Depuis son investiture le 1ᵉʳ octobre 2024, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum fait face à une recrudescence de la violence à travers le pays. Des événements tels que des attentats à la voiture piégée, des massacres et l’assassinat de figures religieuses et politiques ont marqué les dernières semaines, soulevant des interrogations sur les mesures envisagées pour rétablir la sécurité.
Un héritage de violence
Depuis 2006, avec la militarisation de la lutte contre les cartels initiée par le président Felipe Calderón, le Mexique est plongé dans une spirale de violence. Cette guerre contre la drogue a fragmenté les groupes criminels, entraînant une augmentation des homicides. En octobre 2024, le pays a enregistré en moyenne 74 homicides par jour, contre 69 à la même période en 2023. Des incidents récents, tels que l’explosion de voitures piégées dans l’État de Guanajuato et l’assassinat du maire de Chilpancingo, Alejandro Arcos Catalán, illustrent l’escalade de la violence et l’infiltration du crime organisé dans la sphère politique.
La stratégie de Sheinbaum : continuité ou changement ?
En tant que candidate, Claudia Sheinbaum avait promis de poursuivre la stratégie de son prédécesseur, Andrés Manuel López Obrador, qui privilégiait le traitement des causes sociales de la violence tout en évitant les confrontations directes avec les cartels. Cependant, cette approche a été critiquée pour avoir permis aux cartels de s’enraciner davantage dans la société. Forte de son expérience en tant que maire de Mexico, où elle a supervisé une réduction de 50 % des homicides, Sheinbaum préconise une approche systématique du crime, axée sur la professionnalisation des forces de l’ordre et l’utilisation de méthodes basées sur les données. Elle a récemment annoncé la création d’un centre national de renseignement visant à identifier les délinquants à fort impact et à renforcer les poursuites en collaboration avec les autorités locales.
Le rôle de l’armée
Les forces armées mexicaines demeurent un élément central et controversé de l’appareil de sécurité. La création de la Garde nationale en 2019, une force de 130 000 membres sous contrôle militaire, illustre la dépendance croissante à l’égard de l’armée dans la lutte contre le crime. Bien que Sheinbaum n’ait pas encore précisé comment elle déploiera cette force, son approche semble s’orienter vers des opérations basées sur le renseignement plutôt que sur la confrontation directe.
Une nation en crise
La violence touche toutes les strates de la société mexicaine. Des journalistes ont été assassinés, des prêtres indigènes tués et des militants féministes portés disparus. Des communautés entières, notamment dans l’État de Guerrero, sont prises en otage par des gangs rivalisant pour le contrôle de l’extorsion et du trafic de drogue. Le paysage politique est également marqué par la violence, avec des dizaines de candidats assassinés lors de la saison électorale de cette année. La transition du pouvoir n’a guère apaisé la situation, les cartels cherchant à asseoir leur domination et les gouvernements locaux étant souvent infiltrés par le crime organisé.
Une voie à suivre ?
Lors de ses conférences de presse quotidiennes, Sheinbaum a affirmé sa volonté de réduire les homicides et les extorsions. Cependant, l’ampleur du défi nécessite des actions rapides et décisives. Les critiques avertissent que des mesures progressives pourraient ne pas suffire à endiguer la vague de violence dans les régions où les cartels exercent un pouvoir enraciné. La présidence de Sheinbaum sera probablement définie par sa capacité à équilibrer des solutions à long terme avec des actions immédiates. La question demeure ouverte quant à savoir si son approche pourra briser les cycles de violence et restaurer un sentiment de sécurité. Pour l’instant, le Mexique observe et attend, pris dans une bataille qui a déjà coûté trop de vies.
Tweet Port-au-Prince, 20 novembre 2024L’escalade de violence en Haïti a causé la mort d’au moins 150 personnes dans la capitale, Port-au-Prince, au cours de la dernière semaine, selon Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Ce dernier a dénoncé la « violence des gangs » qui plonge le pays […]
Tweet Un débat international sur l’avenir de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMAS). Les Casques Bleus : Maintenir la Paix, Pas Combattre la Criminalité Urbaine, selon Dmitry Polyanskiy Face à l’aggravation de la violence en Haïti, les États-Unis ont proposé mercredi de transformer la Mission Multinationale de […]
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Cookies strictement nécessaires
Cette option doit être activée à tout moment afin que nous puissions enregistrer vos préférences pour les réglages de cookie.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.