Le président du CPT dénonce une publication non autorisée du Bureau de communication de la Présidence qui, selon lui, compromet la transparence et la crédibilité de l’institution à la veille de la fin de son mandat.
Une nouvelle crise éclate au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) alors que le président de cette instance, Son Excellence Fritz Alphonse Jean, se démarque officiellement d’une note publiée par le Bureau de communication de la Présidence. Cette note, datée du 4 août 2025, présente les résultats d’une réunion tenue avec les représentants de la Caribbean Port Services (CPS), et semble légitimer un contrat d’affermage de 27 ans octroyé à l’entreprise, en lieu et place des 9 années initialement prévues.
Dans ce communiqué, le Bureau de communication affirme que la rencontre, tenue à la Villa d’Accueil, a permis d’apporter toutes les clarifications nécessaires sur le dossier, notamment en ce qui concerne les privilèges d’utilisation des terres du domaine privé de l’État accordés à la CPS. Il y est précisé que ces privilèges ont été octroyés dans le cadre légal, conformément aux décrets encadrant l’Autorité Portuaire Nationale (APN) et la gestion des baux fonciers publics.
Mais dès le lendemain, le président du CPT a publié un avis cinglant, rejetant catégoriquement le contenu et la publication de cette note. Fritz Alphonse Jean déclare qu’il n’a jamais donné son aval à un tel document, lequel donne à ses yeux un « blanc-seing » injustifié à un contrat qui mérite plutôt une analyse rigoureuse par des instances compétentes comme la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif(CSC/CA).
Dans cet avis, le Président du CPT révèle que la note aurait été diffusée sous pression, malgré les objections claires de son cabinet. Il affirme que la publication n’a été rendue possible qu’à la suite de menaces de révocation proférées à l’encontre d’un cadre du bureau de communication, qui aurait initialement refusé d’obéir à un ordre sans autorisation formelle. Il évoque également des pressions exercées auprès du Secrétariat Général de la Présidence.
Fritz Jean appelle à la transparence et exige que le dossier CPS fasse l’objet d’un avis juridico-légal afin de déterminer la légitimité ou non du bail controversé de 27 ans. Il alerte sur les risques de corruption perçue que pourrait entraîner une telle publication unilatérale et rappelle que le CPT, en tant qu’organe collégial, n’a pas compétence à émettre seul un tel avis sans consultation légale.
À rappeler que le mandat de Fritz Alphonse Jean à la tête du Conseil Présidentiel de Transition prend fin demain, jeudi 7 août 2025. Cette affaire ajoute une nouvelle couche de complexité à une transition déjà fragilisée par des tensions internes et des défis institutionnels.
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