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The government in Haiti is collapsing | Scripps News on the ground

today2025-06-06

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Haïti : l’effondrement d’un Etat sous l’emprise des gangs paramilitaires

Les gangs paramilitaires haïtiens poursuivent leur ascension fulgurante, sans rencontrer d’opposition à la hauteur de leur violence. Armés d’arsenaux de guerre et indifférents à la force de sécurité internationale pourtant financée par des millions de dollars d’aide américaine, ces groupes criminels imposent désormais leur loi sur près de 90 % de la capitale haïtienne. Un an après le reportage de Scripps News documentant l’enrôlement d’enfants soldats et les violences sexuelles à Port-au-Prince, la situation ne cesse de se détériorer.

L’étendue des territoires perdus est vertigineuse. L’aéroport international, le port principal, les grandes artères routières et plus de cinquante édifices publics sont aujourd’hui abandonnés. Le Palais national est devenu une zone interdite. Le siège de la Cour de cassation est désormais occupé par des gangs, l’ambassade de France est fermée, tandis que celle des États-Unis, isolée, se retrouve à la lisière de territoires gangrenés. La République semble prise au piège de sa propre capitale.

Cap-Haïtien : dernière citadelle avant le chaos total

À quelque 200 kilomètres au nord, la ville de Cap-Haïtien tente de résister. Son port, censé recevoir de l’aide humanitaire, ne permet plus le déchargement sécurisé de cargaisons. À la place, des pêcheurs chargent manuellement les vivres dans de petites embarcations pour contourner les routes aux mains des groupes armés. Pour Nelson Ulysse, responsable du Programme alimentaire mondial : « Nous ne pouvons pas atteindre tout le monde, mais nous faisons de notre mieux. »

Le maire du Cap-Haïtien, Yvrose Pierre, confie que près de 400 déplacés arrivent chaque jour, fuyant la terreur du sud. « Nous n’étions pas préparés à accueillir autant de personnes », déclare-t-elle. Interrogée sur la possibilité de refuser ces réfugiés, sa réponse est sans appel : « Non, on ne peut pas les repousser. Ce sont des Haïtiens en quête d’asile. Quelle que soit la situation, ils n’ont nulle part où aller. »

Mais les gangs ne sont qu’à 120 miles au sud. Et toutes les routes vers le Nord sont bloquées.

Mirebalais : une ville martyr

Dernier drame en date, la ville de Mirebalais, située à 35 miles au nord-est de Port-au-Prince, a été le théâtre d’un véritable carnage. Des milices paramilitaires ont attaqué la localité, brûlant des maisons, tuant des civils – dont deux religieuses – et détruisant le seul hôpital moderne de la région.

Miraclide Dejoie, réfugiée avec dix-sept membres de sa famille âgés de 7 à 54 ans, raconte leur calvaire : « Nous avons dormi cinq jours là-bas. C’était horrible, sans nourriture ni eau. Les enfants étaient affamés, assoiffés, ce n’était pas facile. » À la question de savoir si rester aurait signifié la mort, elle répond sans hésiter : « Oui. Ils ont tué tous ceux qu’ils croisaient, brûlé les maisons, tué des gens à la machette. S’ils nous avaient trouvés, nous serions morts. »

La grâce dans les ruines

Pourtant, même dans ce pays en ruines, subsistent des îlots de dignité et de lumière. Dans les montagnes, une religieuse connue sous le nom de Sœur Didi Ananda accueille 33 orphelins évacués de Port-au-Prince. Elle n’a emporté que l’essentiel : les enfants et leurs instruments de musique. Pour elle, la musique n’est pas un luxe, mais une nécessité. « C’est une guérison », dit-elle simplement.

Entre effondrement institutionnel et résilience citoyenne

L’État haïtien, paralysé, désintégré de l’intérieur, semble avoir renoncé à ses fonctions fondamentales. La démission silencieuse des institutions, la fermeture des chancelleries, la vacance du pouvoir judiciaire et l’impuissance policière révèlent une nation qui sombre sous les coups répétés d’une violence structurelle longtemps tolérée, voire instrumentalisée.

Mais dans les fissures de cette architecture brisée, certains tiennent encore debout. Ce sont les mères, les maires, les religieux, les anonymes qui refusent de céder au chaos. Faut-il dès lors repenser l’aide internationale, réorienter les priorités sécuritaires ou appuyer davantage les initiatives locales de résilience ? La question reste entière.

source: The government in Haiti is collapsing | Scripps News on the ground

https://www.msn.com/en-us/video/news/the-government-in-haiti-is-collapsing-scripps-news-on-the-ground/vi-AA1G9KLp?ocid=socialshare

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