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Quai de Port-au-Prince attaqué par des gangs : l’accès terrestre au port est suspendu jusqu’au 29 septembre pour des raisons de sécurité

today2024-09-27

Quai de Port-au-Prince attaqué par des gangs : l’accès terrestre au port est suspendu jusqu’au 29 septembre pour des raisons de sécurité
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image d’illustration

Le port de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, se retrouve une fois de plus au centre de la tourmente. Ce jeudi, Caribbean Port Services (CPS), l’opérateur du port, a annoncé la fermeture de l’accès terrestre à cette infrastructure stratégique suite aux attaques perpétrées par des gangs armés.

Selon le communiqué de CPS, les barrières du port seront fermées à tout trafic terrestre du 26 au 29 septembre. Cette suspension vise à permettre à l’armée et à la police nationale d’établir un périmètre de sécurité dans la zone. Cette décision survient alors que la situation sécuritaire autour du port se détériore rapidement. Des témoignages font état de tirs visant des navires, empêchant leur accostage et le déchargement des conteneurs. De plus, les autorités ont rapporté l’enlèvement de deux membres d’équipage philippins sur un navire-cargo à proximité du port.

Lors de la récente Assemblée générale des Nations Unies, les dirigeants haïtiens ont sonné l’alarme sur l’aggravation de l’insécurité dans le pays, et ce, malgré la présence limitée d’une force de sécurité soutenue par l’ONU. Cette dernière voit d’ailleurs son mandat initial s’achever dans moins d’une semaine, rendant encore plus incertain le maintien de l’ordre dans le pays.

La capitale haïtienne est désormais majoritairement sous le contrôle de gangs armés, constitués principalement d’armes introduites illégalement depuis les États-Unis. Ces gangs, réunis sous une alliance commune, étendent progressivement leur influence aux zones environnantes. Les conséquences pour la population sont désastreuses : plus de 700 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, un chiffre qui a presque doublé en six mois. La plupart de ces déplacés survivent dans des camps de fortune installés dans des écoles, sans sources de revenus régulières, alors que le coût de la vie ne cesse de grimper et que les taux de famine atteignent des sommets alarmants.

S’exprimant à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, Edgard Leblanc Fils, président du Conseil de transition en Haïti, a mis en lumière la gravité de la situation : « Cette situation n’est pas seulement une urgence humanitaire, mais une menace pour la stabilité de notre nation. Il n’est jamais trop tard pour agir. » Les prix des denrées alimentaires ont en effet connu une augmentation de 42 % en juillet dernier par rapport à l’année précédente, selon le Programme alimentaire mondial.

Edgard Leblanc a également exhorté le Conseil de sécurité à envisager la conversion de la force de sécurité dirigée par le Kenya en une mission de maintien de la paix formelle. Une telle requalification permettrait d’obtenir des financements plus stables ainsi que des effectifs et des équipements supplémentaires de la part des États membres de l’ONU.

Cette nouvelle crise intervient alors que les ports principaux et l’aéroport international d’Haïti ont été fermés pendant près de trois mois au début de l’année. La situation sécuritaire s’était alors fortement dégradée fin février, marquée par des évasions massives de prisonniers et la démission du dernier Premier ministre en poste.

Dans ce contexte, l’appel lancé par Edgard Leblanc Fils à l’Assemblée générale des Nations Unies semble crucial pour redonner une lueur d’espoir à une population en quête de stabilité et de sécurité. La situation haïtienne appelle à une intervention internationale coordonnée pour restaurer l’ordre, sécuriser les zones stratégiques comme le port de Port-au-Prince et permettre aux populations déplacées de retrouver une vie digne.

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