LANSE-Haïti critique l’inaction du Conseil présidentiel de transition, dénonce la non exécution des réformes promises et appelle à une nouvelle gouvernance issue d’un accord souverain.
L’organisation socio-politique LANSE-Haïti dresse un constat sévère sur la gouvernance du Conseil présidentiel de transition (CPT), qu’elle accuse d’avoir trahi les engagements pris dans le cadre de l’Accord du 4 avril 2024. Dans une note rendue publique ce samedi, le groupe dénonce une absence totale de résultats après quatorze mois de gestion, notamment en matière de sécurité, de réforme constitutionnelle et de préparation électorale.
Selon LANSE-Haïti, les membres du CPT ont délaissé leur mission initiale au profit de querelles internes visant le contrôle des institutions publiques à des fins personnelles. « L’insatisfaction est générale », affirme l’organisation, qui qualifie les agissements des conseillers-présidents d’irresponsables et appelle ces derniers à « respecter leur parole ou se retirer ».
La note critique également l’avant-projet de Constitution en préparation, issu d’un comité de pilotage, qu’elle juge déconnecté de la réalité haïtienne. Pour LANSE-Haïti, ce projet est une « imitation servile de modèles étrangers » et ne saurait répondre aux besoins profonds de la société.
Sur le plan sécuritaire, l’organisation reconnaît une intensification récente des opérations policières dans certains quartiers à forte présence de gangs. Toutefois, elle pointe l’inefficacité de ces interventions, soulignant l’absence d’arrestations de figures majeures du banditisme, alors que les forces de l’ordre continuent de subir des pertes matérielles inquiétantes, notamment à Mirebalais et Kenscoff.
À six mois de la fin du mandat du CPT, LANSE-Haïti estime qu’aucune élection crédible ne pourra être organisée dans le contexte actuel de violence et de division. Elle propose donc la tenue d’un nouvel accord politique qui pourra déboucher sur une nouvelle gouvernance nationale, fondée sur un consensus souverain entre les forces vives de la nation.
Pour l’organisation, ces nouveaux dirigeants devront impérativement garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire, harmoniser le calendrier électoral avec les dispositions constitutionnelles, et organiser des élections libres et inclusives.
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