Yvens Dérival. 2025 : Une année pour réinventer Haïti

Chaque nouvelle année porte en elle l’espoir d’un renouveau, mais l’année 2025 pour Haïti doit être plus qu’un simple tournant calendaire : elle doit incarner un véritable changement de trajectoire. Si 2024 a marqué l’histoire par son lot d’épreuves – insécurité omniprésente, paralysie institutionnelle, et désespoir généralisé –, 2025 doit être une réponse collective, une année où chaque citoyen, de la diaspora au terroir, décide de briser le cycle infernal de l’inaction et de la complaisance.

Les souvenirs de 2024 sont lourds. L’insécurité galopante, la paralysie institutionnelle, et le règne des gangs ne sont que des symptômes d’une crise plus profonde : celle de notre rapport à nous-mêmes, à notre dignité collective. Peut-on continuer à vivre dans un pays où la peur dicte les mouvements, où les dirigeants multiplient les violations de la Constitution sous les regards indifférents ou résignés de leurs concitoyens ? La complaisance ne peut plus être notre refuge.

Il est inadmissible qu’un pays avec une telle richesse historique et culturelle, celui de Toussaint Louverture, de Jean-Jacques Dessalines, de Capois-la-Mort…continue de subir l’humiliation de dirigeants sans vision et de forces destructrices qui exploitent sa fragilité.

2025 : L’année du refus de l’ordinaire

Accepter l’ordinaire, c’est accepter l’échec. Comment un pays peut-il avancer si chaque pluie est synonyme d’inondations catastrophiques, si chaque décision gouvernementale est prise sans consulter ceux qui en subissent les conséquences ? Il est temps de dire non.

• Non à l’inaction face à l’insécurité.
• Non à l’absence de transparence dans la gestion des fonds publics.
• Non à l’impunité de ceux qui financent les réseaux criminels.
• Non au fatalisme qui paralyse notre société.

Un engagement citoyen indispensable

2025 ne sera l’année du renouveau que si chaque Haïtien s’engage pleinement dans la transformation de son pays. Cet engagement doit commencer par une prise de conscience individuelle : refuser de tolérer l’intolérable. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer, mais aussi d’agir.

• La diaspora : Loin des yeux, mais proche du cœur, la diaspora joue un rôle crucial. Il ne suffit plus de soutenir financièrement les familles restées au pays ; il faut investir dans des projets concrets, exiger des résultats des dirigeants, et participer activement au redressement d’Haïti.
• Les médias : Ceux qui ont une plume ou un micro doivent devenir des sentinelles vigilantes, dénonçant l’injustice, exposant la corruption, et informant le peuple sur ses droits.
• Les leaders religieux et communautaires : Ils doivent être des porteurs d’espoir, mais aussi des agents de changement, en guidant le peuple vers une action collective fondée sur l’intégrité et la solidarité.

Rêver d’un pays vivable : Une utopie ou une possibilité ?

Il est encore possible de rêver d’un Haïti où l’on peut circuler librement, où les enfants grandissent dans un environnement sécurisé et où les institutions servent réellement le peuple. Ce rêve, cependant, ne deviendra réalité que si nous le transformons en un projet commun.

• Une justice équitable : Les commanditaires des gangs et les corrompus doivent être traduits en justice, sans distinction de rang ou d’allégeance.
• Une gestion transparente : Chaque gourde dépensée au nom de l’État doit être justifiée et surveillée.
• Une éducation de qualité : Haïti ne pourra se relever qu’en investissant dans sa jeunesse, en offrant des écoles sûres, des enseignants compétents et un accès équitable au savoir.

2025 : Une année de courage

Changer Haïti ne sera ni facile ni rapide. Cela exigera du courage, de la persévérance, et un sens profond de la responsabilité collective. Chaque Haïtien doit être prêt à se battre, non pas avec des armes, mais avec des idées, des actions concrètes et une détermination à bâtir un avenir meilleur.

Une résolution commune pour un avenir partagé

2025 ne sera l’année du renouveau que si nous le décidons ensemble. Refuser l’injustice, dénoncer l’impunité, investir dans l’éducation et réclamer des institutions légitimes ne sont pas des tâches simples, mais elles sont nécessaires. Haïti ne pourra renaître que si chacun y met du sien, avec sincérité et détermination.

Haïti ne mourra pas tant que nous ne l’aurons pas abandonné. Il est temps de lever la tête, de briser les chaînes de la peur et de la résignation. Nos résolutions pour 2025 doivent être portées par une volonté de renaissance. L’avenir du pays dépend de chaque citoyen, de chaque voix qui refuse de se taire, de chaque action menée avec détermination.

Alors, quelle est votre résolution pour 2025 ? Accepterez-vous l’inaction, ou choisirez-vous de participer activement à la renaissance de notre pays ?

Yvens Dérival

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