À peine adoubée par Joe Biden, la vice-présidente des États-Unis réunit déjà plus de promesses de vote qu’il n’en faut pour devenir la candidate officielle de son camp face à Donald Trump.
Quarante-huit heures après le retrait-choc de Joe Biden, la machine Harris tourne déjà à plein régime. En déplacement ce mardi soir dans le Wisconsin, la nouvelle coqueluche des démocrates accumule les déclarations de soutien : de Nancy Pelosi, la vénérable et toujours très influente ancienne patronne de la Chambre des représentants, à un bouquet de gouverneurs qui pouvaient jusqu’ici être perçus comme de potentiels rivaux. Parmi eux, la n°1 démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer : « Avec Kamala Harris, les électeurs du Michigan ont une candidate présidentielle sur laquelle ils peuvent compter pour réduire nos coûts, protéger nos libertés et construire une économie qui fonctionne pour les travailleurs. C’est une ancienne procureure, une championne des droits reproductifs, et je sais qu’elle défend les intérêts du Michigan. C’est un contraste frappant avec Donald Trump, un criminel condamné qui a trempé dans la violence, renversé le droit à l’avortement et fait plonger notre économie la dernière fois qu’il a été à la Maison Blanche. »
Plus de 2 500 délégués démocrates prêts à voter Harris
La presse américaine tient les comptes et la vice-présidente de Joe Biden a déjà engrangé 2 668 promesses de vote, d’après l’agence Associated Press, soit beaucoup plus qu’il n’en faut pour l’emporter dès le premier tour, puisque la barre de la désignation est fixée à 1 976 délégués. Autrement dit, Kamala Harris a déjà 900 voix d’avance sur n’importe quel concurrent potentiel. Rien n’est figé dans le marbre, les votants peuvent encore changer d’avis jusqu’au jour de scrutin, mais à ce stade, rien ni personne ne semble en mesure d’empêcher sa nomination.
Les démocrates veulent aller le plus vite possible
C’est une nouvelle campagne qui commence et il n’est plus question d’attendre la Convention démocrate, qui se tiendra du 19 au 22 août à Chicago. L’adoubement de Kamala Harris devrait intervenir beaucoup plus tôt, dans le cadre d’un roll call virtuel, un vote en ligne de tous les délégués démocrates, appelés à choisir un candidat dès la première semaine d’août, de sorte que la Convention ne soit plus qu’une formalité.
Kimberly Cheatle sur le gril à la Chambre des Représentants
On s’y attendait, elle aussi. Entendue hier, la patronne du Secret Service a passé un très mauvais moment, laminée par les élus des deux bords après la tentative d’assassinat qui a visé Donald Trump. En sait-on davantage après son audition ? Loin de là. Kimberly Cheatle s’est évertuée à esquiver les questions qui fâchent, renvoyant sans cesse à l’enquête en cours menée par le FBI. Et c’est tout le problème, estime le Washington Post dans son éditorial, pour qui « la première chose à offrir après une telle débâcle, c’est la transparence ». Or, jusqu’ici, les réponses de Kimberly Cheatle ont été « plus qu’insuffisantes, voire incohérentes. Personne ne dit que le boulot du Secret Service est facile, l’agence doit protéger le président, le vice-président, leur famille, les candidats à la présidentielle, les dirigeants étrangers en visite. Et si c’était trop ? » Pour réparer le Secret service, il faut qu’il admette les erreurs du 13 juillet. Mais est-ce qu’il ne serait pas temps d’une véritable remise à zéro ?
Une nouvelle tranche d’aide humanitaire pour Haïti, à hauteur de 60 millions de dollars, promise hier par l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU
Notre confrère Gotson Pierre, directeur de l’agence haïtienne Alterpresse, revient sur cette annonce faite par Linda Thomas Greenfield à l’issue d’une visite de quelques heures en Haïti. Cette enveloppe devrait, dit-il, combler les lacunes en matière de nutrition, d’aide alimentaire et d’abri pour les déplacés. Améliorer aussi les services d’eau et d’assainissement et fournir un peu d’argent liquide à ceux qui en ont besoin.
