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Haiti 2024 – Trois Premiers ministres, neuf présidents, zéro progrès : Une symphonie de l’absurde

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Haiti 2024 – Trois Premiers ministres, neuf présidents, zéro progrès : Une symphonie de l’absurde
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L’Edito du Rezo

Haïti 2024 : Chronique d’une tragédie nationale. Chacun a joué sa partition avec une précision chirurgicale, maintenant le pays dans un état d’instabilité qui ferait pâlir d’envie les plus grands dramaturges.

Alors que le monde avance à grands pas, une poignée d’individus, armés d’ambition et de slogans vides, ont choisi de réécrire l’histoire d’Haïti en 2024. Une année où l’ingouvernabilité est devenue une forme d’art, une discipline rigoureusement appliquée par nos dirigeants. Et quelle meilleure façon de célébrer cette réussite qu’en leur décernant une prime ? Oui, une prime bien méritée pour avoir plongé Haïti dans l’abîme du chaos total.

Le moment est venu, Mesdames et Messieurs, de décerner des lauriers à ceux qui, par leur dévouement sans pareil et leurs efforts assidus, ont fait d’Haïti ce qu’il est aujourd’hui : un modèle mondial d’ingouvernabilité. Une prime bien méritée s’impose pour ces architectes du désastre, qui ont porté leur travail au sommet de l’absurdité politique. En 2024, pas moins de Trois Premiers ministres, Neuf Conseillers-présidents – un exploit historique – ont successivement mené ce navire à la dérive. Il s’agit des illustres Ariel Henry, Garry Conille, Voltaire et co, et Alix Didier Fils-Aimé, et sans oublier la cohorte des chefs intérimaires, véritables marionnettes d’une farce tragique.

Parlons maintenant de ce joyau de la souveraineté nationale : l’aéroport international Toussaint Louverture. Transformé en musée du silence, il n’accueille plus les avions venus des États-Unis, du Canada, ou de la France. Qui a besoin de connexions internationales quand on peut se glorifier d’un isolement digne des plus grandes forteresses médiévales ? C’est une prouesse diplomatique qu’il faut saluer : l’art de fermer des frontières sans même ériger de murs.

L’ingéniosité de nos dirigeants s’exprime également dans leur capacité à transformer un pays en théâtre de l’absurde humanitaire. Des milliers de déplacés, des centaines de maisons détruites, et des familles entières plongées dans le dénuement le plus total : pas d’eau, pas d’électricité, pas de solutions. Cela demande un talent exceptionnel pour maintenir un tel niveau de dégradation. À ce rythme, Haïti est en passe de devenir une étude de cas incontournable pour les institutions internationales.

Les massacres à Pont-Sondé, Petite-Rivière de l’Artibonite, Cité-Soleil, Solino,et ailleurs témoignent de l’inébranlable engagement de nos « dirigeants » « à ignorer les souffrances du peuple. Pendant ce temps, Alix Didier Fils-Aimé et Leslie Voltaire, véritables virtuoses du discours, enchaînent promesses sur promesses. Mais après 30 jours au pouvoir, M. Fils-Aimé, lâché par la CCIO, n’a produit qu’un vide assourdissant. Et Voltaire , ce lavalassien de première souche ? Une rhétorique fleurie, mais rien de concret pour panser les blessures d’un pays qui saigne.

Avec une ironie amère, les Haïtiens se préparent à un Noël différent. Pas de lumières, pas de fêtes, pas de déplacements en province. Les routes sont coupées, tout comme les rêves de ceux depuis l’étranger, qui espèrent retrouver leur famille. Mais Jerry Tardieu leur réserve une surprise : son référendum, pour lequel des millions ont déjà été débloqués pour des campagnes de propagande payantes.

Alors, pourquoi ne pas attribuer une prime à ces messieurs pour leur « travail » exceptionnel ? Félicitons-les pour avoir redéfini les standards de la médiocrité politique. Après tout, il faut une rare combinaison de cynisme, d’égoïsme et d’incompétence pour maintenir un pays dans un tel état de paralysie.

La conclusion est simple : ces dirigeants méritent leur place dans les annales de l’histoire comme les grands démolisseurs d’un État. Cependant, ne désespérons pas. L’histoire nous enseigne que chaque effondrement porte en lui la graine d’une renaissance. Mais pour cela, encore faudrait-il que le peuple haïtien puisse se lever, non pour applaudir, mais pour réclamer justice et rendre à ce pays sa dignité perdue.

Haïti, berceau de la première république noire, mérite mieux que ce triste spectacle. Que 2025 soit l’année d’un réveil, et non celle d’un nouveau chapitre de ce cirque tragique. « Quand les dirigeants font la sourde oreille aux cris du peuple, l’histoire finit toujours par leur rendre justice – souvent de manière brutale. »

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