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Haïti en cendres, Radio Caraïbes en ruines et un Gouvernement en lambeaux

today2025-03-14

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minute de la rédaction

Les élections sont une nécessité, le respect des principes constitutionnels une obligation.

Haïti brûle, et le gouvernement se pare une fois de plus de ses habits de spectateur indigné, distribuant à la volée des notes de condamnation, comme un comédien sans talent récitant un texte mille fois ressassé. L’immeuble de Radio Caraïbe, institution radiophonique septuagénaire, pilier du journalisme haïtien, est parti en fumée, consumé par les flammes d’une insécurité chronique et d’une incompétence gouvernementale avérée.

Que dire sinon que l’histoire se répète, que l’État brille par son absence et que l’indignation de ses dirigeants n’a d’égal que leur impuissance ?

Monsieur le Premier ministre, regardez-vous dans la glace. Chaque mois, sans faillir, votre compte est alimenté. Avec les avantages de votre fonction : véhicules rutilants, frais de fonctionnement, budgets secrets, avantages cachés. À quoi tout cela servait-il ? À quoi servez-vous ? Êtes-vous là pour accumuler les communiqués de presse indignés, ou pour assumer un rôle qui vous dépasse manifestement ? Parfois, le désaveu n’a pas sa place, l’évidence impose une seule conclusion : la porte de sortie. Allez-vous, pour une fois, vous montrer à la hauteur et tirer la seule conséquence logique de votre échec ?

Après tout, qu’est-ce qu’un État qui ne protège pas ses citoyens, ses institutions et même les symboles de sa mémoire collective ? Radio Caraïbe, avec son empreinte sur la conscience nationale, avec ses centaines d’employés, a contribué à la vie de la République. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un tas de cendres, à deux pas du Palais national, temple d’une autorité fantôme. Les flammes ont dansé sous les fenêtres du pouvoir, et celui-ci n’a rien vu, rien entendu, sauf peut-être le retentissement assourdissant de sa propre démission.

Par-delà la tragédie matérielle, cet incendie symbolise une atteinte grave à la liberté d’expression, une liberté conquise de haute lutte depuis la ratification de la Constitution de 1987. La presse haïtienne est en péril, non seulement face aux assauts répétés de l’insécurité, mais aussi face à l’ombre menaçante d’un référendum illégitime qui pourrait sceller son destin. Comment, dans un pays où la liberté d’expression est déjà étouffée sous les cendres, peut-on envisager de refonder une Constitution sans le peuple, contre le peuple ?

Nous devons dire non d’une seule voix. Non aux mascarades institutionnelles, non aux tractations qui monnayent la démocratie au profit d’intérêts particuliers. Les élections sont une nécessité, le respect des principes constitutionnels une obligation. La Constitution sera amendée par le Parlement, pas par un tour de passe-passe référendaire télécommandé.

Trop de discours creux, trop de théâtres indécents, trop de larmes de crocodile versées à chaque nouvelle catastrophe. Le moment est venu pour ceux qui perçoivent leur salaire de prouver qu’ils méritent leur poste. Assez de condamnations. Le gouvernement doit agir – ou disparaître.

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