Washington va aussi faire plus pour la Mission multinationale d’appui à la sécurité, notamment une augmentation substantielle du nombre de véhicules blindés livrés par les États-Unis. Mais on sait toujours très peu de choses des opérations de cette force internationale. On observe, rappelle Gotson Pierre, que 200 policiers kényans supplémentaires sont arrivés en Haïti la semaine dernière, faisant passer à 400 le contingent présent sur le sol haïtien. Linda Thomas Greenfield leur a d’ailleurs rendu visite hier, sans pour autant être en mesure de préciser dans quel délai les effectifs de la MMAS seront au complet.
Dans le Miami Herald, hommage à Maria Corina Machado
À cinq petits jours de l’élection présidentielle au Venezuela, le professeur Luis Emilio Bruni tire son chapeau à la patronne de l’opposition vénézuélienne. « Quel que soit le résultat de cette élection, écrit-il, Maria Corina Machado a déjà libéré l’esprit et le cœur d’une majorité de Vénézuéliens qui rêvent d’un changement de régime. » Machado, empêchée de se présenter, s’est mise au service de son remplaçant, qui fait la course en tête dans toutes les enquêtes d’opinion sérieuses. Machado, encore elle, transportée partout dans le pays à dos de cheval, de moto, de camion ou de canoë, « est parvenue à contourner les barrages mis sur sa route malgré l’arrestation de ses proches et les menaces pesant sur ses partisans ». Et pourtant, affirme Luis Emilio Bruni, « les autorités vénézuéliennes construisent déjà le récit d’une tentative de déstabilisation au cas où l’opposition dénoncerait des fraudes à l’issue de l’élection. La communauté internationale, conclut-il, doit se mobiliser et se coordonner pour protéger les droits des Vénézuéliens ».
Le cinéma péruvien au bord de la censure ?
Au Pérou, le secteur culturel ne décolère pas après le vote mi-juin d’une loi accusée de porter atteinte à la création cinématographique. Ce texte prévoit de nouvelles conditions pour l’octroi de fonds publics et provoque une levée de boucliers dans tous les métiers associés au grand écran : 70 associations l’ont dénoncée.
Ses opposants l’ont surnommée « la loi anti-cinéma », car ce n’est plus le ministère de la Culture qui collectera les demandes d’aides publiques, mais une commission spécialisée rattachée à l’agence de promotion du Pérou. Le Congrès y aurait vu un moyen d’augmenter les coproductions et d’inciter les sociétés étrangères à tourner dans le pays, au détriment des œuvres régionales.
Autre disposition particulièrement contestée : l’État refusera désormais de soutenir les œuvres contrevenant « à la défense nationale, la sécurité et l’ordre interne du pays ». Soit une censure qui ne dit pas son nom, selon la réalisatrice Melisa Leon. « Les projets portant atteinte à la sécurité nationale ne seront plus soutenus ? C’est un langage typiquement militaire. En réalité, ils veulent empêcher que l’on parle des crimes commis par les militaires, à commencer par la répression des manifestations avec, par exemple, les 50 morts qui ont eu lieu sous ce gouvernement. On sait aussi qu’ils sont contre le fait de parler de la communauté LGBT, des droits reproductifs des femmes et tout thème qui va contre le statu quo pourrait être touché par cette mesure, car cela a déjà été exprimé au Congrès et des enquêtes ont été lancées contre des films portant sur ces thèmes. »
Le cinéma péruvien dans la peur de la censure, dossier complet de notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon à écouter en replay.
Cuba se dépeuple à très grande vitesse
À lire sur le site d’El Pais, comment la population de Cuba a chuté en un an de 18% ! Exode dramatique qui remonte à 2021 démontré par le démographe cubain en exil Juan-Carlos Alibizu Campos à partir des listes électorales. Pourquoi et comment les Cubains s’échappent ? À découvrir dans cet article aussi passionnant qu’effrayant. L’ONU indique que si la tendance continue, la population de Cuba pourrait être inférieure à six millions de personnes d’ici à 2100, contre le chiffre officiel de 11 millions aujourd’hui.
L’actualité des Outremers avec la 1ère
À la Une, 16 200 000 euros pour la modernisation et le renouvellement de la flottille de pêche en Guadeloupe.