Contre toute attente, les deux principaux candidats à la présidence, le président sortant Daniel Noboa et la corréiste Luisa González sont au coude à coude. Avec Emmanuelle Sinardet, professeure de Civilisation latino-américaine à l’Université Paris Nanterre, nous analysons les résultats.
Daniel Noboa, qui visait une victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle équatorienne, devra finalement affronter Luisa Gonzalez au second tour. Ce scénario reflète une polarisation traditionnelle entre le courant correiste, représenté par Gonzalez, et un candidat anti-correiste. Toutefois, la nouveauté réside dans l’opposition de styles, selon Emmanuelle Sinardet : Daniel Noboa mise sur une campagne numérique via TikTok et des influenceurs, tandis que Gonzalez privilégie le contact direct avec les électeurs. Le défi pour les deux candidats sera de capter les voix du centre, représentant environ 20% de l’électorat.
L’échec du président sortant à l’emporter dès le premier tour ne s’explique pas par son absence sur le terrain, mais plutôt par l’usure de son image de « nouveau visage » en politique. Devenu président après la démission de Guillermo Lasso en 2023, il fait face à des critiques sur sa gestion sécuritaire. Malgré des baisses temporaires de la criminalité après la militarisation du pays, la violence a atteint des niveaux records récemment. Par ailleurs, des accusations de dérives autoritaires et l’inefficacité perçue de son gouvernement dans la lutte contre la criminalité et la crise économique fragilisent sa position.
Face à lui, Luisa Gonzalez propose peu de solutions novatrices. Son programme se limite à des promesses générales de sécurité et de développement économique via un rôle renforcé de l’État, sans détails sur le financement. D’ailleurs, les deux finalistes peinent à présenter des plans concrets, tant pour la sécurité que pour l’économie. La polarisation politique s’étend également au Parlement, où un équilibre des forces pourrait compliquer la gouvernance, obligeant les candidats à convaincre un électorat important encore indécis.
Les migrants, victime de l’IA
À la frontière entre le Mexique et les États-Unis, l’intelligence artificielle est devenue un outil d’extorsion pour les réseaux criminels. C’est un reportage d’Éric Samson qui nous parle de l’histoire de Patricia Cartier Moroso, une migrante équatorienne disparue. Après avoir perdu contact avec elle, sa famille a reçu des vidéos et des messages prétendant qu’elle était retenue contre rançon. Manipulés par des images et des enregistrements vocaux générés par l’IA, ses proches ont versé plus de 13 500 dollars, sans jamais savoir si Patricia était encore en vie.
Ce type de fraude est en pleine expansion, facilitée par des technologies capables d’imiter la voix et d’altérer des vidéos de manière crédible. Les criminels exploitent la détresse des familles pour les piéger, ce qui rend la vérification des informations extrêmement difficile. Des ONG alertent sur cette nouvelle tendance.
Un revers pour Donald Trump et sa politique anti-immigration
La justice américaine interdit au gouvernement de transférer trois Vénézuéliens détenus à Guantánamo. C’est à lire dans The New York Times. Les trois hommes font l’objet d’ordres d’expulsion après le rejet de leurs demandes d’asile, mais n’ont pas été rapatriés en raison de la rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et le Venezuela.
Le journal précise que la contestation juridique reste limitée : il ne s’agit pas d’empêcher l’administration d’envoyer d’autres migrants à Guantánamo, mais de protéger spécifiquement ces trois détenus. Accusés d’être liés au gang Tren de Aragua, ils sont défendus par des avocats qui dénoncent des violations de leurs droits.
La décision fédérale ne plaît pas à la Maison Blanche. Le vice-président JD Vance critique les juges : « Ils ne sont pas autorisés à contrôler le pouvoir légitime de l’exécutif », des propos relayés notamment par The Hill.
Journal de la 1ère
En Martinique, le suicide est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes.