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Haïti | Insécurité : 40 000 déplacés en moins d’un mois, pendant qu’Alix Fils-Aimé et ses ministres s’attardent sur un « référendum fictif »

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Haïti | Insécurité : 40 000 déplacés en moins d’un mois, pendant qu’Alix Fils-Aimé et ses ministres s’attardent sur un « référendum fictif »
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Une République captive de l’insécurité et de l’imposture politique. Un jour viendra-t-il où l’ULCC lancera des avis de recherche contre Alix Didier Fils-Aimé et ses ministres pour dilapidation des fonds publics, engloutis dans l’ombre d’un référendum fictif inconstitutionnel et illégal ?

Voilà plusieurs années qu’Haïti est plongé dans un engrenage de violence qui dépasse largement le simple phénomène criminel pour devenir une crise généralisée où le chaos prend des allures d’institutionnalisation. Le dernier épisode en date de cette tragédie nationale est une explosion de violence sans précédent à Port-au-Prince, marquée par l’expansion continue des groupes armés. Ce climat d’insécurité croissante, qui contraint des milliers d’Haïtiens à l’exode interne, est révélateur d’un État défaillant, désormais incapable de remplir sa fonction régalienne la plus élémentaire : la protection de ses citoyens.

Face à une telle réalité catastrophique, le gouvernement, présidé par le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé, s’obstine à recycler une tactique politique aussi creuse que déconnectée des réalités du terrain. Lors du Conseil de gouvernement du 14 mars 2025, les thèmes abordés – la sécurité, la relance économique, le redressement du budget, le référendum et les processus électoraux – n’ont été que des reflets d’une vieille rhétorique, répétée sans réelle perspective d’application.

Le projet de « référendum-bidon », qui refait surface malgré les circonstances désastreuses que connaît le pays, est une parfaite indication de cette dynamique démagogique. De toute évidence, l’exécutif sait pertinemment que le scrutin ne pourra pas avoir lieu en mai prochain, faute de conditions minimales de sécurité et d’organisation. Mais le maintenir à l’agenda politique est une manière de prolonger le spectacle et de masquer temporairement l’absence de solutions concrètes à la crise actuelle. Cette stratégie, qui consiste à entretenir l’illusion d’un projet de gouvernement, n’est qu’une manœuvre de diversion destinée à gagner du temps face à une opinion publique épuisée.

Pendant que les dirigeants jonglent avec les artifices politiques, la réalité sur le terrain est d’une gravité alarmante. Port-au-Prince est progressivement tombée aux mains des bandes criminelles, lesquelles étendent leur emprise sans rencontrer de véritable résistance de la part des autorités. Les forces de police, en sous-effectif et dépourvues de moyens opérationnels suffisants, se retrouvent en posture défensive, laissant les civils démunis face aux violences. La mission multinationale de sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya sous l’égide des Nations Unies, peine à se déployer pleinement et affiche un effectif bien inférieur aux 2 500 hommes initialement prévus.

Les dernières statistiques dressent un tableau apocalyptique : en l’espace de trois semaines, plus de 40 000 personnes ont été déplacées, et le nombre de victimes directes de la violence a doublé, selon Médecins Sans Frontières. Derriere ces chiffres, il y a des vies brisées, des familles déracinées et une jeunesse haïtienne condamnée à grandir dans la peur et l’instabilité.

L’incapacité du gouvernement à rétablir l’ordre n’est pas seulement une faillite institutionnelle, c’est aussi une trahison de la confiance populaire. Depuis des années, la population haïtienne assiste à une répétition du même cycle : des promesses de sécurité, des annonces politiques creuses, et au final, une absence d’actions concrètes. Cette déconnexion entre la classe politique et le peuple nourrit un ressentiment profond et un désespoir qui pousse de plus en plus d’Haïtiens à chercher une issue par l’exode.

Haïti est à un carrefour historique. Soit l’immobilisme et la stratégie du spectacle continueront de prévaloir, achevant de plonger le pays dans un marasme irréversible, soit une prise de conscience collective imposera une rupture radicale avec les pratiques politiciennes actuelles. Si l’histoire de la nation haïtienne est jalonnée de crises, elle est aussi celle d’un peuple résilient. Mais combien de temps encore cette résilience pourra-t-elle contenir la frustration et le désespoir grandissants ? La révolte gronde, et si elle n’est pas encadrée par un projet politique sérieux, elle risque d’être le prélude à un nouveau cycle d’instabilité sans issue.

cba

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