Autrefois, dans un pays pas si lointain appelé Haïti — où l’État chancelle plus vite qu’un coq sous les balles — surgissait un nom que d’aucuns murmuraient avec espoir : Mario Andrésol. Ancien directeur général de la Police nationale, ex-militaire reconverti en gestionnaire d’un chaos permanent, il s’était taillé une réputation de dur à cuire. On le surnommait déjà « l’homme qui connaît les gangs par leur prénom ». Et lorsqu’il annonça son retour en politique sécuritaire, une partie de la population, encore naïve ou désespérée, s’était surprise à rêver.
Las. Très vite, Super Mario s’est mué en figurine d’étagère. Pas de cape, pas de bottes magiques. Pas même un plan de sécurité. Rien qu’un silence stratégique, ponctué de poses martiales sur fond de promesses éventées. Il avait pourtant la moustache de rigueur et le regard grave des justiciers en pause-café. Mais de résultats ? Aucun. Pas même une fausse arrestation pour la galerie. Même les bandits, dit-on, en riaient. Ils l’auraient surnommé « Mario Kart », tant il s’est contenté de tourner en rond sans jamais toucher la ligne d’arrivée.
Son passage dans l’arène sécuritaire aura été une parodie de mission républicaine. Loin de bondir de toit en toit pour sauver les quartiers assiégés, Super Mario s’est plutôt vautré dans le confort des plateaux de télévision, répétant en boucle que « la situation est complexe ». Merci pour cette analyse stratégique. Pendant ce temps, les gangs redessinaient la carte du territoire avec fusils d’assaut, pendant que notre super-héros national peaufinait son bronzage en conférence.
La satire ici est tragique : dans un pays où le mot « sécurité » relève de la fiction, on avait pourtant placé quelques espoirs, même fragiles, dans ce vétéran. Mais Mario, au lieu de sauter sur les têtes des tortionnaires pour sauver le royaume champêtre, s’est endormi sur un champignon magique d’inertie.
Alors, que reste-t-il ? Un énième nom dans la liste des illusions perdues des territoires perdus. Une moustache mythique et des déclarations sans lendemain. Super Mario n’a sauvé personne — ni princesse, ni peuple de Kenskoff, ni de Mirebalais.
Mais au moins, il aura prouvé une chose : dans ce pays, même les super-héros peuvent être des figurants brandissant « un budget de guerre ».
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