La Russie et la Chine se sont opposées, mercredi, à une campagne menée par les États-Unis visant à transformer la force multinationale dirigée par le Kenya en Haïti, laquelle aide la police à lutter contre la violence croissante des gangs, en une mission de maintien de la paix des Nations Unies.
Selon l’Associated Press, les deux pays alliés ont convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU alors que les gangs intensifient leurs attaques. Ces derniers ont notamment tiré sur quatre avions, entraînant la fermeture de l’aéroport de la capitale, Port-au-Prince, et attaqué le quartier huppé de Pétionville mardi. Selon l’ONU, les gangs contrôlent 85 % de la capitale et se sont étendus aux régions environnantes.
Les États-Unis avaient proposé, dès septembre, une mission de maintien de la paix de l’ONU comme moyen d’assurer un financement régulier à la force multinationale soutenue par l’ONU, laquelle est confrontée à une grave crise de financement. Cependant, le projet de résolution des États-Unis visant à initier cette transformation n’a pas obtenu l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, composé de 15 membres, en raison du refus de la Russie et de la Chine de discuter du texte. Ces derniers ont plutôt demandé la réunion du Conseil, mercredi, pour exprimer clairement leur opposition.
L’ambassadeur adjoint de la Chine à l’ONU, Geng Shuang, a déclaré que le Conseil avait prolongé le mandat de la force multinationale il y a seulement un mois, et que discuter de sa transformation en une opération de maintien de la paix maintenant “ne ferait qu’interférer” et compliquerait la résolution de son déficit de financement ainsi que l’envoi des forces de police promises à Haïti.
Dans ses remarques, l’ambassadrice Dorothy Shea, représentante adjointe des États-Unis aux Nations Unies, a rappelé qu’après le renouvellement de la MMSS, les États-Unis s’étaient joints aux représentants d’Haïti, de l’Équateur, du Kenya et de la Jamaïque, au nom de la CARICOM, pour délivrer une déclaration conjointe le 30 septembre. Celle-ci soulignait la nécessité de répondre aux appels clairs du gouvernement haïtien pour garantir la durabilité à long terme de cet effort par le biais d’une opération de maintien de la paix.
La semaine dernière, l’OEA a également démontré son soutien à cette transition. Le Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA) a adopté une résolution en soutien à la demande d’Haïti pour une opération de maintien de la paix des Nations Unies le 13 novembre.
“Nous avons maintenant entendu le soutien à cette transition vers une opération de maintien de la paix de la part du gouvernement hôte, de la direction de la MMSS et des contributeurs, ainsi que de la région, représentant des voix de tout le Sud global. Il est temps que le Conseil de sécurité agisse pour prendre les premières mesures afin de réaliser la demande d’Haïti pour aider à rétablir la sécurité pour le peuple haïtien”, a déclaré l’ambassadrice Shea.
C’est pourquoi les États-Unis et l’Équateur sont prêts à demander des recommandations au Secrétaire général de l’ONU pour que ce Conseil envisage le déploiement d’une opération de maintien de la paix destinée à succéder à la MMSS en Haïti. Cependant, la Russie et la Chine ont catégoriquement refusé d’appuyer cette proposition.
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