Le Centre d’études sur la jeunesse de la Fédération des associations de jeunes de Hong Kong (HKFYG) a récemment conduit une étude concernant les plats que les jeunes considèrent comme les plus représentatifs de la cuisine hongkongaise. On retrouve parmi eux la tarte aux œufs (16,5 pour cent), le pain ananas (15,2 pour cent), les gaufres en forme d’œufs (13,5 pour cent), le thé au lait (11,5 pour cent), le siu mai (8,8 pour cent), et les boulettes de poisson au curry (6 pour cent). Tous ces choix sont des en-cas populaires, et des versions locales de plats européens et d’autres plats asiatiques.
En 2014, le gouvernement a inscrit la tarte aux œufs au patrimoine culturel immatériel de Hong Kong. Beaucoup de personnes pensent que la tarte aux œufs dim sum a été inspirée par la tarte anglaise à la crème pâtissière, importée à Hong Kong par des chefs cantonais dans les années 1920. Afin de réduire les prix, les chefs cantonais ont remplacé le beurre par du saindoux pour la croûte et la crème pâtissière par de l’œuf cuit à la vapeur pour la farce. De ce fait, la croûte à l’extérieur est croustillante et l’intérieur sucré et moelleux. De plus, ces changements ont transformé ce plat considéré comme une collation de luxe en un snack accessible par le grand public depuis les années 1960.
En parlant des tartes aux œufs, beaucoup de ceux qui ont vécu sous la colonisation britannique avant 1997 se souviennent encore de l’amour que portait Chris Patten, le dernier gouverneur, pour les tartes aux œufs.
Le dernier gouverneur de Hong Kong, Chris Patten, visitant sa boulangerie préférée durant son voyage à Hong Kong en 2005. Capture d’écran de la chaîne YouTube de AP.
Pain ananas
Les pains ananas ont également été inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de Hong Kong en 2014. Contrairement à ce que son nom l’indique, il ne contient pas d’ananas, le nom faisant plutôt allusion à son apparence. Ce pain est inspiré de la pâtisserie mexicaine concha, composée d’un petit pain sucré recouvert d’une garniture croquante à base de farine, de beurre et de sucre.
La façon la plus authentique de savourer un bon pain ananas est d’ajouter une épaisse tranche de beurre froid à l’intérieur du pain encore chaud, et le manger en l’accompagnant d’une tasse de thé au lait dans un salon de thé local.
Comme le pain ananas fait partie du quotidien des Hongkongais locaux, il a été utilisé pour représenter l’enfance de la génération des années 1970 dans une animation populaire : McDull, Prince de la Bun (2004).
Gaufres en forme d’œufs (Gai daan jai)
Les ingrédients des gaufres en forme d’œufs ressemblent à peu près aux gaufres classiques. La particularité de la gaufre hongkongaise est son moule de cuisson qui lui donne une forme de bulles.
Gaufres en forme d’oeufs œufs. Image de Kaba depuis Flickr. CC: AT-NC-SA.
Les gaufres en forme d’œufs sont devenues populaires à Hong Kong après la Seconde Guerre mondiale. On retrouve deux explications contradictoires sur l’origine de la forme des bulles sur les gaufres. La première dit que la version originale ne contenait que peu ou alors pas du tout d’œufs, car ils étaient très chers dans les années 1950. La moule crée alors une illusion des ingrédients manquants. Par contre, d’un autre côté, on raconte qu’à l’origine, les œufs cassés du marché étaient utilisés comme ingrédient et que le moule redonne à l’œuf sa forme originale.
De nos jours, les gaufres en forme d’œufs sont considérées comme l’un des snacks de rue les plus populaires de Hong Kong. Elles sont proposées dans une variété de parfums, comme le thé vert et la fraise, et sont accompagnées de glace.
Thé au lait chaussette
Thé au lait façon Hong Kong. Image de Angeimoarm prise dans Wikipedia sous la licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 non transposée.
Le thé au lait de style hongkongais, ou thé au lait chaussette, est une version revisitée du thé du petit déjeuner anglais. Il s’agit d’un mélange de thé noir Ceylan de Sri Lanka et du thé chinois Pu’er, avec une technique de filtrage spéciale utilisant un sac en toile (ressemblant à une bas de soie) afin d’obtenir une texture épaisse et lisse. Le thé filtré est ensuite mélangé avec soit du lait concentré, soit du lait reconstitué (lait saturé d’huile) pour ajouter une touche crémeuse au thé.
La technique utilisée pour faire ce thé a été reconnue et enregistrée au patrimoine culturel immatériel de Hong Kong dans le domaine de l’artisanat traditionnel en 2017.
Shumai est à l’origine une cuisine mongole venant de Hohhot, actuellement capitale de la Mongolie intérieure de Chine, et s’est répandue sur tout le pays pendant la dynastie Yuan. Le Shumai mongol est une fine poche de pâte garnie de viande d’agneau, tandis que la version chinoise contient du porc. La variante cantonaise du siu mai est souvent un ravioli garni de mélange de crevettes, de champignons, et d’autres ingrédients. La version la plus populaire à Hong Kong est le sui mai farci à la pâte de poisson, qui fait partie des snacks de rue les plus populaires en raison de son prix abordable.
Boulette de poisson au curry
La boulette de poisson au curry est aussi une spécialité populaire de la cuisine de rue de Hong Kong. Elle est originaire de Chaozhou, puis est devenue une collation populaire dans le Hong Kong d’après-guerre. Les premières boulettes de poisson ont été faites à partir des restes de poissons du marché. Pour améliorer le goût, les marchands faisaient des pâtes avec les chairs des poissons, ajoutaient des épices, puis faisaient cuire les boulettes dans un bain d’huile.
Boulettes de poisson au carry. Image de Wing11803 depuis Wikipedia sous CC: AT-SA 4.0 International.
Plus tard, les boulettes de poisson ont été produites en masse dans les usines, et les vendeurs ambulants ont concocté chacun leur propre sauce pour attirer le plus de clients. La sauce la plus populaire est la version locale du curry indien, parfois mélangée à de la sauce satay indonésienne (une sauce à base d’arachides, de chili, sauce soja, et d’ail), du lait de coco, ou bien du chocolat.
Les boulettes de poisson étant un en-cas bon marché de Hong Kong, elles sont devenues un symbole commun de la ville. Durant les vacances du Nouvel an chinois en 2016, une émeute a éclaté à Mongkok en réponse à l’interdiction par le gouvernement de certains marchands ambulants non-licenciés. L’un des slogans les plus scandés était “Je veux manger des boulettes de poisson”. Les affrontements violents entre les manifestants et la police a été surnommée “La Révolution des boulettes de poisson“.
Un dessinateur de bande dessinée politique a réalisé l’œuvre ci-dessous suite à cet incident :
Hong Kong était en feu toute la nuit. Une boulette de poisson s’est transformée en une balle tirée par la police. Le bruit des tirs marque la division de la société hongkongaise. Le peuple réclame du changement, et un déclencheur va le réaliser.
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Cookies strictement nécessaires
Cette option doit être activée à tout moment afin que nous puissions enregistrer vos préférences pour les réglages de cookie.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.