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Haïti : focus sur les brigades de vigilance

today2025-05-24

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Le phénomène des groupes d’autodéfense se répand de plus en plus en Haïti, où les forces de l’ordre sont incapables de protéger la population des attaques de gangs. Comment ces brigades de vigilance sont-elles constituées, armées ? Existe-t-il un risque qu’elles se transforment en milices ? On en parle avec Romain Le Cour Grandmaison, directeur pour Haïti à l’organisation Global Initiative.

Selon Romain Le Cour Grandmaison, ces brigades jouent un rôle très important dans les quartiers, notamment dans les zones rurales, loin de la capitale, où elles assurent la sécurité au quotidien à travers des barrages, des murs de protection et des patrouilles. Ils opèrent notamment dans les zones qui échappent au contrôle des gangs, d’autant plus que ni la police haïtienne ni la force multinationale ne semblent capables d’intervenir efficacement seules.

L’armement de ces brigades est très diversifié, souligne le spécialiste d’Haïti, allant de simples machettes à des fusils semi-automatiques obtenus au marché noir. Romain Le Cour Grandmaison se montre inquiet face à cette évolution rapide et désorganisée : certaines de ces brigades pourraient se transformer en véritables milices, non pas forcément à visée politique comme les Tontons Macoutes ou les Chimères, mais en groupes armés autonomes, difficilement contrôlables, parfois proches des logiques de gangs.

Cette situation crée un terrain propice à des représailles violentes contre les civils. Dans des régions comme Port-au-Prince ou l’Artibonite, les affrontements quotidiens entre brigades et gangs exposent la population à une violence extrême. Le risque majeur, selon Romain Le Cour Grandmaison, est de voir s’installer un jeu à trois entre les gangs, la police et les brigades de vigilance, sans distinction claire entre les acteurs. Dans ce contexte, la police haïtienne dépend de plus en plus de ces groupes pour maintenir un semblant de contrôle, ce qui accentue la confusion et aggrave l’instabilité, souligne Romain Le Cour Grandmaison.

 

 

José « Pepe » Mujica, « le dernier leader de la gauche »

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience, nous évoquant l’héritage de l’ancien président uruguayen José « Pepe » Mujica, décédé hier mardi à l’âge de 89 ans. Il a marqué son pays par des réformes audacieuses et une manière très singulière d’exercer le pouvoir. Ancien guérillero des Tupamaros, emprisonné 12 ans sous la dictature, il revient à la vie politique avec la fondation du MPP, qu’il conduit au pouvoir. Une fois élu président en 2010, il refuse les privilèges liés à sa fonction, choisit de rester vivre dans sa ferme, reverse presque tout son salaire à des programmes sociaux et prône une vie simple, en rupture avec la société de consommation. Son discours à l’ONU en 2015, dans lequel il dénonce une civilisation de gaspillage, reste emblématique de sa pensée.

L’hommage de la gauche latino-américaine

Sur le plan politique, Mujica a mené une série de réformes progressistes qui ont fait de l’Uruguay un pays pionnier sur plusieurs fronts : légalisation de l’avortement, du mariage homosexuel, et surtout, du cannabis en 2013 — une première mondiale. Ces choix, portés par une volonté de proposer une alternative à la logique répressive, ont renforcé sa stature de figure emblématique de la gauche latino-américaine. Proche de Lula, Chavez, et soutien actif de leaders comme Boric ou Petro, Mujica est devenu un porte-voix du Sud et de l’Amérique latine sur la scène internationale. D’ailleurs beaucoup de dirigeants latino-américains, de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum au Chilien Gabriel Boric, en passant par Lula au Brésil, rendent hommage au « dernier leader de la gauche », selon El Pais. Dans la presse uruguayenne, on apprend aussi sa dernière volonté : reposer dans sa ferme, à Rincon del Cerro, près de Montevideo… aux côtés de sa chienne à trois pattes, Manuela.

 

À lire aussiL’ancien président uruguayen José «Pepe» Mujica est mort à l’âge de 89 ans

 

Le virage nataliste de l’administration Trump

Le projet de loi fiscale débattu cette semaine au Congrès révèle cette ambition. Le Devoir précise quelques mesures prévues  : des réductions d’impôts pour les familles de deux enfants, un meilleur accès à la garde d’enfants, ou encore un crédit d’impôt pérennisé pour les congés parentaux. Derrière ces mesures, se cache une vision très conservatrice. Le journal canadien parle d’un retour à une Amérique d’antan, où les femmes avaient des enfants et restaient à la maison. Mais les experts sont sceptiques. Toujours selon Le Devoir, les politiques natalistes ont montré leurs limites en Norvège ou en Finlande : elles ne font pas remonter la natalité. En revanche, elles renforcent un modèle patriarcal et une vision nostalgique du rôle des femmes dans la société.

 

Le témoignage glaçant de « Cassie », l’ex-compagne du rappeur Sean Combs, alias P. Diddy

Cassandra Ventura a raconté devant la justice l’enfer qu’elle a vécu avec le rappeur, accusé notamment de trafic sexuel.

Dans le New York Times, on lit le récit de ces années d’abus : des relations sexuelles forcées avec des prostitués masculins, des orgies surnommées freak-offs pouvant durer jusqu’à quatre jours.

Elle décrit aussi l’emprise totale de Sean Combs sur elle : il contrôlait tout, de sa vie intime jusqu’à la couleur de ses ongles. Pourquoi être restée ? Par amour, par peur, dit-elle. Elle évoque la manipulation psychologique, la peur de sa colère, de son pouvoir sur sa carrière, et des vidéos compromettantes qu’il gardait comme moyen de chantage.

Violence physique aussi. Le juge lui demande combien de fois ? Trop souvent, répond-elle. Le New York Postqui titre sur « une vie en enfer » rappelle que P. Diddy nie tout. Mais s’il est reconnu coupable, il risque la prison à vie.

À lire aussiÉtats-Unis: début du procès pour «trafic sexuel» du rappeur Sean Combs, alias P. Diddy

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