Attaque présumée contre la Cour suprême à Brasilia, ce mercredi (13 novembre 2024) : après avoir tenté en vains de pénétrer dans le bâtiment de la Cour suprême, un homme a provoqué plusieurs explosions, dont une l’a tué. Les enquêteurs tentent d’éclaircir son mobile.
Ces explosions interviennent alors que le pays accueille, la semaine prochaine, un sommet du G20 à Rio de Janeiro et le président chinois à Brasilia. « Selon les premières informations, il s’agirait d’un suicide », affirme la gouverneure de Brasilia. Il y a eu en fait deux explosions, explique O Globo : une près de la Chambre des députés, dans laquelle l’homme a trouvé la mort, et une autre à 500 mètres de là, quand son véhicule a pris feu dans un parking.
La police fédérale estime qu’il pourrait y avoir un lien avec la tentative de coup d’État du 8 janvier 2023, qui a eu lieu au même endroit. Le président du Tribunal suprême fédéral a indiqué que si c’est le cas, l’enquête sur l’explosion sera jointe à celle du 8 janvier, rapporte Folha de Sao Paulo. Et, souligne le quotidien, les députés du l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro craignent déjà que les explosions de ce mercredi compromettent l’examen du projet de loi amnistiant les personnes condamnées pour la tentative de coup d’État. D’autant que, écrit Folha, le suspect a été candidat à un poste de conseiller municipal du Parti Libéral de Jair Bolsonaro.
À Port-au-Prince, des tirs de jour comme de nuit
Ce mercredi, nouvelle journée au ralenti dans la capitale haïtienne : il n’y avait quasiment pas d’école ni de commerces ouverts, par contre les tirs ont continué. Nouvelles autorités, mêmes problèmes, constate le quotidien Le Nouvelliste : si les autorités politiques essaient de monter un nouveau gouvernement, la vie quotidienne des Haïtiens est toujours perturbée, avec des tirs de jour comme de nuit, explique le rédacteur en chef du quotidien Frantz Duval. Et, selon l’Organisation internationale des migrations, 4 500 personnes ont quitté leur domicile les deux premiers jours de la semaine.
Le Nouvelliste rapporte une autre information qui donne une idée de l’ampleur des violences : les soldats des Bahamas, dépêchés au sein de la mission multinationale d’appui à la sécurité, ont été libérés de leurs obligations par leur gouvernement. Ils peuvent partir s’ils ne se sentent pas en sécurité. « Il faut dire que ces derniers jours, on ne voit plus les Kenyans, on n’entend plus parler d’opération majeure de la police », note Frantz Duval : « on résiste toujours ici et là, mais c’est toujours une dégringolade qui continue ».
Attaque d’une ambulance de MSF à Port-au-Prince
Ce lundi (11 novembre 2024), une ambulance de Médecins sans frontières a été attaquée dans la capitale haïtienne. Elle a d’abord été forcée par la police de changer de destination pour conduire ses trois blessés par balles vers un hôpital public, où des personnes armées ont finalement abattu au moins deux des trois blessés. Les équipes de MSF ont, elles, été gazées, menacées de mort, insultés. « On est tous sous le choc, c’est vraiment la première fois qu’on a du personnel qui se fait agresser, menacer verbalement, violemment », explique Christophe Garnier, le chef de mission de MSF France en Haïti. MSF qui se pose maintenant la question de sa présence dans le pays, même si le départ de l’organisation « serait une catastrophe » : « si on n’a pas l’assurance du gouvernement notamment, de travailler en toute sécurité ça va devenir problématique ».
La Colombie adopte un texte interdisant le mariage des enfants
El Colombiano précise que ces dernières années, la loi interdisant le mariage d’enfants avait déjà échoué à huit reprises à être adoptée. Cette fois, le projet de loi a été soutenu par plusieurs groupes parlementaires. Il est maintenant entre les mains du président Gustavo Petro.
El Informador indique qu’entre 2020 et 2023, 1 403 mariages d’enfants ont été enregistrés en Colombie. Le Code civil permettait jusqu’ici le mariage à partir de 14 ans avec la permission des parents, ce qui avait « engendré, malheureusement, un marché », écrit le quotidien, « de filles et de garçons qui étaient utilisés comme monnaie d’échange contre du bétail, des ressources, des lots »… Semana rappelle de son côté que les mariages d’enfants « entraînent des cas de violence fondés sur le genre, des grossesses d’enfants et d’adolescentes, la déscolarisation »… La situation des filles indigènes est la plus préoccupante, pointe El Universal : un tiers d’entre elles sont mariées avant d’être majeures à des hommes ayant le double ou le triple de leur âge.
Le racisme au Mexique
Au Mexique, universitaires et militants cherchent des moyens de parler du racisme, très ancré dans la société du pays, au-delà du cercle des spécialistes de la question. Un racisme lié à l’histoire coloniale. La question mémorielle a d’ailleurs récemment provoqué des tensions entre le Mexique et l’Espagne. Depuis 2019, le pays réclame des excuses à l’Espagne. Pour l’historien et philosophe Martin Rios – que la correspondante de RFI Gwendolina Duval a rencontré, ce serait l’occasion de déconstruire les méconnaissances qui perdurent sur cette période : « Certains groupes en Espagne », explique-t-il, « maintiennent encore que la conquête a été un processus civilisateur où les tribus indigènes ont été libérées. » Une réflexion commune pourrait bénéficier aux deux nations mais aussi à toute l’Amérique latine, estime-t-il, pour assumer le passé.
Et ne pas s’arrêter là : au Mexique, le récit national repose sur le métissage, mais la classification des différentes catégories de personnes est loin d’avoir disparu, explique José Angel Bazán, qui travaille pour une association de défense des victimes de racisme. Dans les films et les publicités, « la réussite sociale est bien souvent le privilège des personnages blancs tandis que les peaux plus foncées incarnent les représentations de la misère et de la marginalisation sociale ». Une « racialisation » à l’origine de bon nombre d’inégalités économiques.
Des nominations coup de poing
Aux États-Unis, Donald Trump continue d’annoncer les membres de son gouvernement, et la dernière salve de noms soulève beaucoup de questions. Toute la presse parle d’eux : Matt Gaetz, ministre de la Justice ; Pete Hegseth, secrétaire à la Défense ; et Tulsi Gabbard, directrice du Renseignement national. Trois personnes, selon le Washington Post,« idéologiquement extrémistes et manquant de l’expérience nécessaire », alors que le président les a choisies pour des postes-clé de la sécurité du pays.
Chacun de ces choix, estime le quotidien, constitue pour le nouveau Sénat à majorité républicaine « un test majeur de sa capacité à faire passer l’intérêt général avant la loyauté envers le parti ». De fait, les sénateurs républicains sont bien embêtés, à en croire le Boston Globe : au Congrès, la presse s’est précipitée pour les faire réagir, et « ils ont affirmé ne pas avoir connaissance des dernières informations, ou ils se sont réfugiés dans des ascenseurs, ou ils ont poussé de longs soupirs incrédules ». De toute façon, Donald Trump compte se passer de leur assentiment, puisque, rappelle le New York Times, il a insisté pour que le chef de la majorité républicaine au Sénat organise des pauses dans les sessions, qui lui permettront d’installer unilatéralement les membres de son cabinet – le quotidien parle d’une « attaque en déni de service contre un des instances de contrôle de la présidence ».
Le journal de la Première
C’est la journée du diabète.