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URGENT ! « Sans nous, les Haïtiens ne seraient pas là où ils sont », déclare Jack Ombaka, porte-parole du MMS, interrogé par NTV Kenya (vidéo)

today2025-04-06 1

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Rezo Nòdwès : « Sans la victoire de Vertières et la proclamation de l’Indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804, par l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, la traite négrière aurait continué à prospérer impunément, et nul homme noir n’aurait connu la liberté sur cette terre. »

« Sans nous, les Haïtiens ne seraient pas là où ils sont » : le colonel Jack Ombaka défend la mission kényane en Haïti, alors que les Haïtiens, toujours livrés aux gangs, doutent de son efficacité réelle.

Dans un entretien exclusif accordé le samedi 5 avril 2025 à la chaîne de télévision kényane NTV Kenya, le colonel Jack Ombaka, porte-parole officiel de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) déployée en Haïti, a répondu longuement aux interrogations relatives à l’état de santé des troupes, aux rumeurs de défection, aux critiques sur la qualité des équipements, ainsi qu’aux motivations profondes qui sous-tendent la présence du contingent kényan. Ce témoignage, rare et fortement médiatisé, propose une lecture à la fois logistique, politique et religieuse de l’intervention sous-traitée en cours.

Les lecteurs sont invités à visionner l’entretien complet via le lien reproduit ci-dessous pour apprécier directement le ton, le contexte et l’argumentaire du porte-parole agissant comme s’il était dans un territoire conquis :
????https://www.youtube.com/watch?v=Y8DeZKuV52I

Une rhétorique de foi contre les rumeurs de blessures graves

Réagissant aux affirmations selon lesquelles plusieurs officiers kényans auraient été gravement blessés depuis le début de la mission, le colonel Ombaka a immédiatement rejeté cette hypothèse, dénonçant des propos malveillants. « Michelle, vous utilisez un terme fort : « gravement ». Le Président a prié pour nous avant notre départ, et je peux vous dire que Dieu a toujours été de notre côté », a-t-il déclaré, plaçant d’entrée de jeu le discours sous le registre du religieux à l’instar du conseiller-président Leslie Voltaire.

Selon lui, les soi-disant blessures graves relèveraient de « pensées malveillantes » entretenues par ceux qui, à l’extérieur, « souhaitent que des Kenyans soient sérieusement blessés ». Il affirme que seuls trois officiers ont été blessés depuis le début de la mission, que ces derniers ont reçu des soins à la base ou ont été évacués par hélicoptère en République dominicaine pour un traitement spécialisé, avant de regagner leur poste. « Nous avons un hôpital de niveau deux ici à la base. Tous nos blessés sont revenus. Le dernier groupe de trois est revenu ce lundi. »

Une défense ferme des équipements et de la chaîne logistique

Interrogé par la journaliste sur des messages transmis par certains agents à leurs proches concernant la qualité de l’équipement fourni — notamment sur le caractère prétendument non pare-balles du matériel — le porte-parole a fermement défendu la conformité des dispositifs. « Nous sommes ici depuis huit mois. Si l’équipement n’était pas aux normes, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui. Ces équipements sont conformes aux standards internationaux et sont acquis de manière professionnelle. »

Il a précisé que les blindés visibles sur les images diffusées par NTV Kenya sont les mêmes que ceux utilisés dans les opérations nationales au Kenya, soulignant ainsi la familiarité et la robustesse des dispositifs employés. Toutefois, il a reconnu que des ajustements permanents sont nécessaires, compte tenu des menaces rencontrées sur le terrain haïtien : « Nous améliorons en continu notre matériel, nous adaptons nos tactiques. Là où nous détectons une insuffisance, nous y remédions. »

Aucune démission selon le commandement : « Notre mission est divine »

Concernant les rumeurs de désertion ou de demandes de rapatriement relayées sur les réseaux sociaux, notamment par des membres de famille ou des proches d’agents, le colonel Ombaka a démenti catégoriquement ces affirmations : « Pas un seul agent n’a quitté le service. Pas un seul n’a démissionné. »

Selon lui, les motivations des troupes sont solides, et leur engagement s’appuie sur un sentiment de mission sacrée. « Notre présence ici est une mission divine. Si nous n’étions pas venus en Haïti, les Haïtiens ne seraient pas là où ils sont. » Cette déclaration, à la fois solennelle, « déplacée, hautaine, prétentieuse et polémique« , suggère que l’intervention kényane aurait permis une amélioration sensible de la situation sécuritaire en Haïti.

« Cette affirmation est totalement infondée, les forces kényanes n’ayant, à ce jour, permis la reprise d’aucune zone contrôlée par les groupes armés ; bien au contraire, ces territoires ne cessent de s’étendre », a réagi le Dr Josué Renaud, directeur de la New England Human Rights Organization.

Poursuivant dans un ton acerbe, il ajoute : « À ce rythme, il ne leur manque plus que de profiter des belles plages d’Haïti et de son sable chaud, à l’image de ce qu’a fait la MINUSTAH. » Très critique à l’égard de l’officier kényan, Dr Renaud souligne l’ironie de la situation : « Voilà un représentant d’un pays qui a négocié son indépendance, et non combattu pour l’obtenir, venant aujourd’hui donner des leçons à un peuple qui, lui, a dû se battre au prix du sang. »

Reprenant une rhétorique souvent utilisée par les porte-parole de la Police nNtionale d’Haïti (PNH), l’officier kényan s’est engagé dans un registre de diversion, affirmant que le soutien exprimé par la population haïtienne constitue une source constante de motivation pour les troupes : « Les Haïtiens nous applaudissent, nous encouragent, nous soutiennent dans tout ce que nous faisons. »

Une logistique vantée comme modèle : « Peu de missions offrent ce confort »

Enfin, pour répondre aux critiques portant sur les conditions de vie des policiers kényans en mission, Jack Ombaka a mis en avant les standards logistiques élevés de la MSS. Il évoque une mission « bien planifiée », dans laquelle les agents sont bien nourris, disposent de machines à laver, et bénéficient de l’air conditionné. « Si vous interrogez ceux qui ont participé à d’autres missions ailleurs, ils vous diront qu’aucune autre mission n’est aussi bien organisée que la MSS. »

Analyse critique : entre légitimation morale et diplomatie sécuritaire

Cet entretien s’inscrit dans une stratégie de communication bien rodée visant à rassurer à la fois l’opinion publique kényane et les partenaires internationaux. Mais au-delà des propos du colonel Ombaka, le recours à une rhétorique religieuse et quasi messianique soulève des questions quant à la nature du mandat que le Kenya s’attribue en Haïti. En insistant sur la reconnaissance populaire, la qualité logistique et la protection divine, le discours tente d’évacuer les critiques concrètes, notamment sur le droit haïtien à l’autodétermination, les conditions de recrutement des troupes, ou encore la transparence du mandat.

Le recours à la foi, dans le cadre d’une intervention militaire étrangère, soulève en outre la question de la légitimité sur laquelle repose cette présence dans un pays souverain. Haïti, déjà marqué par des décennies d’interventions extérieures, n’a récolté que des souvenirs amers, notamment avec l’implantation de gouvernements de substitution, la corruption, l’impunité et, tragiquement, l’épidémie de choléra e anpil timoun san papa.

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