Tensions diplomatiques, durcissement migratoire et chute de l’attractivité ternissent la première destination touristique mondiale.
Washington, juin 2025— Jadis considérés comme l’Eldorado des voyageurs internationaux, les États-Unis font aujourd’hui face à une crise silencieuse mais profonde dans le secteur du tourisme. Depuis le début de l’année, une baisse marquée du nombre de visiteurs étrangers s’observe dans les grands centres touristiques américains, des métropoles culturelles comme New York aux parcs nationaux de l’Ouest.
Selon plusieurs analyses économiques, les arrivées internationales ont chuté de 9 à 12 %, entraînant une perte estimée entre 10 et 21 milliards de dollars en revenus touristiques. Le phénomène frappe tout particulièrement les voyageurs venus du Canada, d’Europe et d’Asie, dont les visites ont connu une baisse historique allant jusqu’à 40 % pour certains marchés.
Plusieurs facteurs convergent pour expliquer ce recul : l’hostilité perçue aux frontières américaines, des refus accrus de visas étudiants, les effets des politiques protectionnistes et une perte générale de confiance envers les institutions américaines. Pour de nombreux voyageurs, les démarches d’entrée aux États-Unis sont devenues non seulement plus complexes, mais aussi plus incertaines.
« Nous observons une montée en flèche des annulations, notamment du côté des Canadiens et des Européens », confie une agence de voyages basée à Montréal. « La crainte d’être mal accueillis, voire refoulés, pèse lourd dans la balance. »
Cette désaffection a des conséquences économiques majeures. Le secteur hôtelier, le transport aérien, les parcs d’attractions et les commerces locaux ressentent déjà les effets de cette désaffection mondiale. Dans certaines régions, des suppressions d’emplois sont envisagées, et les prévisions de fréquentation pour l’été 2025 sont revues à la baisse.
« La force du dollar, combinée à une image plus fermée du pays, contribue à rendre les États-Unis moins attractifs », note un analyste de The Economist.
Au-delà des pertes économiques, c’est aussi l’influence culturelle et diplomatique des États-Unis qui s’en trouve affaiblie. Moins de visiteurs étrangers signifie aussi moins d’opportunités de contacts humains, de découvertes culturelles et d’échanges académiques, éléments clés du soft power américain depuis des décennies.
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