La France privée de Pornhub, YouPorn et RedTube dès ce mercredi

Le groupe Aylo annonce le blocage de ses sites dès ce mercredi pour protester contre une législation française jugée intrusive et inefficace.

C’est une décision coup de tonnerre dans le paysage numérique français : à compter de ce mercredi, les géants du porno en ligne Pornhub, YouPorn et RedTube seront inaccessibles en France. Leur maison mère, le groupe Aylo, a annoncé ce mardi la suspension de l’accès à l’ensemble de ses plateformes dans l’Hexagone, en signe de protestation contre la législation imposant un contrôle strict de l’âge des utilisateurs.

« Nous avons pris la décision difficile de suspendre l’accès à nos sites en France dès demain après-midi », a déclaré Alex Kekesi, vice-président Marque et Communauté du groupe Aylo. Une décision radicale, motivée par la volonté de dénoncer une loi qu’il juge à la fois dangereuse pour la vie privée et inefficace pour la protection des mineurs.

Sur leurs pages d’accueil, Pornhub, YouPorn et RedTube afficheront un message adressé au public français. « Votre gouvernement propose de vérifier votre âge à chaque fois que vous visitez notre site, c’est fou, non ? Cela ne protège pas les mineurs mais au contraire, cela met en danger la vie privée de tout le monde et expose les enfants à des risques », peut-on y lire.

Selon Aylo, la répétition de vérifications nécessitant des données sensibles créerait un « risque de sécurité incompatible » avec le respect de la vie privée. Le groupe affirme avoir proposé des alternatives, comme une vérification d’âge directement sur les appareils des utilisateurs, mais accuse le gouvernement de les avoir « tout simplement ignorées ».

Cette décision de blocage survient alors qu’Aylo avait jusqu’au 6 juin pour se conformer à la loi française exigeant une solution de vérification d’âge « efficace » pour empêcher les mineurs d’accéder aux contenus pornographiques. L’entreprise conteste fermement la méthode actuelle, dénonçant une réglementation « hasardeuse et dangereuse », et prédit un détournement massif des utilisateurs vers des plateformes moins regardantes, voire illégales.

Le gouvernement français a rapidement réagi à cette annonce. Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a salué le retrait de ces plateformes. « Tant mieux ! Il y aura moins de contenus violents, dégradants, humiliants accessibles aux mineurs en France. Au revoir », a-t-elle écrit sur le réseau X.

Même son de cloche du côté de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, qui estime que « demander aux sites pornographiques de vérifier l’âge de leurs utilisateurs, ce n’est pas stigmatiser les adultes, mais bien protéger les enfants ». Elle dénonce une tentative d’Aylo de « prendre en otage » le débat public et rappelle que d’autres plateformes ont accepté de se conformer à la loi française.

A lire aussi :

Le taux de référence calculé par la BRH pour ce Mardi 3 juin 2025