Alors que les bandes armées continuent de terroriser les populations des quartiers de Port-au-Prince, comme à Solino, le gouvernement de transition décide de prolonger et d’étendre l’état d’urgence dans plusieurs départements d’Haïti. Une mesure qui, depuis son instauration mi-juillet, n’a pas permis d’enrayer la violence des gangs.
Instauré le 17 juillet 2024, l’état d’urgence sécuritaire était renouvelé pour un mois, selon un communiqué du ministère de la Justice et de la Sécurité publique publié le 19 août 2024. Selon le communiqué, cette mesure, note le quotidien Le Nouvelliste, a été prise « dans le but de faciliter le rétablissement de l’ordre public, la paix sociale et la sécurité ». L’état d’urgence concerne les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, comme c’était le cas en juillet, mais aussi les départements du Centre, des Nippes et les arrondissements de Plaisance et de Limbé. « Coïncidence ou simple hasard », relève Frantz Duval dans son éditorial du Nouvelliste « des résidents de Solino manifestaient (lundi 19 août 2024) pour réclamer un appui des forces de l’ordre pour pouvoir défendre leur quartier attaqué par des gangs depuis des jours ». Solino qui est venu s’ajouter à la liste qui renferme « Ganthier, Gressier, Carrefour, Cabaret et autres localités qui, ces derniers temps, ont été attaqués par les gangs alors que le pays vit sous le régime de l’état d’urgence sécuritaire qui renforce les pouvoirs des forces de l’ordre », note l’éditorialiste. Dimanche 18 août 2024, rappelle le site d’AlterPresse, plusieurs maisons ont été incendiées lors d’une nouvelle attaque contre le quartier de Solino par des bandits armés de l’organisation criminelle « Vivre Ensemble ».
Les habitants de plusieurs communes haïtiennes obligés de fuir
Les habitants des communes de Ganthier et Fonds Parisien, dans le départ de l’ouest, subissent elles aussi la fureur des gangs, comme le dénonce le CADDHO, le Collectif des avocats pour la défense des droits de l’homme. Notre invité, Arnel Remy, coordinateur général du CADDHO et avocat au Barreau de Port-au-Prince rapportent que « les habitants sont obligés de fuir » face aux bandes criminelles, situation dont profitent les bandits « pour pénétrer dans les maisons et piller ». C’est le « cahos total, l’anarchie, tout est sous le contrôle de ces bandits » dénonce-t-il, déplorant l’inaction des policiers kenyans déployés en Haïti dans le cadre de la mission multinationale d’appui à la sécurité. « Ce sont des touristes », enrage Arnel Remy.
À Chicago, coup d’envoi de la convention démocrate
Ils étaient des milliers hier, lundi 19 août 2024, à Chicago, aux États-Unis, pour applaudir les pontes du parti démocrate à l’occasion de la convention du parti pour investir officiellement Kamala Harris dans la course à la présidentielle américaine. La famille démocrate qui a rendu un hommage appuyé au président Joe Biden qui s’est retiré de la course à la Maison Blanche. Le dirigeant démocrate de 81 ans a reçu une ovation assourdissante de plus de quatre minutes lors de sa prise de parole, comme le point final d’une carrière de plus de 50 ans. Après ce vibrant hommage, les démocrates vont couronner ce mardi Kamala Harris, avec Barack et Michelle Obama en invités de marque.
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Vers une nouvelle vague de migrations au Venezuela ?
Au Venezuela, près d’un mois après la réélection contestée de Nicolas Maduro, le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet s’est dit «prêt au dialogue» en vue d’une «transition» en demandant au sortant, de se «mettre de côté». C’est dans ce contexte que le Parlement du pays, où le pouvoir dispose de pratiquement tous les sièges, examine ce 20 août, un projet de loi contre le fascisme. Officiellement, il s’agit de mieux défendre le peuple, mais de nombreux observateurs y voient des mesures liberticides destinées à réprimer. Une situation politique qui fait craindre le pire pour les habitants. En 15 ans, ce sont plus de 7 millions de personnes qui ont fui leur pays pour espérer trouver un futur meilleur à l’étranger. Et ce chiffre pourrait encore augmenter. Notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle, a rencontré plusieurs habitants qui pensent au départ. « J’ai pensé à l’Espagne, pour la langue évidemment, mais il y a beaucoup de Vénézuéliens là-bas. Donc j’ai pensé à l’Allemagne. Demander un visa étudiant, apprendre la langue et puis chercher un travail comme ingénieur », raconte par exemple Georgina, âgée de 29 ans.
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L’Équateur, un an après le référendum
C’était il y a un an, en Équateur, un référendum inédit : près de 59% des électeurs avaient voté pour le démantèlement des puits de pétrole situés dans le parc naturel amazonien du Yasuni, connu pour son extraordinaire biodiversité. Pourtant, un an plus tard, les puits de pétrole des trois gisements du parc Yasuni sont toujours en fonctionnement. Ils fournissent environ 4 millions de dollars par jour de recettes. Dans un pays sous perfusion du FMI, les gouvernements successifs ont tout fait pour préserver cette manne pétrolière. En mai 2024, le président Daniel Noboa a tout de même instauré une commission pour mettre en œuvre le démantèlement des installations pétrolières. Dossier signé Raphaël Morani
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Le journal de la 1ère
Retour sur cette étude démontrant un lien de causalité entre exposition au chlordécone et pathologies cardiaques.
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