Décidément, cette campagne électorale américaine sort vraiment de l’ordinaire. À la Une de la presse aujourd’hui, la deuxième tentative d’attentat contre Donald Trump. Un climat de violence qui se reflète aussi dans les propos racistes anti-haïtiens véhiculés depuis plusieurs jours avec véhémence par des candidats républicains, à commencer par Donald Trump et son colistier JD Vance. Ces rumeurs totalement infondées accusent les migrants haïtiens de Springfield, dans l’Ohio, de voler et de manger des animaux domestiques. Ces attaques racistes ne sont pas nouvelles, elles s’inscrivent dans une « tradition de stigmatisation » aux États-Unis qui a débuté après l’indépendance d’Haïti en 1804, explique le sociologue Sébastien Nicolas.
Le Secret Service à nouveau épinglé après la nouvelle tentative d’assassinat
Selon le New York Times, tous les projecteurs sont à nouveau dirigés sur le secret service, chargé de protéger les présidents et les candidats à la présidence. Critiqué après l’attentat contre Donald Trump en juillet dernier (2024), où le candidat républicain a été touché par une balle à l’oreille, le Secret Service a « considérablement renforcé son dispositif de protection », écrit le New York Times. Il n’empêche, poursuit le quotidien new-yorkais : le fait qu’un tireur ait pu se procurer un fusil semi-automatique à lunette et se rapprocher à une distance d’environ 300 à 500 mètres de l’ancien président, montre que de nombreux problèmes urgents exposés lors de la première tentative d’assassinat n’ont pas été résolus ». Cet incident met aussi en lumière la difficulté pour le Secret Service de répondre à un environnement politique imprévisible et de plus en plus violent, souligne le New York Times.
D’autres journaux se penchent sur la personnalité du suspect arrêté
Il s’agit d’un Américain pro-ukrainien de 58 ans, Ryan Wesley Routh, au passé « donquichottesque », comme l’écrit le Washington Post. Selon le quotidien, « il a passé ses dernières années à la recherche d’une mission – en essayant de rassembler une armée hétéroclite pour défendre l’Ukraine et en écrivant un livre sur ses efforts infructueux ». Originaire de la Caroline du Nord, Ryan Wesley Routh a déjà eu des ennuis avec la justice. Il a fait notamment l’objet de poursuites pénales pour possession d’une arme de destruction massive, selon le Washington Post. Le Miami Herald de son côté a également enquête sur le suspect. Il est enregistré comme électeur indépendant, avait participé à la primaire démocrate de cette année et avait voté pour Donald Trump en 2016. Selon des messages postés sur les réseaux sociaux, Ryan Wesley Routh s’est montré cependant déçus par la présidence Trump. « Vous êtes stupide et je serai heureux quand vous partirez », a-t-il écrit, cité par le Miami Herald.
Mexique : le dernier cri d’AMLO
Hier dimanche (15 septembre 2024) à Mexico, le président sortant Andrès Manuel Lopez Obrador a célébré pour la dernière fois depuis le balcon du palais présidentiel l’anniversaire de l’indépendance du Mexique, avec le fameux « grito », le « cri » en écho à celui qu’aurait lancé le prêtre à l’origine du soulèvement armé contre la colonisation espagnole. Il en a profité aussi pour vanter son bilan politique et économique, la fameuse « quatrième transformation » du pays. Un discours aux allures d’adieu d’un président qui, à la fin de son mandat, reste extrêmement populaire, comme a pu le constater notre correspondante Gwendolina Duval.
Promulgation de la loi sur la réforme de justice
Acclamé par la foule, AMLO est toutefois vivement critiqué par la presse, après la promulgation hier dimanche de la loi controversée sur la réforme de justice. Unique au monde, elle instaure l’élection de tous les juges, y compris deux de la Cour Suprême, par un « vote populaire ». Une loi vivement critiquée par les juristes mexicains et une bonne partie de la presse. El Universal par exemple met en garde contre une dérive autoritaire du gouvernement mexicain. Selon le journal, lors des premières élections des juges, prévues pour 2025, « deux tiers des candidats seront choisis par le parti au pouvoir Morena et ses alliés ». Cela comporte le risque d’avoir des « juges clairement inféodés à certains hommes politiques du parti au pouvoir ». Et le journal de conclure : « Nous aurons un pouvoir judiciaire de moins en moins indépendant et de plus en plus faible face au pouvoir politique. »
Journal de la 1ère
Des barrages ont été érigés ce matin (16 septembre 2024) sur des lieux de forte circulation en Martinique.