Le GREH exige la fin du CPT et le retour à l’ordre constitutionnel
Port-au-Prince, 30 juin 2025 — Dans une déclaration ferme, Himler Rébu, ancien ministre de la Défense et leader du Grand Rassemblement pour l’Évolution d’Haïti (GREH), dresse un constat sévère de la gouvernance actuelle en Haïti, sept mois après l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT).
Selon lui, le pays s’enfonce dans un désordre institutionnalisé où les membres du CPT, le Premier ministre et les ministres agissent en dehors de toute coordination administrative, mobilisant néanmoins les ressources de l’État. Il dénonce une dispersion stratégique des forces de sécurité, plusieurs éléments compétents de la PNH et des FADH ayant été réaffectés à la protection privée de responsables politiques, au détriment de la population.
Le GREH accuse également le gouvernement de détournement de fonds publics, notamment ceux destinés aux services de renseignement. Une tentative de justification, impliquant le responsable national de la sécurité, aurait été avancée par le coordinateur du CPT.
En matière de gouvernance, le parti rejette toute modification des articles 54-1 à 56 de la Constitution de 1987, relatifs à la souveraineté nationale et à la fonction publique, en particulier en faveur d’intérêts étrangers. Il s’oppose à l’instauration d’un gouverneur et à la transformation des sections communales en communes, qu’il qualifie de dérive centralisatrice contraire à l’esprit de l’État unitaire.
Rappelant qu’une large frange de la société s’était prononcée dès le 11 mars 2024 en faveur de la nomination d’un juge de la Cour de cassation comme président provisoire, le GREH prône une sortie pure et simple du CPT et du gouvernement actuel. Il rejette également la proposition d’un collège à trois membres à la tête de l’État et appelle à la formation d’un gouvernement de sauvegarde nationale, appuyé sur les mécanismes légaux et constitutionnels.
« Il est temps de penser à l’intérêt général, non à la survie d’un montage institutionnel imposé », a martelé Rébu.
TRANSCRIPTION INTÉGRALE – Déclaration de Himler Rébu (GREH)
Après quatorze mois à la tête de l’État, nous constatons un échec manifeste dans la gestion du pouvoir exécutif.
Premièrement, le Premier ministre aurait dû mettre en place une véritable cellule de crise sur la sécurité, dotée de moyens cohérents, en coordination avec les Forces Armées d’Haïti (FAD’H), la Police Nationale (PNH) et, si nécessaire, la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS).
Deuxièmement, un désordre manifeste règne actuellement au sommet de l’État. Le Conseil présidentiel de transition (CPT), le Premier ministre et les ministres agissent chacun de leur côté, sans coordination, en dehors des normes administratives et hiérarchiques. Pourtant, ils utilisent tous les moyens de la République.
Troisièmement, une large dispersion des forces de sécurité a été organisée. Les meilleurs éléments des forces armées et de la police nationale ont été affectés aux services de sécurité privés des membres du CPT et du gouvernement, au détriment de leur mission première : protéger la population.
Quatrièmement, le coordinateur du CPT a tenté de justifier l’utilisation abusive des fonds publics, notamment ceux alloués aux services de renseignement. Cela implique directement le responsable des services nationaux de sécurité.
Sur le plan institutionnel, le GREH affirme son attachement au strict respect de la Constitution de 1987, ainsi qu’aux mécanismes prévus dans l’accord du 3 avril 2024.
En ce qui concerne les dispositions relatives aux étrangers, le parti rejette toute tentative de modification des articles 54-1 à 56 de la Constitution, qui garantissent l’intégrité de la fonction publique nationale.
Nous soutenons l’intégration effective des départements dans le fonctionnement de l’État central, mais nous nous opposons fermement à la nomination de gouverneurs, de même qu’à la transformation des sections communales en communes.
Le GREH rappelle que de nombreux secteurs de la vie nationale ont publiquement exprimé leur position dès le 11 mars 2024 : pour résoudre la vacance de la présidence, il faut nommer un juge de la Cour de cassation à la tête de l’État.
En conclusion :
– Nous prônons la dissolution pure et simple du CPT et du gouvernement actuel.
– Nous rejetons la proposition d’un collège présidentiel à trois membres.
– Nous appelons au retour à la légalité constitutionnelle, avec le choix d’un juge de la Cour de cassation comme président provisoire.
– Enfin, nous plaidons pour la formation d’un gouvernement de sauvegarde nationale, constitué sur une base inclusive, légale et patriotique.
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