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La cantine scolaire locale en danger en Haïti, selon le PAM, Nesmy Manigat réagit

today2025-06-09

La cantine scolaire locale en danger en Haïti, selon le PAM, Nesmy Manigat réagit
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La cantine scolaire locale en danger en Haïti, selon le PAM, Nesmy Manigat réagit

Port-au-Prince, juin 2025 , alors qu’Haïti traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente, une nouvelle alerte vient assombrir l’horizon : près de 100 000 enfants risquent d’être exclus des cantines scolaires du Programme alimentaire mondial (PAM) faute de financement, selon un article publié cette semaine par le Miami Herald sous la plume de la journaliste Jacqueline Charles.

« Cette année, nous commençons la saison des ouragans avec un entrepôt vide, sans aucun stock pour faire face à une urgence », a déclaré Lola Castro, directrice régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes du PAM, selon ce que rapporte le journal.

Au-delà de sa dimension nutritionnelle, ce programme est aussi devenu un important levier de développement économique local dès 2015, grâce à l’élaboration et à la mise en œuvre de la Politique et Stratégie Nationale d’Alimentation Scolaire (PSNAS) par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Dans son reportage annonçant l’article sur son compte X (ex-Twitter), Jacqueline Charles cite le PAM, qui reconnaît explicitement que c’est le ministre de l’Éducation de l’époque, Nesmy Manigat, qui avait proposé l’idée d’intégrer des produits agricoles locaux dans les repas scolaires. Une déclaration rare et significative de la part d’une agence onusienne, témoignant de l’impact de cette initiative lancée à travers un groupe de travail multisectoriel, le 2 juin 2015.

L’ancien ministre de l’Éducation, aujourd’hui président du Comité des finances et des risques du Partenariat mondial pour l’éducation, a réagi avec gravité sur son compte X :

« Merci à @jacquiecharles d’avoir mis en lumière ce message crucial. L’alimentation scolaire en Haïti ne nourrit pas seulement les enfants, souvent leur seul repas de la journée, elle nourrit aussi l’espoir des producteurs locaux, désormais intégrés grâce à la stratégie nationale d’alimentation scolaire qui privilégie l’économie locale. Le Gouvernement et tous les partenaires techniques et financiers doivent tout mettre en œuvre pour pérenniser cette politique vitale pour l’avenir d’Haïti. Plus que jamais, le financement domestique et la production locale sont essentiels. »

En effet, selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) des Nations unies, qui évalue la faim et la malnutrition dans le monde , Haïti rejoint des pays comme Gaza, le Mali, le Soudan du Sud ou encore le Soudan, où la famine ou des conditions proches de la famine sont présentes. Le programme d’alimentation scolaire de l’agence humanitaire risque d’être considérablement réduit faute de financement.

« Normalement, nous aidons environ un demi-million d’enfants chaque jour, mais ce chiffre sera réduit de moitié » si l’agence ne reçoit pas de ressources supplémentaires, a déclaré Lola Castro lors d’un point de presse de l’ONU à New York, rapporte Miami Herald.
« Plus important encore, cette nourriture est achetée en grande partie localement, auprès de petits producteurs, femmes et hommes , dans certaines zones rurales d’Haïti. »

Lorsque cette politique a été conçue en 2015, seulement 1 % des aliments servis dans les cantines provenait de la production locale, selon les données du MENFP et du PAM. À cette époque, l’approvisionnement se faisait quasi exclusivement par importation ou via des marchés non structurés. Dix ans plus tard, en 2025, le taux d’intégration des produits locaux dans les repas scolaires a atteint 70 %, selon les chiffres communiqués par le PAM.

« Un saut qualitatif et stratégique remarquable, fruit d’une meilleure planification logistique, d’une coopération renforcée avec le ministère de l’Agriculture, et d’un engagement clair des partenaires internationaux , en particulier le PAM, qui a respecté le cadre national défini par la PSNAS et qui mérite plus de moyens dans ce contexte », explique Nesmy Manigat, joint par notre rédaction.

« Le Partenariat mondial pour l’éducation continuera de financer la cantine scolaire en Haïti à travers son projet avec le PAM, la BID et l’Education Above All Foundation, mais certains bailleurs se retirent. En réalité, l’aide au développement telle qu’on l’a connue depuis le 20ᵉ siècle ne reviendra plus. Nous entrons dans un monde de plus en plus transactionnel. Les gouvernements doivent faire plus et mieux en soutenant les producteurs locaux pour qu’ils aient accès à des marchés compétitifs.

C’est l’un des objectifs des lycées techniques agricoles que nous avons initiés et qui méritent d’être renforcés, tant sur le plan des curricula que des équipements et des infrastructures. Mon plaidoyer pour des investissements d’au moins 4 % du PIB , jusqu’à 8 % , pour l’éducation ne changera pas. 1 %, c’est loin d’être suffisant », poursuit l’ancien ministre de l’Éducation, qui a occupé ce poste à deux reprises.

Alors que la crise humanitaire s’intensifie en Haïti, l’aide internationale se fait rare. Les agences des Nations unies, déjà fragilisées par une série de restrictions budgétaires, peinent à maintenir leurs programmes vitaux sur le terrain. L’un des revers les plus inquiétants provient des États-Unis : l’administration Trump a récemment appelé le Congrès à annuler plusieurs dizaines de millions de dollars destinés à l’ONU. Si ces réductions sont approuvées à la majorité simple par les deux chambres du Congrès, elles pourraient entrer en vigueur dans 45 jours, impactant fortement les programmes des agences telles que l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) en Haïti.

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Écrit par: Viewcom04

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