La fête du travail américaine marque traditionnellement le début des choses sérieuses pour les candidats à la Maison Blanche.
Le Journal d’Haïti et des Amériques vous fixe un nouveau rendez-vous chaque semaine jusqu’à la présidentielle du 5 novembre aux États-Unis : tous les mardis, l’un de nos correspondants sur le sol américain revient sur l’actualité de la campagne.
Guillaume Naudin ouvre le bal aujourd’hui avec le compte-rendu de deux déplacements importants côté démocrate : le premier à Detroit, dans le Michigan, la capitale de l’industrie automobile. Ces États-là, où le vote ouvrier compte, il faut que Kamala Harris les gagne si elle veut être élue. Et pour cela, elle doit s’adresser à un public qui n’est pas automatiquement convaincu par son profil de juriste californienne. Kamala Harris, en ce jour de fête du travail, s’est donc adressée à des syndicalistes, pour leur dire qu’elle partage leurs valeurs depuis toujours : « Beaucoup d’entre vous savent que mes parents se sont rencontrés pendant qu’ils militaient dans le mouvement pour les droits civiques. Quand j’étais petite, ma mère m’emmenait dans des réunions et dans des manifestations dans ma poussette. Très jeune, j’ai appris que, quand les gens sont ensemble, quand nous parlons ensemble, sachant que la grande majorité d’entre nous avons tellement plus qui nous réunit que ce qui nous sépare, quand nous parlons ensemble, nous pouvons faire des changements extraordinaires. »
Deuxième étape : la Pennsylvanie, à Pittsburgh, région très industrielle là aussi où elle a tenu sensiblement le même discours, sauf qu’elle n’était pas seule : Joe Biden a mis fin à ses vacances pour lui apporter son soutien, comme il l’avait promis lors de la Convention démocrate. Un Joe Biden qui a envie d’en découdre et qui, malgré les doutes sur ses capacités physiques et cognitives, va mettre ce qui lui reste d’énergie au service de Kamala Harris.
Quant à Donald Trump, il s’est fait discret, pas de déplacement hier. La controverse autour de son déplacement de campagne au cimetière national d’Arlington continue de le poursuivre, et pour éteindre l’incendie, la campagne Trump a donné la parole aux familles qui avaient convié l’ancien président républicain sur ce terrain sensible. Comme Mark Schmitz, père d’un des soldats tués en Afghanistan, qui s’adresse directement à la vice-présidente, sans concession : « Pourquoi nous voulions que Trump soit là ? Ce n’était pas pour l’aider dans sa campagne politique. Nous voulions un dirigeant. Cela explique pourquoi vous et Joe n’avez pas reçu d’appel. Imaginez une seconde que votre enfant soit tué. Et il y a un président des États-Unis qui veut vous prendre sous son aile et vous écouter. C’est ce que nous avons trouvé avec le président Trump. Certainement pas avec vous et certainement pas avec Joe Biden. »
Le Falcon de Maduro sous la coupe de Washington
Les États-Unis ont mis la main sur un avion considéré comme la monture de Nicolas Maduro, un Falcon 900EX, un appareil de chez Dassault, de fabrication française, capable d’accueillir entre 10 et 15 passagers.
Qui dit aviation dit maintenance, et lorsqu’il a fallu bricoler ce Falcon, les autorités vénézuéliennes l’ont envoyé en Républicaine Dominicaine. Mauvaise idée : le ministère américain de la Justice a demandé sa saisie, Saint-Domingue a coopéré, et le coucou dort désormais en Floride, loin de Caracas.
Le fondement juridique de tout ça ? Washington a découvert que ce Falcon avait été acheté aux États-Unis, pour 13 millions de dollars, par une société-écran basée aux Caraïbes. Puis, d’après le procureur général, sorti de manière clandestine jusqu’au Venezuela, pour servir de véhicule à Maduro et à son entourage. L’administration Biden y voit une violation du décret pris par Donald Trump en 2019 qui a radicalement restreint le commerce entre le Venezuela et des entités américaines.
Coup de pression électoral
Nicolas Maduro n’ayant toujours pas produit les preuves de sa victoire à la présidentielle, le New York Times y voit un geste de mauvaise humeur de la Maison Blanche, et le mandat d’arrêt émis contre Edmundo González Urrutia par la justice vénézuélienne ne va rien arranger. Le candidat de l’opposition, qui affirme lui aussi avoir gagné le scrutin, est désormais recherché sur ordre d’un tribunal anti-terroriste pour usurpation de fonction, contrefaçon de documents publics, conspiration, sabotage de données électroniques et association de malfaiteurs. Huit pays de la région, souligne Tal Cual, ont déjà condamné ce mandat d’arrêt, qu’ils assimilent à une mesure de persécution politique.
Le dossier d’Achim Lippold, consacré à l’explosion du trafic de cocaïne entre le Brésil et l’Afrique
Avec le sociologue Gabriel Feltran, professeur à Sciences Po Paris et directeur de recherche au CNRS, plongée dans les griffes de la Primeiro Comando da Capital (PCC), la plus grande organisation criminelle brésilienne. Coordinateur du rapport de l’ONG Global Initiative, le professeur Feltran décrit les mécanismes de la chaîne d’approvisionnement d’un réseau devenu multinational, présent et influent sur les cinq continents grâce à ses alliances avec d’autres acteurs majeurs de la criminalité internationale, notamment la ‘Ndrangheta (mafia calabraise) et les réseaux criminels mexicains, colombiens, russes et africains. « Le Brésil, note le rapport, joue désormais un rôle prépondérant et croissant dans la logistique du trafic de cocaïne latino-américain via l’Afrique de l’Ouest, le PCC jouant un rôle central de coordinateur (à l’instar du Mexique qui contrôle l’entrée de la cocaïne aux États-Unis). »
Le satisfecit de la police dans la capitale haïtienne
La Police nationale haïtienne (PNH) se félicite des opérations menées par les forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince depuis la semaine dernière, à Bel-Air, Solino ou Fort-National. Les policiers affirment avoir repris du terrain, sans bilan précis, mais relatent que plusieurs bandits ont été tués, des armes à feu saisies et plusieurs interpellations réalisées, selon le porte-parole de la PNH hier en conférence de presse. Opération d’envergure menée depuis une semaine, grâce à la coopération entre trois entités : la PNH, l’armée et la MMAS, la Mission multinationale d’appui à la sécurité.
À noter et à lire dans Le Nouvelliste : l’extension de l’état d’urgence sécuritaire à l’ensemble du territoire haïtien. Il était cantonné jusqu’ici aux départements de l’Ouest et de l’Artibonite, mais cela permettra à l’avenir, selon les sources du Nouvelliste, « de prendre des décisions qui concernent tout le pays au lieu de ces deux départements ».
L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère
Coupures intempestives, mauvaise qualité au robinet : en Guadeloupe, les problèmes d’eau encore et toujours d’actualité.