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RADIO DROMAGE
Pour la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet, en 1990, et le retour de la démocratie, le Chili a choisi l’extrême-droite pour diriger le pays. José Antonio Kast a remporté la présidentielle hier (dimanche 14 décembre), avec 58% des voix, loin devant sa rivale de gauche.
C’est le président le plus largement élu de l’histoire du Chili «en raison notamment du vote qui était obligatoire sous peine d’amende », précise la correspondante de RFI au Chili, Naïla Derroisné. Mais « même sans cela, José Antonio Kast aurait gagné », analyse Damien Larrouqué, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Cergy. «Ce n’est pas une victoire étriquée, mais bien un triomphe », poursuit l’universitaire, qui rappelle que le Chili est un pays conservateur. «Son centre a toujours penché à droite. Sous Augusto Pinochet, le Chili a été un véritable laboratoire néolibéral. Aujourd’hui, la société reste marquée par les logiques individualistes et conservatrices.»
José Antonio Kast « a promis d’en finir avec l’insécurité, le narcotrafic ou encore l’immigration illégale. C’est sur ces sujets qu’il a été élu », abonde Naïla Derroisné. «Mais dès hier, dans un discours de près d’une heure qu’il a tenu devant une foule venue l’acclamer, il prévenait déjà que les résultats de son programme « ne se verraient pas du jour au lendemain ». « Le plus dur reste à venir pour le nouveau président qui prendra, à la mi-mars, la tête d’un pays polarisé. «Au premier tour de la présidentielle, il avait récolté 24 % des voix. Un vote que l’on pourrait qualifier « d’adhésion ». Mais hier il a surtout bénéficié des voix de ceux qui voulaient faire barrage à la candidate de la gauche, issue du Parti communiste, ainsi que celles des mécontents de l’actuelle administration », détaille la journaliste de RFI. Pour Damien Larrouqué, on assiste surtout à un rejet de la classe politique traditionnelle en général depuis le soulèvement de 2019, les référendums sur la nouvelle constitution qui ont échoué et le Covid. «Pendant la pandémie, les gens se sont vraiment sentis abandonnés », explique-t-il.
Désormais, José Antonio Kast va devoir s’allier avec la coalition «Chile Vamos », de la droite traditionnelle, son parti « Républicain » n’ayant pas obtenu de majorité au parlement. Il devra également négocier avec le libertarien Johannes Kaiser, arrivé 4ᵉ au premier tour et qui avait immédiatement soutenu Kast pour le second. Les deux hommes se connaissent bien même si Kaiser est considéré comme plus extrême que Kast, notamment sur les questions de société comme l’avortement. Des questions que José Antonio Kast avait mises de côté dernièrement pour lisser son image. Le nouveau président est également un nostalgique d’Augusto Pinochet tout comme certains Chiliens qui pensent que la dictature a provoqué le «miracle économique du du pays » pendant les années 90, explique Damien Larrouqué. Hier, certains partisans de José Antonio Kast brandissaient des drapeaux à l’effigie de Miguel Krassnoff, un militaire condamné pour de nombreuses atteintes aux droits humains pendant la dictature. Interrogé sur une possible grâce de ce détenu, José Antonio Kast n’a jamais clairement répondu.
La guérilla colombienne a demandé aux gens vivant dans les zones qu’elle contrôle, essentiellement des régions de production de cocaïne, de ne pas sortir pendant trois jours. En cause : une possible intervention militaire américaine, a indiqué l’ELN. Le mouvement a démarré dimanche 14 décembre et les conséquences de cette « grève armée », comme l’appelle El Espectador, se sont fait sentir dès hier matin dans quatre régions du pays : banderoles de revendications, routes coupées par des barrages, des arbres, des véhicules ou bien encore des engins explosifs, détaille le journal. Et déjà une victime à déplorer : le conducteur d’une ambulance tué lors d’une attaque contre le commissariat de Puerto Santander, dans le nord du pays.
« Cette histoire, nous la connaissons déjà », regrette El Espectador dans un éditorial. Chaque mois de décembre, c’est pareil. « L’ELN terrorise certaines régions du pays, assassine des gens et menace les forces de l’ordre. Gustavo Petro «pensait pouvoir signer un accord de paix avec cette guérilla en quelques mois », poursuit le quotidien. Mais même si les autorités ont durci le ton, même si des renforts militaires ont été envoyés sur place, l’ELN reste influente dans les zones où elle était présente historiquement et aujourd’hui, la situation sécuritaire se détériore. Tout cela laisse une «sensation amère », se désole El Espectador. Les fêtes de fin d’année se dérouleront sur fond de menace, alors que la promesse de «paix totale » de Gustavo Petro s’efface, constate encore le journal qui s’interroge « Comment pouvons-nous lutter contre le terrorisme ? » Question à laquelle El Espectador n’a pas de réponse.
L’annonce a été faite ce week-end lors d’une réunion plénière du Comité central du parti. Raison officielle de ce report : la situation économique de l’île. Mais «faute de solutions concrètes à la crise, le discours officiel a labouré le terrain sur lequel les autorités se sentent le plus à l’aise : celui de la confrontation symbolique », raconte 14yMedio. Il a été question d’« unité, de résistance, de discipline et de bataille idéologique », « le vieux scénario de la soi-disant révolution », ironise le site Cibercuba.
Les problèmes que connaît Cuba ont été évoqués : les coupures de courant, les épidémies de dengue et de chikungunya, les sanctions américaines, le manque de devises, la pénurie de combustibles, la faible productivité de l’économie… Mais pour ce qui est des solutions, rien ne va changer, se désole 14yMedio. Les autorités comptent « corriger les distorsions sans s’attaquer à la racine de ces distorsions : le modèle lui-même ». Il n’y aura « ni ouverture politique, ni libéralisation économique réelle, ni autonomie totale pour les entreprises, ni respect des droits civiques. Une nouvelle fois, le Parti se proclame arbitre absolu de l’avenir du pays et garant d’une unité qu’il exige, mais qu’il ne construit pas sur la base de la pluralité », conclut 14yMedio. Une unité qui est en réalité un « ordre de soumission » de la part d’un pouvoir qui cherche juste à se perpétuer, insiste Cibercuba.
Le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, en Guadeloupe, est au bord de l’implosion.
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