Les crises qui secouent Haïti sont encore plus éprouvantes pour les personnes handicapées : celles qui vivent dans les camps de fortune à cause des violences des gangs sont encore plus démunies que les autres – sans le soutien dont elles auraient besoin pour espérer vivre normalement.
Le correspondant de RFI à Port-au-Prince Peterson Luxama s’est rendu dans les camps de déplacés de la capitale, qu’il qualifie de « tombes vivantes pour les plus vulnérables ».
Osiane habitait la banlieue de Carrefour-Feuilles, cette mère de trois enfants est paralysée depuis 2023 : « Quand il pleut, je passe toute la nuit assise. Je n’ai pas de matelas, je n’ai rien, même pas une bâche. Je n’avais jamais vécu dans de telles conditions auparavant. » Pascal est unijambiste. Il a été atteint d’un projectile alors qu’il essayait d’échapper à la violence des bandits armés dans sa zone : « Je suis obligé de souffrir, j’attends ma mort, car je ne vois personne pour m’aider, à part Jésus-Christ. »
L’État haïtien semble totalement absent. Soinette Désir, ancienne secrétaire d’État à l’intégration des personnes handicapées, explique que « les camps où se trouvent les personnes à mobilité réduite n’étaient pas conçus pour cela, et ne sont pas accessibles aux personnes handicapées. La manière dont ces personnes évoluent dans ces camps est franchement inimaginable. »
Garry Conille, de retour du Kenya et d’Arabie Saoudite
De retour de son voyage au Kenya et aux Émirats Arabes Unis, le Premier ministre haïtien Garry Conille s’est félicité de « la solidarité extraordinaire » du président Ruto – le Kenya doit envoyer 600 hommes en plus des 400 déjà en Haïti pour faire face aux gangs. William Ruto, a précisé le Premier ministre, s’est également engagé « à entamer des discussions avec ses pays amis et alliés afin de les encourager à prendre part à la Mission multinationale », rapporte Le National.
Garry Conille est aussi revenu sur son étape aux Émirats Arabes Unis, expliquant avoir rencontré « un des plus grands fabricants d’armes et de munitions », et avoir vu « toute une série d’équipements qu’ils mettront à notre disposition. »
« Fort de ces appuis », écrit Le Nouvelliste, Garry Conille s’est dit confiant dans la capacité de son gouvernement et du Conseil présidentiel de transition à surmonter la crise ».
Tensions entre le gouvernement et le Conseil présidentiel de transition
Mais les tensions sont bien réelles à la tête de l’État haïtien. « Il est de plus en plus évident que le pays n’a pas un exécutif à deux têtes, mais deux gouvernements en compétition », écrit Le Nouvelliste.
La manifestation la plus évidente en est des appels du Conseil présidentiel à révoquer la ministre des Affaires étrangères Dominique Dupuy, qui n’est pourtant, selon Juno 7, « accusée de rien de concret ». Le Nouvelliste estime que Lesly Voltaire, président du Conseil présidentiel depuis début octobre, cherche en fait « à prendre sa revanche sur le gouvernement » après sa « mésaventure » le mois dernier en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York – il s’était vu refuser l’entrée à une rencontre entre Garry Conille et le président brésilien Lula. Le fait de viser expressément Dominique Dupuy serait lié, selon plusieurs sources de Juno 7 et du Nouvelliste, « à ses positions fermes sur la déportation massive des Haïtiens » par la République Dominicaine.
En Colombie, des indigènes « autorités gouvernementales » sur leurs terres
« Petro signe le décret que les indigènes attendaient depuis 33 ans : maintenant, ils ont autorité sur l’environnement », titre El Espectador, et ce à quelques jours du lancement de la COP16 sur la biodiversité à Cali. Le président Petro le voit comme le remboursement d’une dette historique aux peuples autochtones. « Parmi leurs nouvelles compétences », détaille El Pais, « la protection des écosystèmes, la formulation de règles pour la gestion et la conservation de leurs territoires, la planification des budgets, ou encore la prise de décisions sur l’utilisation des terres ». Certains organisations d’agriculteurs critiquent le fait que le décret ne définisse pas clairement les limites des terres indigènes, et craignent de possibles restrictions sur l’utilisation de ressources essentielles comme l’eau.
Des « crimes contre l’humanité » au Venezuela selon l’ONU
La mission de l’ONU a affirmé ce mardi (15 octobre 2024) qu’elle « voyait des motifs raisonnables pour penser que le gouvernement de Nicolas Maduro a commis des ‘crimes contre l’humanité’ avant, pendant et après la présidentielle du 28 juillet », rapporte Efecto Cocuyo – présidentielle que le président Maduro comme l’opposition affirment avoir remporté. Sur des faits commis entre le 1er septembre 2023 et le 31 août 2024, « la mission internationale accuse les forces de sécurité et les groupes civils armés d’assassinats et de disparitions forcées », écrit El Periodiquito.Entre le 28 juillet – jour de l’élection – et le 30 juillet, le rapport dénombre au moins 25 morts, rapporte El Nacional,etparle aussi de détention massive d’au moins 150 enfants après les élections.
Ce rapport est rejeté « énergiquement », écrit El Periodiquito, par la représentation vénézuélienne à l’ONU, qui le décrit comme « un pamphlet », « un roman », « un scénario fantaisiste ».
C’est dans ces circonstances, rapporte Tal Cual, que la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a envoyé mardi soir un message aux fonctionnaires du Ministère de la justice, leur demandant de ne pas obéir à des ordres qui violent la Constitution.
Au Canada, environ deux millions de personnes sur 40 millions ont régulièrement besoin d’aide pour manger – des chiffres largement sous-estimés, selon l’ONG Banques alimentaires Canada, selon laquelle un habitant sur quatre est en fait victime de la faim ou d’insécurité alimentaire. Les lieux dans lesquels de la nourriture gratuite est distribuée se multiplient, y compris à Québec.
La correspondante de RFI Pascale Guéricolas a pu constater que de plus en plus de salariés touchés par l’inflation et la hausse du prix des logements fréquentent, eux aussi, les lieux où sont distribués des paniers de nourriture gratuits. L’immense entrepôt de Moisson Québec, qui distribue des aliments à 130 organismes de la ville de Québec, témoigne de l’ampleur des besoins alimentaires : 80 000 personnes, installés dans cette région pourtant riche, dépendent en partie de cette nourriture gratuite contre 30 000 avant la pandémie
Le journal de la Première
Prévue ce mardi, puis reportée sine die par le président de la Collectivité Territoriale de la Martinique, la nouvelle « table ronde » sur la vie chère se tiendra finalement ce mercredi (16 octobre 2024) dans les locaux de la CTM !