INDDESC : Communiqué officiel à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes

Institut National pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC) reste toujours alarmé et indigné devant la situation terrifiante et critique de nos compatriotes haïtiens particulièrement les femmes en cette période de trouble à l’ordre public et de crise humanitaire multidimensionnelle. Le problème de l’insécurité, de la mauvaise gouvernance et de l’inégalité de genre propulsent des gravissimes violations de droits humains et touchent notamment les femmes et les filles du pays dont leurs corps sont devenus trop souvent des « armes de terreur » au profit des gangs armés et des bourreaux ici et là.

En effet, les chiffres macabres du Fonds pour la Population des Nations Unies (UNFPA) montrent que 94% des femmes sont exposées à une forme ou d’une autre de violence sexiste et 80% des signalements concernent des violences sexuelles. Les femmes et les filles d’Haïti subissent quotidiennement des violences physiques, économiques, sociales, verbales et psychologiques atroces qui provoquent, dans la plupart des cas, des dommages irréparables. À tel enseigne, le décès tragique d’Eliana Télémarque, le 16 février dernier, suite à l’assassinat abominable de son nourrisson par les groupes armés, démontre que chaque jour qui passe, les femmes sont plus proches que jamais du summum de la vulnérabilité, pour ainsi dire, elles vivent le calvaire.

Ces situations récurrentes consistent en la violation de leurs droits à caractère constitutionnel et supra legislatif, à savoir : l’article 10 de la Convention de San Salvador, adoptée le 17 novembre 1988, qui précise la garantie du bien-être physique, psychologique et social de tous les Haïtiens, notamment des femmes ; puis, l’article 19 de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987 amendée, disposant que l’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH).

En ce sens, en ce 8 mars 2025 qui ramène la journée internationale des droits des femmes, l’INDDESC tient à saluer le travail remarquablement indélébile des icônes du féminisme haïtien, telles que : Yvonne Hakim-Rimpel (1906-1986), dont l’action a permis aux femmes d’obtenir le droit de vote en Haïti en 1957 ; Madeleine Sylvain-Bouchereau (1905-1970) qui a consacré sa vie à l’amélioration des conditions sociales et éducatives des femmes et tant d’autres encore. Sous ces entrefaites, l’INDDESC interpelle chaque citoyen et citoyenne sur la nécessité de promouvoir et de protéger les droits des femmes surtout dans ce contexte préoccupant. Et, il exhorte l’État haïtien, par l’entremise du Ministère à la Condition Féminine et des Droits des Femmes (MCFDF) et toutes autres institutions régaliennes du Gouvernement, à prendre des dispositions sui generis efficaces et efficientes pour rétablir la paix et prendre en charge, du même coup, les différentes survivantes de violences des groupes armés, notamment celles dans les camps de réfugiés.

Par conséquent, l’Institut exige l’État haïtien, en tant que garant de la sécurité de chaque haïtienne et haïtien, de prendre ses responsabilités et demande à la population, en général, de se joindre à la lutte pour la concrétisation réelle, le respect et la protection des droits des femmes sur tout le territoire haïtien.

Vive le respect des droits des femmes car les droits des femmes sont les droits de l’homme !

Ensemble pour la promotion et la protection des droits des femmes et des filles !

Elizabeth Fina Camille 

Secrétaire exécutive de l’INDDESC 

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