Juan Gonzalez Jr. fait partie des 252 migrants vénézuéliens emprisonnés au Salvador, depuis la mi-mars, et rapatriés vendredi, à Caracas. Ce peintre et agent d’entretien de 36 ans, en quête d’un meilleur avenir économique aux États-Unis, avait accepté d’être renvoyé au Venezuela.
Quand il monte dans l’avion, il est, donc, persuadé qu’il rentre chez lui. Mais l’avion a atterri au Salvador. « C’est alors que le film d’horreur a commencé », raconte Juan Gonzalez Junior au Washington Post. Il se retrouve enfermé au Cecot, « la plus grande prison du monde ». Et l’une des plus dures. Insultes, crânes rasés brutalement, coups dans la poitrine et l’estomac, vols… Les gardiens sont particulièrement violents. Ils « nous traitaient comme si nous étions les criminels les plus dangereux de la planète », poursuit Juan Gonzalez Jr. qui assure n’avoir rien à se reprocher et ne faire partie d’aucun gang. « J’avais l’impression d’être un animal », insiste-t-il.
Au cours des quatre mois qu’il a passés là-bas, Juan Gonzalez Jr. n’a jamais pu parler à un avocat. Quand des détenus ont demandé à en voir un, les gardiens leur ont répondu : « Ce mot n’existe pas ici ». Le Vénézuélien n’a eu aucun contact non plus avec sa famille. Il passe ses journées dans une cellule avec 8 à 14 autres personnes et dort sur un banc en métal. Un matelas est installé uniquement le temps de prendre des photos. Tous les matins, il est réveillé à 4 heures, fait sa toilette, puis joue aux échecs avec des restes de haricots rouges qui constituent ses repas. Jamais en quatre mois, on ne lui a dit de quoi il était accusé. « Ils ont joué avec nos nerfs. Ils nous ont torturé mentalement et physiquement », explique encore Juan Gonzalez Jr. au Washington Post. L’homme peine à trouver les mots pour raconter ce qu’il a subi. C’est « indescriptible », selon lui.
La jungle du Darien expliquée par la doctorante Marilou Sarrut
RFI reçoit aujourd’hui Marilou Sarrut, doctorante en géographie à l’Université Paris Cité, affiliée à l’Institut Convergence Migrations et autrice d’une thèse Traverser la jungle du Darien : « Une frontière naturelle » à l’épreuve des expériences migratoires, pour parler de la situation au Darien qui se situe entre la Colombie et le Panama et par où passent des centaines de candidats à l’immigration. Ce point de jonction entre l’Amérique du Nord et du Sud est impacté par la vaste offensive anti-immigration menée par Donald Trump et on assiste aujourd’hui, à un phénomène de retour avec des migrants qui cherchent désormais à revenir chez eux. Mais d’autres facteurs jouent également, explique Marilou Sarrut, comme les politiques migratoires européennes qui poussent certains Africains, notamment, à tenter de passer par le Darien.
Il y a deux ans, on estimait à 500 000 le nombre de migrants qui traversaient la jungle du Darien, l’une des régions les plus hostiles du monde. Si la traversée côté colombien est encadrée par des guides, ces derniers « abandonnent les migrants à la frontière avec le Panama pour ne pas être accusés d’être des passeurs », raconte Marilou Sarrut qui s’est rendue sur place en 2023. À partir de là, le voyage devient extrêmement périlleux : « Les plus sportifs peuvent traverser la partie panaméenne en un jour et demi, mais d’autres mettent parfois une dizaine de jours car ils se perdent en route ».
En 2023, jusqu’à 2 500 personnes pouvaient arriver au Panama en une seule journée, ce qui représente une manne économique majeure pour les communautés locales qui se sont organisées pour les « accueillir », surtout face à l’absence des pouvoirs publics, précise la doctorante. Mais ces passages ont aussi un impact écologique et sanitaire importants. Il n’y a pas de traitement des déchets dans la jungle, pas d’eau potable non plus. Or, ce problème n’a jamais été pris en compte par l’État qui n’a, donc, pas prévu de solutions pour remédier à ce drame environnemental, explique Marilou Sarrut.
Englué dans l’affaire Epstein, Donald Trump tente de faire diversion
Le président américain « intensifie ses attaques contre Barack Obama et Hillary Clinton », relève le New York Times. Interrogé une nouvelle fois, hier, par des journalistes au sujet de l’ancien homme d’affaires, Donald Trump a dénoncé « une chasse aux sorcières », puis « s’est lancé dans une diatribe contre une série classique de rivaux et de médias (…) ses ennemis présumés », décrit le journal. « Une liste qui ne cesse de croître », insiste le New York Times. Barack Obama, Hillary Clinton, Joe Biden, l’ancien directeur du FBI, l’ex-patron du renseignement national… Au cours des six derniers mois, Donald Trump a souvent cherché à se venger de ses ennemis, raconte le New York Times, de bien des manières : retraits ou menaces de le faire, des habilitations de sécurité de Joe Biden notamment, campagnes de dénigrements, enquêtes internes et même licenciements.
En Argentine, Javier Milei a de nouveau insulté sa vice-présidente
Le président argentin a traité Victoria Villarruel de « bruta traidora » ( « brute, traîtresse ») lors d’un rassemblement, à Cordoba dans le centre de l’Argentine, hier soir. Son ancienne alliée est devenue son ennemi. La rupture est consommée entre les deux depuis que celle qui est aussi la présidente du Sénat n’a pas empêché le Parlement de voter une loi augmentant les retraites, explique La Nacion. Une loi à laquelle le président va mettre son veto. Il l’a annoncé hier. Lors de son discours, il a également insulté la gauche – « tous des voleurs » – et l’opposition en général, ainsi que les médias. Le journal Pagina 12 a d’ailleurs été exclu de ce rassemblement, le « Derecha fest » (le « festival de la droite ») auquel ont participé des figures du mouvement libertarien, comme l’écrivain argentin Agustin Laje, mais aussi un conseiller de Donald Trump et trois pasteurs évangéliques, raconte le quotidien qui explique que « ce secteur est de plus en plus proche du gouvernement ». Ces prédicateurs ont pris la défense de la famille traditionnelle, des femmes au foyer, du christianisme et ont attaqué la gauche qui est « anti-christ », selon l’un d’entre eux. Pour Pagina 12, il y avait sur scène hier soir « une droite qui vocifère avec les yeux sortis des orbites (…) devant un public d’exaltés ».
Bolivie : irrégularités sur les listes électorales
En Bolivie, l’élection présidentielle aura lieu dans moins d’un mois, le 17 août. La population vérifie, donc, si elle est bien inscrite sur les listes électorales. Mais depuis quelques jours de nombreux citoyens découvrent avec surprise qu’ils ont aussi été inscrits comme adhérents de tel ou tel parti politique à leur insu. Le reportage pour RFI de Nils Sabin.