dans ses studios le cinéaste haïtien Samuel Suffren. Au micro d’Anne Cantener, le réalisateur et producteur a évoqué la situation de son pays. «Rester ou partir, c’est la question qu’on se pose tous. On est tous dans cette impasse-là», raconte Samuel Suffren qui a dû fuir son appartement de Port-au-Prince.
Dans ses films, le cinéaste et président de l’association Kit s’intéresse à l’exil tel que le vivent ceux qui restent. «À ces gens-là, il ne reste que l’espoir que la personne revienne. Comment on attend quelqu’un pendant 15 ans, c’est cela qui me questionne», explique Samuel Suffren qui établit un parallèle avec la crise que traverse Haïti. «Aujourd’hui, l’espoir, c’est tout ce qu’on a nous, les Haïtiens. L’espoir qu’un jour, les choses changent.»
En Haïti, la situation est toujours aussi tendue. Les gangs multiplient les attaques contre les forces de l’ordre et s’en prennent également aux symboles, notamment à la presse. Hier, (13 mars 2025) la coalition criminelle Vivre ensemble a attaqué les locaux de l’un des plus grands médias du pays, les locaux de la Radio télévision Caraïbes. Notre correspondant Peterson Luxama a rencontré des employés choqués.
Solidarité de la presse haïtienne
La presse locale partage la consternation exprimée par les personnes interviewées par Peterson Luxama, à commencer par Le Nouvelliste dont les locaux ont été vandalisés par les gangs, il y a presque un an. «La presse continue d’encaisser les coups», déplore Frantz Duval, le rédacteur en chef du quotidien.
Le Nouvelliste souligne que les médias ne sont pas les seules cibles. «Toutes les institutions du pays, sans distinction aucune, sont attaquées, pillées, brûlées. N’importe qui peut perdre la vie au détour d’une rue ou d’une adresse qui hier encore était accueillante (…) C’est pour nous tous que nous devons nous inquiéter», insiste le journal.
Un double revers judiciaire pour Donald Trump
La presse américaine se fait l’écho du revers que deux juges ont infligé à Donald Trump hier. Les licenciements d’employés d’agences fédérales ont été annulés. Comme le souligne le New York Times, ce sont des dizaines de milliers de fonctionnaires qui vont retrouver leur poste ou recevoir une indemnité de licenciement. Officiellement, ces fonctionnaires avaient été renvoyés à cause de leurs mauvais résultats. «Mensonges», ont estimé les deux juges qui y ont vu une «manœuvre» pour tenter de déguiser des licenciements collectifs destinés à réduire le poids de l’État, tout en s’affranchissant des obligations légales.
Ces deux décisions ne signifient pas pour autant la fin des licenciements au sein des agences fédérales. Elles offrent «un répit important, mais temporaire» à des milliers de personnes, explique le New York Times car les deux juges ne se sont pas prononcés sur le fond du dossier. De plus, comme l’a souligné l’un des deux magistrats, il peut tout à fait y avoir des réductions d’effectifs au sein d’une agence fédérale, à condition de respecter les règles.
Nouvelle victime de Donald Trump : l’Université Johns Hopkins
Cette prestigieuse université à la pointe de la recherche médicale, a vu son budget amputé de 800 millions de dollars, rapporte le Washington Post. Conséquence : la suppression de 2.000 emplois dans 44 pays et des inquiétudes pour l’avenir de cette université car l’an dernier (2024), la moitié de son financement était de l’argent public. Or, Donald Trump semble vouloir continuer à tailler dans les dépenses fédérales. De nombreux programmes de recherche vont devoir s’arrêter, comme par exemple des études sur le VIH. «Plus ils couperont dans le budget, plus les gens mourront», se désole un chercheur dans les colonnes du journal.
Ces coupes budgétaires pourraient également avoir un impact économique. Comme le raconte le quotidien américain, Johns Hopkins, qui est installée à Baltimore, est un acteur essentiel pour le Maryland. C’est l’un des principaux employeurs de cet État. 55.000 salariés rien que dans le Maryland, 90.000 au total, un impact économique de 15 milliards de dollars, résume le Washington Post.