Dr. Kerry Norbrun explique comment la médecine familiale pourrait améliorer l’accès aux soins et renforcer la prise en charge des patients, notamment dans les zones rurales et défavorisées du pays.
Le système de santé haïtien, affaibli par des infrastructures médicales limitées et un accès inégal aux soins, pourrait bénéficier d’une transformation majeure grâce à l’introduction de la médecine familiale. C’est ce que suggère Dr. Kerry Norbrun, qui se spécialise dans ce domaine et a partagé ses réflexions avec Juno7 sur les bénéfices que cette approche pourrait apporter à la population haïtienne.
Dr. Norbrun explique que la médecine familiale se distingue par une approche globale et continue des soins, prenant en compte la santé physique, mentale et sociale du patient sur le long terme. Contrairement aux médecins spécialistes, les médecins de famille traitent l’ensemble des aspects de la santé. Cette approche serait particulièrement bénéfique en Haïti, où les maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète et les maladies infectieuses, comme le VIH/SIDA, sont répandues.
L’une des faiblesses du système actuel est que de nombreux patients ne consultent un médecin qu’en cas d’urgence. Ce comportement entraîne des complications qui auraient pu être évitées grâce à des soins préventifs réguliers. L’introduction de médecins de famille permettrait de gérer proactivement ces maladies chroniques, tout en détectant rapidement les premiers signes de problèmes de santé, réduisant ainsi les hospitalisations et les coûts des soins.
Réduire les inégalités d’accès aux soins
Selon Dr. Norbrun, la médecine familiale pourrait également jouer un rôle clé dans la réduction des disparités d’accès aux soins entre les zones urbaines et rurales. Actuellement, les habitants des zones rurales, qui représentent la majorité de la population haïtienne, sont souvent privés de services médicaux.
« L’une des solutions pourrait être la formation et le déploiement de médecins de famille dans ces communautés rurales », précise Dr. Norbrun. Ces médecins seraient en mesure de fournir des soins primaires et de coordonner les traitements spécialisés lorsque nécessaire. En assurant une présence médicale constante, la médecine familiale éviterait aux patients de devoir parcourir de longues distances pour se rendre dans les centres hospitaliers des grandes villes.
Un autre avantage mis en avant par Dr. Norbrun est la capacité des médecins de famille à nouer des relations durables avec leurs patients et à mieux comprendre les besoins spécifiques des communautés. Cette proximité faciliterait non seulement l’adhésion aux traitements, mais aussi la promotion d’habitudes de vie plus saines à travers des campagnes de prévention et d’éducation sanitaire.
Une meilleure coordination des soins
Le système de santé haïtien souffre d’un manque de coordination entre les différents niveaux de soins, ce qui entraîne des pertes de temps et des incohérences dans les traitements. La médecine familiale pourrait résoudre ce problème, estime Dr. Norbrun, en devenant le point de contact principal pour les patients et en assurant un suivi continu.
« Le médecin de famille pourrait orienter les patients vers des spécialistes ou des hôpitaux lorsque nécessaire, tout en assurant la continuité des soins », explique-t-il. Une telle coordination améliorerait l’efficacité du système de santé et optimiserait l’utilisation des ressources disponibles.
Dr. Kerry Norbrun est convaincu que la médecine familiale peut transformer le système de santé haïtien en offrant des soins plus accessibles, préventifs et adaptés aux besoins des communautés les plus vulnérables. Pour que cela devienne une réalité, il est essentiel que des investissements soient réalisés dans la formation et le déploiement des médecins de famille à travers tout le pays. Une telle approche permettrait de construire un système de santé plus équitable et plus résilient pour l’ensemble de la population haïtienne.
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