Péligre – Protestations et chaos : La principale source d’électricité d’Haïti hors service

Des manifestations paralysent la principale centrale hydroélectrique d’Haïti, plongeant le pays dans une crise énergétique de plus en plus grave, tandis qu’aux Gonaïves, la Cité de l’Indépendance, la compagnie nationale d’électricité, pour paraphraser l’ex-PM de facto Tèt Kale, Ing, Joseph Jouthe, n’existe ni sur le papier ni dans la réalité. La centrale de Péligre, avec une capacité de 54 MW, représente une part essentielle de l’énergie hydroélectrique d’Haïti, mais les dommages subis, dont la destruction de deux transformateurs, ont rendu impossible son fonctionnement immédiat, coupant l’approvisionnement en électricité pour de nombreux habitants de la région

Port-au-Prince, Haïti – La compagnie d’électricité d’État haïtienne, Électricité d’Haïti (EDH), a annoncé ce mardi que la production à la centrale hydroélectrique de Péligre, la plus grande du pays, est tombée à zéro à la suite de manifestations violentes. Ces protestations, déclenchées par la distribution inégale de l’approvisionnement en électricité, ont gravement perturbé le réseau déjà défaillant du pays.

Depuis lundi, la centrale de Péligre est à l’arrêt après que des manifestants ont envahi le site, exigeant que d’autres régions soient alimentées en priorité par rapport à la capitale, Port-au-Prince. Face à cette situation, de nombreux habitants de la capitale dépendent désormais de générateurs fonctionnant au diesel et de batteries solaires, des solutions hors de portée pour les plus démunis.

Dans un communiqué, l’EDH a dénoncé ces actions, affirmant qu’elles ne font qu’aggraver les défis auxquels l’entreprise est confrontée. « Ces actions, loin d’aider à répondre aux besoins en électricité de la population, compliquent davantage les difficultés de l’EDH, car les équipements nécessaires au fonctionnement des centrales sont coûteux et difficiles à réparer, entretenir ou remplacer, » a déclaré l’EDH.

L’EDH a appelé les autorités à prendre d’urgence les mesures nécessaires pour sécuriser la centrale, un ouvrage qu’elle qualifie de « stratégique pour l’État haïtien ». Avec une capacité de 54 mégawatts (MW), Péligre fournit près de toute la production hydroélectrique d’EDH, soit 60 MW, la plus grande source d’électricité du pays après les combustibles fossiles.

Selon les données les plus récentes de la Banque mondiale, seulement 49% de la population haïtienne a accès au réseau électrique. EDH a également signalé que deux transformateurs avaient été irrémédiablement endommagés et que la situation sécuritaire dans le département de l’Ouest, où se trouve Port-au-Prince, empêche l’arrivée d’une assistance technique.

E-Power, une entreprise privée qui exploite une centrale électrique de 30 MW alimentée en fioul lourd dans le quartier de Cité Soleil, l’un des plus touchés de la capitale, reste un fournisseur d’énergie clé en Haïti. Cependant, la persistance de l’insécurité et la paralysie de la centrale de Péligre posent de sérieux risques pour l’approvisionnement énergétique du pays tout entier.

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