Dans la salle obscure où se jouent les destins, un danseur solitaire, épris de parures et de flatteries, dépose des offrandes florales au pied de l’autel du pouvoir. Chaque pétale est une promesse, chaque parfum une allégeance. Il courtise avec une ardente insistance, caressant l’air de douces illusions, s’imaginant seul maître des cœurs régnants.
Pourtant, dans les coins les moins éclairés de cette scène, une voix persistante s’élève – un timbre clair et discordant dans le concert de l’autosatisfaction. C’est la presse indépendante, qui brandit non pas des fleurs mais des dossiers chargés de vérités tranchées. Elle critique, elle dénonce, elle dérange la tranquillité des puissants.
Ce danseur de cour croit tromper l’assemblée, pensant que ses bouquets masquent les fissures et les failles. Mais un souverain sage, un vrai chef, ne se laisse pas séduire par la simple caresse de l’autosatisfaction. Il écoute – par nécessité, par sagesse – les dissonances de ceux qui osent parler de réformes et de failles. Ces critiques, ces dénonciations, ne sont pas des signes de défiance, mais des invitations à l’excellence, à la rectitude.
L’histoire, observatrice patiente, sait bien que les édifices les plus solides se construisent à l’écoute des critiques autant que des louanges. Le souverain qui néglige cette polyphonie, qui choisit la fausse harmonie de la flatterie, se perd sur un chemin pavé d’illusions éphémères.
Ainsi, dans la danse complexe entre pouvoir et vérité, le sage sait que l’écho le plus fidèle n’est pas toujours celui qui chante ses louanges, mais souvent celui qui, dans l’ombre, ose parler de changement. Haut et fort.
cba
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