Pour Kesnol Lamour, le football haïtien est pris en otage par des clans et des dirigeants incompétents

Clans, manque de vision et joueurs ignorés, Kesnol Lamour dénonce l’inaction des dirigeants et l’état de délabrement du football national.

La défaite de la sélection nationale haïtienne (1-0) face à l’Arabie Saoudite le dimanche 15 juin 2025 lors de la Gold Cup n’est pas passée inaperçue, et a fait réagir plus d’un. Mais c’est la prise de parole percutante de Kesnol Lamour, journaliste sportif à la Radio Télévision Caraïbes (RTVC), qui a particulièrement retenu l’attention. Dans une déclaration enflammée, il a dénoncé sans détour la gestion catastrophique du football haïtien par ses dirigeants, les accusant d’avoir transformé ce sport en un terrain de lutte de clans et d’intérêts personnels.

« Messieurs dames, continuez à faire ce que bon vous semble, mais la seule chose que je peux vous dire, c’est que le pays ne restera pas dans cet état pour toujours, un jour viendra », a lancé Lamour, en lançant son coup de gueule.

Il pointe du doigt la responsabilité des dirigeants haïtiens qui, selon lui, n’ont pas su profiter de la suspension du Dr Yves Jean-Bart (alias Dadou) par la FIFA  pour redonner une direction claire au football national. Il regrette que le comité de normalisation soit toujours en place, en l’absence d’élections, et fustige l’inaction des clubs, incapables de s’unir pour imposer un nouveau cap.

« Ce qui se passe aujourd’hui dans le football haïtien est de la responsabilité des dirigeants du football eux-mêmes », affirme-t-il, soulignant le manque de courage de ceux qui ont préféré défendre Dadou au lieu de bâtir un nouveau projet collectif.

Lamour s’indigne du fait que des joueurs haïtiens de haut niveau, à l’instar de Jean Ricner Bellegarde, auteur d’une brillante saison avec Sunderland en Angleterre, soient ignorés par la sélection nationale. Il déplore que seuls les membres de certains cercles restreints, évoluant dans des divisions inférieures, soient appelés, pendant que les talents de haut niveau sont négligés.

« En Haïti, la sélection fonctionne en clans. Une sélection ne se fait pas entre petits amis », tonne-t-il.

Le journaliste dénonce également l’attitude du comité de normalisation, qu’il accuse de servir les intérêts de la FIFA plutôt que ceux du pays. Il les accuse d’inertie, de népotisme, et d’être déconnectés des véritables besoins du football haïtien.

« Ce que vous voulez, c’est former des clans, des petits groupes qui ne menacent pas vos intérêts. Bande de criminels en costume, le pays ne pourra jamais rester dans cet état pour toujours », conclut-il avec amertume.

À travers ses mots, Kesnol Lamour appelle à une prise de conscience urgente. Pour lui, il est impératif que des élections soient organisées dans les plus brefs délais afin de confier le football haïtien à un comité exécutif légitime et compétent. Il exhorte les dirigeants à passer la main, s’ils ne sont pas en mesure de faire progresser le sport.

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