Après le revirement spectaculaire de Donald Trump sur les droits de douane, à l’exception de ceux imposés à la Chine, les bourses mondiales, même en Asie, reprennent leur souffle. Et les commentateurs se demandent : tout ça pour ça ?
Selon le Washington Post, la pause tarifaire de Donald Trump reflète la puissance des marchés et le besoin d’alliés. « La semaine suivant l’annonce de ses nombreux droits de douane, le président Donald Trump s’est comporté comme le roi Canut qui, selon la légende, installait son trône sur la plage et ordonnait à la marée de s’arrêter. Une semaine plus tard, les jambes trempées et l’eau continuant de monter, le président a attrapé une bouée de sauvetage. » Pour le Washington Post, il n’y a pas de doute : les marchés obligataires ont forcé le président à renverser la vapeur. En retirant leurs capitaux du dollar et en vendant des bons du Trésor américain, les investisseurs ont dit à Donald Trump ce que ses plus proches conseillers n’osaient pas lui dire : on ne déclenche pas une guerre commerciale contre tout le monde en même temps.
Donald Trump face à la pression des marchés et des entreprises
Alors, justement, ce problème de communication interne est aussi pointé par une ancienne conseillère de Donald Trump, Alyssa Farah Griffin. « J’ai le sentiment que beaucoup des décisions majeures de ces derniers jours ont été prises dans un cercle très restreint, et que bon nombre des membres de l’équipe de communication – ceux qui vont à la télévision pour expliquer ce qui se passe – sont souvent en décalage par rapport aux décisions du président. On nous a répété à plusieurs reprises que les droits de douane n’étaient pas une affaire de négociation, alors que Donald Trump, lui, dit que c’en est une. » Selon la conseillère qui s’est exprimée sur CNN, « la Maison Blanche écoute ce que disent les dirigeants étrangers, mais plus encore, elle écoute les chefs d’entreprise – des chefs d’entreprise qui, pour beaucoup, avaient misé gros sur Donald Trump. Ils pensaient qu’il serait bon pour l’économie, qu’on allait avoir un second mandat semblable au premier. Et puis ils ont vu les marchés s’effondrer. Donc, je pense que Donald Trump n’a pas vraiment eu le choix. »
« Il faut licencier Peter Navarro »
Certains médias conserveurs ne sont pas tendres non plus à l’égard de Donald Trump et de son attitude erratique sur les droits de douane. The National Review s’interroge : pourquoi cette pause tarifaire, alors que Donald Trump ne cesse de marteler que le déficit commercial représente une « urgence nationale » ? Une suspension des droits de douane, selon cette logique, n’a aucun sens. Le déficit ne changera pas en 90 jours, pas plus que l’état de l’industrie ou les principes économiques. Et ce n’est certainement pas cette administration, incapable de se mettre d’accord sur sa propre politique, qui va restructurer le commerce mondial en trois mois, le temps de cette suspension. Alors que faire ? The National Review propose quelques solutions radicales : limoger le conseiller au commerce Peter Navarro, interdire au secrétaire au commerce Howard Lutnick d’apparaître à la télévision pendant quelques mois, et surtout, faire en sorte que le Congrès reprenne le pouvoir tarifaire qui lui revient, selon ce petit document trop souvent ignoré : la Constitution.
Le Canada finance des pubs anti-taxe aux États-Unis
Dans cette guerre commerciale, tous les coups ou presque sont permis. Le Canada a décidé de sensibiliser les Américains sur les conséquences des droits de douane par un moyen très original. C’est à la Une du journal La Presse qui reprend un article du New York Times. Depuis plusieurs semaines, des panneaux d’affichage financés par le gouvernement canadien sont apparus à Pittsburgh et dans d’autres villes américaines. Sur ces panneaux électroniques, on peut lire des messages comme : « Les droits de douane sont une taxe sur l’épicerie », ou encore : « Les droits de douane sont une taxe sur l’essence ». En utilisant des slogans simples et percutants, Ottawa cherche à alerter l’opinion publique américaine sur les conséquences concrètes de la politique commerciale de Donald Trump. Et comme on dirait dans le hockey – ce sport populaire au Canada, mais aussi à Pittsburgh – « le Canada entre dans ce match les coudes levés ».
En Haïti, trois policiers tués dans l’affrontement avec les gangs
Avec Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, nous passons en revue l’actualité haïtienne, à commencer par la police nationale, la PNH, qui a perdu trois agents hier mercredi, lors d’affrontements avec les gangs. Dans ce contexte sécuritaire catastrophique, une députée d’origine haïtienne aux États-Unis travaille à l’élaboration d’une loi sur la collusion criminelle, les liens entre les gangs et les cartels de drogue. Selon un communiqué de Sheila Cherfilus-McCormick, cité par Le Nouvelliste, « la loi sur la transparence de la collusion criminelle en Haïti jettera une lumière nécessaire sur l’élite économique et politique haïtienne qui utilise régulièrement les gangs comme leviers de pouvoir ». Le journal rappelle que les « liens entre les cartels et les gangs ont été documentés par l’ONUDC et le président colombien Gustavo Petro a mis en avant le rôle des cartels de son pays dans la déstabilisation d’Haïti ».
Comment adapter un port au dérèglement climatique ? L’exemple du Chili
L’heure est aux grands travaux dans le port de San Antonio au Chili et cela dure déjà depuis plusieurs années. En fait, le site est particulièrement soumis aux effets du dérèglement climatique, notamment aux vagues de plus en plus importantes. Pendant les travaux, les activités du port se trouvent fréquemment interrompues, comme nous dit Marion Bellal dans son reportage.
Journal de la 1ère
Comment inciter au dépistage du cancer à la Martinique ?