PRA. CE QUE JE PENSE : DÉSINVOLTURE BUDGÉTAIRE

CE QUE JE PENSE
DÉSINVOLTURE BUDGÉTAIRE

Par Pierre Robert Auguste

Aucun gouvernement n’a jamais fait preuve d’une témérité aussi cynique et indécente que celui formé par le tandem CPT et Alix Fils Aimé, premier ministre. Accusés de corruption et fustigés pour leur refus d’admettre un organe de contrôle, pourtant prévu dans leur contrat natif du 3 avril, ils n’hésitent pas à annoncer un décaissement de « plus d’un milliard de gourdes » comme soutien à la population. Mais sur quels critères ce montant a-t-il été déterminé ? Quelle est la géographie de sa distribution ? Quelles catégories de la population seront visées ? Et quel mécanisme sera mis en place pour rendre des comptes au peuple, en l’absence de toute vérification rigoureuse des finances publiques ?

Il est indéniable que la population souffre, mais les comportements mesquins de ces hommes et femmes au pouvoir ne suscitent guère l’optimisme. On peut raisonnablement penser que cette opération, prétextée en un moment opportun, ressemble davantage à une désinvolture ou à une arnaque budgétaire, voire à une rente politique tirée de la misère du peuple. Cette manœuvre vise à tromper la population, à fermer les yeux et à faire taire les « vendeurs de micros » ainsi que les politiciens démagogues, tous en quête de subsistance pour la fin de l’année.

Cependant, l’économie continue de patiner. Seuls les transferts de la diaspora parviennent à soulager une partie de la population, notamment les bénéficiaires des jours difficiles. Malgré tout, la rareté des billets de banque oblige les guichets à adopter des stratagèmes, réduisant leurs horaires de fonctionnement et forçant les usagers à patienter de longues heures en file indienne.

Ce décaissement de plus d’un milliard de gourdes démontre une nouvelle fois que le CPT et le gouvernement d’Alix Fils Aimé ne cherchent qu’à remplir leurs poches, tout en mystifiant les masses et se préparant à un exil doré qu’ils savent imminent. Ce jour-là, dans le fracas des tumultes aveugles, la misère populaire ne sera pas clémente envers ces bourreaux.

Gonaïves, le 26 décembre 2024
Pierre Robert Auguste

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