CP/PNC/068/2024
Monsieur le Secrétaire Général,
Je vous présente, au nom du peuple haïtien, mes remerciements les plus chaleureux pour votre dernier rapport sur la situation en Haïti et particulièrement votre intervention devant le Conseil de Sécurité le lundi 30 septembre 2024 lors de la séance au cours de laquelle le Conseil avait adopté la résolution 2751 prorogeant pour une période d’une année le mandat de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti.
Je veux aussi souligner le leadership du Président du Kenya, Son Excellence Monsieur William RUTO et aussi des Gouvernements des États contributeurs qui ont permis depuis le 25 juin dernier le déploiement d’une partie du contingent de cette mission en soutien aux efforts de la Police Nationale d’Haïti. Depuis son arrivée plusieurs opérations conjointes ont été menées avec des résultats concrets. Toutefois je dois souligner que des défis énormes restent encore à surmonter pour permettre à la population haïtienne de vaquer librement à ses occupations.
Le jeudi 26 septembre dernier, mon collègue, le Conseiller Président Edgard LEBLANC Fils, dans son intervention au débat général de la 79e Session de l’Assemblée Générale, avait expliqué ces défis et en même temps avait proposé la transformation de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en une Mission de Maintien de la Paix de l’ONU, ce qui lui permettrait de bénéficier de moyens et d’un mandat plus importants.
Face à l’urgence de la situation, je viens, Monsieur le Secrétaire Général, solliciter la transformation la plus tôt possible de la MMAS en une mission de maintien de la paix.
Je saisis l’occasion pour vous renouveler, Monsieur le Secrétaire Général, les assurances de ma haute considération.
Leslie VOLTAIRE
Président du Conseil Présidentiel de Transition
A propos de la requête de Leslie Voltaire
La requête de Leslie Voltaire, sollicitant une nouvelle force onusienne pour Haïti, s’inscrit dans un contexte où les tentatives précédentes d’intervention internationale, notamment la MINUSTAH, ont laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective haïtienne. Bien que la MINUSTAH ait été déployée dans l’intention de stabiliser le pays, elle a été marquée par des échecs cuisants, notamment l’introduction de l’épidémie de choléra en 2010, causant des milliers de morts et une crise sanitaire qui aurait pu être évitée. Ces événements ont miné la légitimité et la crédibilité des missions onusiennes dans le pays.
Voltaire, sans mandat légitime véritable, se trouve à jouer un rôle ambigu en sollicitant une nouvelle mission internationale sous couvert de stabilisation, alors même que l’héritage de la MINUSTAH est synonyme de chaos pour de nombreux Haïtiens. Le contraste est saisissant entre ses paroles empreintes de diplomatie internationale et l’état déplorable du pays, où même les symboles de la fierté nationale, tels que le Palais national, gisent en ruines depuis le tremblement de terre de 2010, sans restauration. Voltaire, premier à évoquer une « fierté dessalinienne », fait abstraction des réalités sur le terrain, sous un drapeau qui flotte devant un palais délabré, symbole de l’état de décomposition des institutions haïtiennes.
Sa demande d’une transformation de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en une mission de maintien de la paix de l’ONU résonne comme une nouvelle tentative de l’élite politique de se décharger des responsabilités nationales sur des forces extérieures, malgré les précédents historiques désastreux.
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