La ministre haïtienne des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, est à Paris. Lundi 14 octobre, elle a retrouvé ses anciens collègues de l’Unesco où elle dirigeait la délégation haïtienne avant d’être nommée au gouvernement de transition. Et a tenu un discours très fort.
À l’occasion du conseil exécutif de l’Unesco, Dominique Dupuy a lancé, lundi, un vibrant appel à l’aide face aux désastres que traverse Haiti : « Chez moi, chaque nuit est une loterie de carnage où la vie perd sans cesse », a insisté Dominique Dupuy : « Je vous implore de ne plus détourner le regard de mon pays. Ne rien faire ferait de vous comme de moi des complices de l’inacceptable, des co-auteurs d’un nouveau « jamais plus ». »
Combats et expulsions
Toujours en Haïti, Gotson Pierre, le rédacteur en chef du site AlterPresse, revient sur les tirs nourris entendus, lundi, dans les quartiers dans la périphérie est de Port-au-Prince, des « opérations conjointes de la police et de la force multinationale, qui se seraient soldées par la mort de vingt bandits et plusieurs blessés, dont un chef de gangs », selon la police.
Autre sujet, les expulsions massives d’Haïtiens par la République dominicaine depuis le début du mois. Des milliers de migrants arrivent à la frontière et « la prise en charge est toujours approximative », raconte Gotson Pierre. Dans un article publié il y a quelques jours, AlterPresse rapportait de sérieux « doutes sur l’efficacité de l’action diplomatique haïtienne face à ces rapatriements massifs » : les milieux diplomatiques craignent que s’adresser à l’Organisation des États américains, comme l’a fait Haïti, ne produisent pas de résultats probants. Selon ces diplomates, Port-au-Prince « pourrait approcher des pays amis proches de la République dominicaine et sensibles à la cause haïtienne, comme l’Espagne, le Brésil et le Mexique, pour rechercher un arbitrage et faire cesser ces déportations ».
Aux États-Unis, des États clé toujours très disputés
Le correspondant de RFI à Washington Guillaume Naudin revient comme tous les mardis sur les évènements qui ont marqué la campagne américaine depuis une semaine. Avec la nécessité de convaincre les électeurs des États clé, alors que les scores seraient, selon les sondages, de plus en plus serrés.
Guillaume Naudin se penche sur le cas de la Pennsylvanie, le plus important de tous les États qui peuvent faire basculer l’élection, avec ses 19 grands électeurs. Donald Trump est allé à Oaks, près de Philadelphie, pour une réunion publique où il a pris des questions du public. Mais après quelques questions et des malaises dans la salle, il a arrêté l’exercice, restant quand même sur le podium pour écouter la bande musicale proposée par son équipe de campagne, avant de partir au bout de vingt minutes. La campagne Harris n’a pas manqué de souligner l’aspect « étrange » de la séquence.
Kamala Harris s’est, de son côté, rendu à l’autre bout de la Pennsylvanie, dans la ville d’Érié. Lors des quatre dernières élections, le comté d’Érié a voté pour le vainqueur. Autant par nécessité que par superstition, les deux candidats s’y sont donc rendus – Donald Trump y était la semaine dernière.
Enfin, Guillaume Naudin a rappelé que les hommes noirs, qui votent habituellement tous démocrates, ne voteraient cette fois qu’à 75% pour Kamala Harris, selon les études d’opinion. Barack Obama en a parlé il y a peu à Pittsburgh, toujours en Pennsylvanie, s’adressant aux hommes afro-américains : « Cela me fait penser que vous n’aimez pas l’idée d’avoir une femme comme présidente. »
Crise diplomatique entre l’Inde et le Canada
L’Inde a fait « une erreur monumentale » en décidant d’« attaquer les Canadiens », a martelé lundi le Premier ministre Justin Trudeau. Une déclaration faite après l’annonce, par la police fédérale, de « l’implication d’agents du gouvernement de l’Inde dans des activités criminelles graves au Canada », notamment l’assassinat d’un dirigeant séparatiste sikh. « Le stratagème implique le gang criminalisé Bishnoi », précise La Presse, qui cite des sources gouvernementales canadiennes : « À l’instruction du gouvernement de Narendra Modi, l’organisation recruterait des membres du crime organisé en sol canadien pour terroriser des membres de la communauté sikhe qui militent en faveur de la création en Inde d’un État indépendant appelé le Khalistan ». « Normalement, nous ne rendons pas publiques des informations sur des enquêtes en cours », explique le chef de la police, cité par le Toronto Star, « mais nous avons jugé nécessaire de la faire au vu de la menace significative qui pèse sur la population dans notre pays ». 770 000 sikhs vivent au Canada, soit 2% de la population, rappelle Le Devoir.
Selon Vina Nadjibulla, la vice-présidente de la recherche à la Fondation Asie-Pacifique du Canada, interrogée par La Presse, « le gouvernement canadien, qui ne peut se mesurer au géant indien, aura besoin de ses alliés du G7, et en particulier des États-Unis : « ce sera un exercice d’équilibre très difficile ». »
Blocages en Bolivie
En Bolivie, des partisans d’Evo Morales bloquent plusieurs axes routiers du pays. Ils craignent que l’ancien président ne soit arrêté dans une affaire de viol. « S’ils veulent le dialogue, qu’ils lèvent les huit procédures contre Evo », a déclaré lundi Ponciano Santos, secrétaire de la Confédération syndicale unitaire des travailleurs paysans de Bolivie – repris par Correo del Sur. « Les blocages persistent en deux points, et 12 personnes ont été arrêtées », écrit La Razon, après des affrontements avec la police. Selon le gouvernement, l’objectif de ces blocages serait en fait le retour d’Evo Morales au pouvoir. Mais l’analyste Luis Alberto Ruiz, interrogé par El Diario, estime qu’au contraire, tout cela pourrait accélérer l’arrestation de l’ex président, qui pourrait donc, selon cet analyste, être arrêté ou s’exiler au Mexique (ou au Venezuela).
La COP16 menacée en Colombie
En Colombie, les autorités assurent qu’elles seront en mesure d’assurer la sécurité de la COP16 de Cali, COP de la biodiversité qui débute lundi prochain sous la menace d’une dissidence de l’ex-guérilla des FARC. 196 pays seront représentés, rappelle El Espectador, pour « élaborer une feuille de route pour la protection de la biodiversité mondiale jusqu’en 2030. » Or, écrit El Universal, « le département de Cauca a été le théâtre d’une vague de violence pendant les vacances d’octobre, déclenchée par les dissidents des FARC sous le commandement d’Iván Mordisco. » Et en plus des attaques dans le Cauca, le groupe a menacé nommément la COP16, « invitant les délégués nationaux et internationaux à ne pas y participer ». Le président Petro, rapporte le quotidien, « a garanti la sécurité de la conférence et minimisé les menaces de Mordisco, le décrivant comme un acteur intéressé uniquement par les affaires illicites et la destruction de la forêt tropicale au profit des narcoterroristes ».
Le journal de la Première
En Martinique, une nouvelle table ronde prévue ce mardi 15 octobre n’aura pas lieu.