En 24 heures, Haïti en est venu à subir une série d’événements tragiques reflétant le caractère multiforme des crises qui plongent le pays dans un profond désarroi. Ces tragédies, combinant catastrophes naturelles, incidents maritimes et violence gangrénée, dévoilent les failles structurelles d’un Etat au bord de l’effondrement, impuissant à protéger ses citoyens.
- Naufrage tragique près du port de Varreux
Le naufrage du navire Maelys Lome II, près du port de Varreux à Port-au-Prince, a occasionné d’importantes pertes en vies humaines et des dégâts matériels. L’incident s’est produit lorsqu’un camion s’est accidentellement déplacé pendant le processus de chargement. Le nombre exact de victimes reste indéterminé, ce qui dénote une gestion inadéquate des services maritimes. Les images du navire chaviré, sa cargaison éparpillée dans l’eau, attestent du chaos et de l’insécurité de l’infrastructure portuaire haïtienne.
Le terminal Varreux a temporairement suspendu ses activités, mais aucune mesure concrète n’a été annoncée pour éviter que de tels accidents ne se reproduisent.
- Port-de-Paix submergé : un lourd bilan humain et matériel
Des pluies torrentielles ont ravagé la ville historique de Port-de-Paix, provoquant des inondations massives et laissant la ville en ruines. La défaillance des infrastructures hydrauliques et l’absence de politiques d’aménagement du territoire ont entraîné la destruction de quartiers entiers. Sept décès ont été confirmés et des milliers d’habitants sont désormais sans abri.
Ce désastre n’est pas seulement dû à la nature, mais aussi à l’irresponsabilité des autorités, incapables de prévenir de telles tragédies malgré des alertes météorologiques répétées. Le drame reflète également l’échec des politiques de développement et l’abandon des régions vulnérables.
- Les gangs : l’attaque de l’hôpital universitaire d’Etat
L’insécurité a atteint un nouveau sommet avec l’attaque armée du gang ViV Ansamm contre l’hôpital de l’Université d’Etat à Port-au-Prince, mardi après-midi. Cet acte odieux a non seulement fait des blessés parmi les journalistes et les professionnels des médias, mais a également transformé un centre médical en zone de prise d’otages. Ce symbole de soins et de répit pour la population haïtienne est devenu un théâtre de terreur, révélateur de l’ampleur de l’effondrement de l’Etat.
Cette attaque s’inscrit dans une spirale de violence où les gangs agissent en toute impunité, exacerbée par des décennies de mauvaise gouvernance et d’interventions internationales qui ont affaibli les institutions nationales.
Une crise multidimensionnelle et systémique
Ces trois événements sont les manifestations visibles d’une crise bien plus profondément profonde : la désintégration de l’État haïtien sous le poids de la corruption, de l’impunité et de l’absence de vision politique. Les catastrophes naturelles, bien que très dévastatrices, sont le reflet d’un manque chronique de préparation et de gouvernance. La violence des gangs, quant à elle, caractérise un État paralysé, incapable de garantir la sécurité de ses citoyens ou de protéger les infrastructures vitales. Peut-on imaginer organiser le référendum-bidon CPT-Fils-Aimé-Tardieu promis pour mars 2024 en pleine insécurité ?
Concernant la tragédie survenue à l’Hôpital Général ce midi, qui aurait fait au moins cinq décès incluant un policier, il a été rapporté que le ministre de la Santé publique ne s’était pas encore rendu sur les lieux lorsque les bandits ont commencé à imposer leur présence avec une violence inouïe.
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