Kenya – La police hérite d’un passé colonial dans les disparitions forcées de plus de 80 citoyens en 2024, révèlent des organisations de défense des droits de l’homme
Disparitions forcées au Kenya : Héritage colonial et défis contemporains
Entre juin et décembre 2024, la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya a recensé 82 cas d’enlèvements ou de disparitions forcées. Si plusieurs des disparus lors des manifestations anti-fiscales ont refait surface, d’autres ont été retrouvés morts. Ces disparitions ciblent principalement des jeunes Kenyans, souvent enlevés à leur domicile ou dans les rues par des hommes armés.
Origines des disparitions forcées : un héritage colonial
Les disparitions forcées au Kenya remontent à l’époque coloniale britannique. Pendant la colonisation, le Royaume-Uni utilisait ces tactiques pour réprimer les dissidents politiques et les combattants pro-indépendance. Ces pratiques visaient à consolider le contrôle colonial sur les terres et la population.
L’indépendance, acquise en 1963, promettait un nouvel ordre politique fondé sur l’État de droit et des institutions garantissant la responsabilité gouvernementale. Cependant, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires ont perduré, ciblant désormais les citoyens perçus comme une menace pour le gouvernement en place.
Un espoir constitutionnel avorté
En 2010, l’adoption d’une nouvelle constitution marquait un tournant pour le Kenya. Cette charte ambitionnait d’éliminer les disparitions forcées et les meurtres extrajudiciaires, tout en instaurant un respect des droits humains et de l’État de droit. Elle établissait une magistrature indépendante pour réduire l’impunité.
Malgré ces progrès juridiques, les forces de sécurité continuent d’agir en toute impunité. Le véritable problème réside dans le refus de certains responsables gouvernementaux de respecter la primauté du droit.
Une stratégie ciblée et inquiétante
Les disparitions de 2024 semblent suivre un schéma stratégique, visant les individus critiques envers le gouvernement. En juin 2024, les manifestations contre le président William Ruto ont entraîné 23 décès, 34 disparitions forcées et 164 arrestations. Ces abus, loin d’être nouveaux, sont documentés depuis des années.
Déjà en 2013, le Comité des Nations unies contre la torture exprimait son inquiétude face aux allégations persistantes de disparitions et d’abus policiers au Kenya.
Réponses gouvernementales : entre déni et reconnaissance
Le gouvernement kenyan nie toute implication dans ces disparitions et exécutions. Pourtant, des preuves contredisent ces affirmations, notamment des incohérences entre les registres de morgues et les rapports d’autopsie. En novembre 2024, le président Ruto qualifiait les allégations de « fausses informations » avant d’admettre en décembre la nécessité de mettre fin aux enlèvements.
Droits fondamentaux en jeu
Ces pratiques violent plusieurs droits garantis par la constitution kényane, notamment le droit à la vie, à la dignité humaine et à la liberté. De plus, la législation exige que la force soit utilisée de manière proportionnelle et en dernier recours.
Le rôle clé de la justice
Les tribunaux kényans ont développé une jurisprudence progressive en matière de droits humains. Par exemple, en 2020, un jugement a condamné les violences policières durant le couvre-feu lié au COVID-19. Les juges rappellent que la sécurité nationale ne peut justifier des violations des droits fondamentaux.
Recommandations pour un avenir respectueux des droits
Pour surmonter ces défis, le gouvernement doit :
Renforcer la formation des forces de sécurité sur les droits humains.
Respecter les décisions judiciaires et garantir l’application des lois existantes.
Utiliser les outils constitutionnels pour punir les abus et promouvoir la transparence.
Enfin, les citoyens ont le pouvoir d’exiger des comptes lors des élections, un moyen pacifique mais puissant de sanctionner l’impunité et de restaurer l’État de droit au Kenya.
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