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Un an après le déploiement kényan, Port-au-Prince aux mains des gangs

today2025-06-03

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Port-au-Prince sous l’emprise quasi totale des gangs, un an après le déploiement des forces kényanes

A peine un an après l’arrivée du premier contingent de policiers kényans en Haïti, le 25 juin 2024, la capitale Port-au-Prince est désormais, selon Financial Times (Nairobi), presque entièrement sous le contrôle des gangs armés. Les membres du Conseil Présidentiel de Transition, eux, se retranchent dans l’enclave aisée de Pétion-Ville, tandis que la ville s’effondre sous le poids d’une violence quotidienne.

La population, prise en étau, paie un lourd tribut : assassinats ciblés, pillages, incendies, déplacements forcés. Des résidents ont trouvé refuge dans d’anciens bâtiments administratifs abandonnés, où les conditions de vie sont alarmantes. « Ils viennent la nuit pour tout voler, mettre le feu, s’installer. Nous sommes pris au piège », témoigne un entrepreneur au Financial Times, préparant l’évacuation de ses proches et employés.

Malgré la présence d’environ 1 000 policiers kényans dans le cadre de la mission multinationale MSS, leur visibilité à Port-au-Prince demeure limitée. Des zones entières de la ville sont devenues inaccessibles, gardées par des hommes armés terroristes filtrant les entrées. En parallèle, des groupes d’autodéfense, parfois encadrés par des policiers haïtiens, émergent comme dernier rempart à l’effondrement institutionnel.

Face à l’impasse, des entreprises de sécurité privées ont commencé à utiliser des drones pour larguer des explosifs sur les positions gangrenées. Une tactique jugée prometteuse mais insuffisante par le ministre de facto des Finances Alfred Métellus, qui estime que « les drones doivent être soutenus par le déploiement de 2 000 à 3 000 agents de sécurité au sol pour reprendre le contrôle effectif des zones occupées ».

Dans ce chaos prolongé, les gangs, qui autrefois visaient la chute du pouvoir, semblent désormais en quête de légitimation politique. En février, le chef de gang Jimmy Chérizier, alias Barbecue, affirmait : « Nous exigeons une place à la table des négociations. Sinon, nous continuerons à nous battre. » Dans une posture ambiguë, des figures politiques telles qu’André Michel et Claude Joseph se sont fait les porte-voix de ces revendications devant la Caricom.

Depuis l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, en juillet 2021 — soit environ six mois après l’expiration de son mandat constitutionnel —, Haïti s’enfonce dans une crise humanitaire profonde. Rien qu’en 2024, l’ONU a recensé 5 600 homicides, et estime que 5,7 millions de personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë d’ici juin 2025. Deux policiers kényans ont déjà été tués dans le cadre de leur mission, tandis que plane sur le pays la menace réelle d’un effondrement total de l’État. Cette situation contraste avec l’attitude du Premier ministre de facto, Alix Didier Fils-Aimé, qui entretient l’illusion d’un référendum constitutionnel sans jamais en fixer la moindre échéance.

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